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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PRIVE A SINGAPOUR - Nouveau train de mesures pour renforcer la qualité du secteur

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Écrit par Bertrand Fouquoire
Publié le 23 octobre 2016, mis à jour le 24 octobre 2016

Le développement économique de Singapour et la croissance de la demande dans le domaine de l'Education ont formé un appel d'air pour de nombreuses institutions d'enseignement supérieur privé dans la cité-Etat. Depuis plusieurs années, les contraintes se sont renforcées pour augmenter la qualité globale du secteur et faire disparaître les opérateurs qui avaient pu profiter des opportunités du marché pour proposer, aux dépens in fine des étudiants, des programmes souvent coûteux mais de maigre qualité.

L'offre pléthorique, dans le domaine de l'enseignement supérieur privé, et ses insuffisances en termes de transparence et de qualité, n'est pas un sujet nouveau. Depuis plusieurs années, le gouvernement de la cité-Etat, qui a fait de l'éducation, notamment avec skillsfuture, un de ses principaux leviers de croissance, s'attache à renforcer les règles régissant l'enseignement supérieur privé, particulièrement dans le segment des formations proposées à distance par des institutions établies à l'étranger (External Degree Programs), pour en améliorer le niveau global. Il l'a fait avec un certain succès puisque le nombre des opérateurs a fortement décru, passant de 1000 en 2009 à 291 en 2015.

Des évènements récents tels que le retrait de l'homologation de la Kings International Business School, à la suite de la découverte par le Commitee for Private Education (CPE), que des étudiants en études maritimes avaient obtenu leur diplôme sans assistance aux cours ni évaluation, ou la fermeture de la M2 Academy, après seulement 1 an de fonctionnement, qui avait obligé les étudiants à trouver une nouvelle école, indiquent que le secteur n'a pas atteint le niveau de qualité optimum.

S'il constitue une solution, souvent coûteuse, pour un certain nombre d'étudiants singapouriens et étrangers, les coûts annuels de scolarité pouvant atteindre 20000-40000 S$, l'enseignement dans les écoles privées souffre, dans l'esprit des Singapouriens, de la comparaison avec les universités publiques telles que NUS, NTU ou SMU. Alors que le secteur comptait en 2011 100.000 étudiants locaux et 35.000 étudiants étrangers, il n'en comptait plus 4 ans plus tard, en 2015, que 77000 et 29000 respectivement.

Le 23 septembre, une enquête emploi réalisée par le CPE auprès des étudiants diplômés a fait ressortir que, par comparaison à leurs homologues du public, les étudiants diplômés issus du privé, éprouvaient de plus grandes difficultés d'insertion professionnelle. 6 mois après la fin de leurs études, seulement 58% des diplômés du privé avaient trouvé un emploi à temps plein, avec un salaire médian de 2700S$. Une performance médiocre par comparaison avec la situation des diplômés en général, dont 79%, dans les mêmes conditions, ont trouvé un emploi et, a fortiori, par comparaison aux 3 grandes universités singapouriennes de référence - NUS, NTU et SMU- dont le taux d'emploi après 6 mois est de 83%, et le salaire médian de référence de 3200S$.

Dans ce contexte, le  Commitee for Private Education (successeur du Council on Private Education) a entrepris de fixer des standards plus exigeants pour l'homologation des institutions d'enseignement supérieur privé proposant des formations à Singapour.

Les nouvelles mesures imposent pour les formations proposées à distance par des Institutions établies à l'étranger (External Degree Programs ?EDP), et plus largement aux  institutions d'enseignement supérieur privé, de participer à l'enquête annuelle d'insertion professionnelle de leurs diplômés administrée par le CPE.

Les Institutions concernées doivent aussi établir de manière explicite le niveau de formation (liste des diplômes) requis pour le recrutement de leurs étudiants. Quand elles souhaitent mettre en place un système d'équivalence des diplômes fondée sur l'expérience, elles doivent définir une liste de critères explicite pour laquelle elles doivent obtenir l'approbation de CPE.

Sur le plan financier, elles doivent aussi disposer d'un capital minimum de 100000 S$. Celles qui exercent déjà mais ne l'ont pas doivent l'obtenir avant Juin 2018.

Commentant les nouvelles mesures, Mr Brandon Lee, Director-General (Private Education), SkillsFuture Singapore précisait : ? A mesure que le secteur se développe, nous devons nous assurer que les institutions continuent d'avoir de solides fondations pour opérer et offrir une formation de qualité, à la hauteur des attentes des étudiants. Les nouvelles mesures visent cet objectif. Elles apporteront de nouvelles protections aux étudiants qui choisissent de s'inscrire dans des institutions d'enseignement privé. Dans le même temps, nous voulons rappeler aux étudiants qu'il est important de consacrer le temps nécessaire à s'informer et évaluer la pertinence des différents parcours éducatifs disponibles. Nous espérons également qu'une plus grande transparence dans l'information sera utile aux étudiants en leur permettant de prendre des décisions plus informées ».

Les mesures ont été accueillies favorablement par les grands opérateurs du secteur : SIM Global Education, Kaplan, Management Development of Singapore and PSB Academy. Cité dans Today, un porte-parole de SIM Global Education , l'une des 9 institutions qui ont participé à l'enquête emploi pilote mise en ?uvre par le Commitee for Private Education (CPE), indiquait qu'ils « accueillaient favorablement ces mesures qui feront disparaître un certain nombre d'institutions d'enseignement privé de deuxième zone et renforceront l'image et la qualité de l'enseignement privé ».

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) lundi 24 octobre 2016
Source : Commitee for Private Education (CPE)

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