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PRIX GONCOURT DES LYCÉENS – Thomas Reverdy rencontre les élèves du Lycée Français

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Publié le 3 novembre 2015, mis à jour le 21 mai 2016

 

Impatients et curieux d'échanger avec l'écrivain Thomas Reverdy, en lice pour le Prix Goncourt des Lycéens, les élèves de Seconde du Lycée Français Saint-Louis de Stockholm sont revenus sur leur lecture d'Il était une ville avec force questions. Lepetitjournal.com/stockholm a pris la température à quelques jours des délibérations.

C'est le 11 novembre prochain que les élèves du lycée rendront leur verdict avec une short list contenant leurs trois romans préférés, poursuivant ainsi leur participation au Prix Goncourt des Lycéens qui récompense chaque année un écrivain français, et ce juste après l'annonce du lauréat du Prix Goncourt (attribué à Mathias Énard hier). La déléguée élue spécialement pour l'occasion et un professeur se rendront à Paris le lendemain pour participer aux délibérations régionales et désigner le Prix Goncourt des lycéens de l'Académie de Paris. Viendront ensuite les délibérations nationales avant l'annonce du lauréat.

Mardi 3 novembre, les Seconde SLE (Suédois langue étrangère) ont eu l'occasion de rencontrer l'écrivain Thomas Reverdy, également professeur de littérature française, dont la carrière a débuté il y a une douzaine d'années avec un premier roman, La Montée des eaux, grandement inspiré de son histoire personnelle. D'autres livres suivent, moins autobiographiques, installés dans des lieux différenciés. Il était une ville, paru en 2015 chez Flammarion, se déroule à Detroit, ancienne capitale de l'industrie automobile, « une ville qui a forgé l'Amérique moderne. On y croise des paysages presque futuristes, des ruines? Ce qui m'a intéressé, c'est ce sentiment que l'on voit là la fin de notre civilisation. »

Des échanges inspirés

Les questions fusent et Thomas Reverdy de dévoiler son quotidien d'écrivain. « Mon plus grand plaisir, c'est l'écriture évidemment, le fait d'être à ma chaise, seul, et d'avancer. Je me réjouis également lors de la parution d'un livre mais une fois qu'il est entre les mains des lecteurs, il ne m'appartient plus et je suis déjà dans mon prochain roman. » Carnet toujours en poche, l'écrivain se tient prêt à coucher sur le papier idées et paragraphes, le texte à droite, les corrections et notes à gauche. Thomas Reverdy évoque beaucoup le cinéma, avec cette même envie de créer des atmosphères et de travailler autour de représentations dans l'écriture. Et l'inspiration ? s'interroge un élève. « Après un roman situé à New York, je suis parti en résidence au Japon grâce à un coup de chance. En sept mois de solitude et souvent de beauté, j'ai réussi à écrire un roman. Il est difficile pour un écrivain de voir que son livre n'est pas nominé pour un prix, qu'il y a peu d'articles à son sujet, que même les libraires doutent de sa légitimité sur leurs étagères. Le risque, c'est de perdre sa liberté en pensant à la façon de reconquérir son public. »

Interrogées par lepetitjournal.com/stockholm et l'Institut Français de Suède, Martha et Lucille se disent ravies de l'échange avec un romancier dont elles ont apprécié le dernier livre. « Il est accessible et il était très agréable de voir qu'on pouvait rebondir sur ses réponses. On a pu s'entretenir avec lui de façon simple ». Lucille l'admet, Il était une ville fait partie de ses préférés au sein de la sélection de 14 romans proposés aux classes participantes. Sa camarade Oriane privilégie, elle, d'autres titres, et reconnait avoir lu l'ensemble des livres concourant pour le prix. Accompagnée de l'un de ses professeurs, elle se rendra à Paris la semaine prochaine pour défendre les choix de sa classe. « J'aime beaucoup le français et la lecture. Cela va être très intéressant de parler avec des gens dont je ne connais pas les idées et de débattre autour des livres. » De son côté, Thomas Reverdy  remercie la providence pour cette sélection et  salue les questions du jeune jury. « Les élèves de lycée sont des jeunes gens qui lisent du Zola, du Balzac ; ils sont tout à fait prêts pour du Reverdy. C'est intéressant de parler avec eux car ils osent poser des questions qui peuvent sembler naïves mais qui touchent en fait au c?ur même de mon métier ».

Rendez-vous le 17 novembre pour l'annonce du lauréat !

La rédaction lepetitjournal.com/stockholm Mercredi 4 novembre 2015

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