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Covid19 – Augmentation des violences domestiques et conjugales

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@fairytailphotography
Écrit par Catherine Zaccaria
Publié le 18 mai 2020, mis à jour le 21 mai 2020

Phénomène mondial depuis le début de la pandémie, Singapour a, comme beaucoup d’autres pays, vu une augmentation des appels au secours de femmes victimes de violences conjugales et domestiques. Les tensions générées par le confinement n’ont fait qu’augmenter mettant ainsi en péril les couples et/ou les familles déjà en situation sensible.

 

Du 7 avril au 6 mai, 476 plaintes ont été déposées auprès de la police pour des infractions couramment associées à la violence familiale. Il s'agit d'une augmentation de 22% par rapport à la moyenne mensuelle de 389 pour ces cas avant la période de « circuit breaker », selon la police dans un communiqué jeudi 14 mai. Les infractions comprennent les blessures, le recours à la force, les voies de fait, l'intimidation et la séquestration.

La police a déclaré qu'elle orienterait les personnes les plus exposées aux services sociaux, même si elles ne demandaient pas d'aide ou de logement d’urgence. Les victimes qui demandent un abri sont également orientées vers l'un des quatre abris de crise financés par le ministère du Développement Social et Familial (MSF).

Pour s'attaquer à la cause profonde de la violence familiale et briser son cycle, la police interviendra également pour aider les délinquants à régler les problèmes sous-jacents qui les ont amenés à commettre des actes de violence contre les membres de leur famille.

Ils orienteront les délinquants vers des travailleurs sociaux, qui évalueront si une intervention - telle que des conseils, une assistance en santé mentale et une aide financière - est nécessaire. Les délinquants seront ensuite référés aux agences appropriées pour obtenir de l'aide.

Les mesures renforcées prises par la police pour prévenir les incidents de violence familiale surviennent après qu'un groupe de travail inter-institutions a été créé en février pour sensibiliser le public à la violence familiale et proposer des initiatives pour les victimes.

 

Le phénomène touche aussi les helpers

Les tensions entre les employeurs et les Helpers (Foreign Domestic Worker) pendant la pandémie de Covid-19 ont elles aussi augmenté, selon l'Association des travailleurs domestiques étrangers pour le soutien social et la formation (Foreign Domestic Worker Association for Social Support and Training (Fast)). Le nombre de cas de fugue au cours des deux derniers mois a plus que doublé, passant de 13 en mars à 29 en avril. De plus en plus de FDW ont appelé le service d'assistance téléphonique de Home et ont déclaré vouloir quitter la résidence de leur employeur.

L'ambassade des Philippines à Singapour ainsi que Home, qui compte environ 50 FDW dans son refuge, ont déclaré qu'ils devaient limiter le nombre de résidents dans leurs abris pour assurer une distance de sécurité.

Avec le « lockdown », le télé-travail et le « home schooling », certaines FDW ont enduré des charges de travail plus lourdes et des heures de repos réduites, tandis que d'autres disent qu'elles n'ont pas été rémunérées pour le travail qui leur était assigné pendant leurs jours de repos à la maison. A noter que la plupart des conflits ont pu être réglés à l’amiable entre employée et employeur.

 

Où chercher de l’aide ?

AWARE, Association of Women for Action and Research, est une association qui a vu le jour le 25 novembre 1985 à Singapour. C’est par suite d’un seminaire « Women’s Choices, Women’s Lives » qu’un groupe de femmes a décidé qu’elles devaient faire plus que simplement prononcer ou écouter des discours sur la situation des femmes à Singapour. Elles ont estimé qu’il fallait un groupe de femmes capables de faire campagne pour l’égalité des sexes de manière cohérente et consistante. Désormais, c’est vers cette association que se dirigent une grande partie des appels au secours à Singapour.

Aujourd’hui dirigée par Corinna Lim, AWARE compte plus de 25 personnes s’employant à faire respecter le droit des femmes et l’égalité des genres. Lepetitjournal.com a rencontré Kelly Leow, Communications Manager, afin de faire le point sur la situation en cette période de confinement.

 

Avez-vous observé une augmentation de la violence domestique depuis le début du confinement ?

En avril 2019, nous avons reçu 59 appels d'assistance téléphonique (sur 497) concernant la violence domestique, tandis qu'en avril 2020, nous avons reçu 125 appels (sur 596) concernant cette même violence. Cela représente une augmentation de 112% des appels pour violence domestique et une augmentation globale de 20% du nombre total d'appels par rapport à avril 2019. Le 14 avril 2020, nous avons reçu un record de 43 appels et e-mails vers notre service d'assistance téléphonique, dont 17 étaient liés à la violence domestique.

 

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Qu'avez-vous mis en place pour les aider à faire face aux exigences de la distanciation social ?

Les services d'AWARE - y compris le conseil, la consultation juridique, la gestion de cas, le soutien d'amitié et les groupes de soutien - sont conduits à distance pendant le « circuit breaker ». Pour accéder à ces services, les femmes peuvent appeler notre service d'assistance téléphonique pour les femmes et le centre de soins pour victimes d'agressions sexuelles :

Service d'assistance téléphonique pour les femmes : 1800 777 5555 (du lundi au vendredi, de 10 h à 18 h).

Nous venons également de lancer un nouveau service de chat écrit en ligne. Les femmes peuvent planifier un rendez-vous de 30 minutes pour discuter avec un membre du personnel qualifié ou un bénévole. Pendant le chat, les représentants d'AWARE remplissent les mêmes fonctions de soutien que sur la ligne d’assistance : ils peuvent fournir un soutien émotionnel et des informations pratiques, faire des renvois aux conseillers AWARE et à la permanence juridique. Ils peuvent donner des conseils sur d'autres ressources utiles, telles que les abris d'urgence aux centres de services à la famille et les Centres spécialisés en violence familiale et tribunal de justice familiale (Family Service Centres, Family Violence Specialist Centres and Family Justice Court). Nous comprenons que les victimes peuvent ne pas avoir suffisamment d'intimité pour passer un appel téléphonique dans le même espace que les membres de leur famille ou leurs colocataires, nous espérons donc toucher davantage d'entre elles avec notre nouveau chat.

 

Existe-t-il des abris pour les personnes violées ou pour les personnes violentes afin de les éloigner les unes des autres ?

Oui. Les abris de crise sont ouverts. Les agences de services sociaux peuvent diriger les appelants vers des abris d'urgence.

Pendant cette période de « circuit breaker », les centres de services familiaux et les centres spécialisés en violence familiale, tels que PAVE (Centre for Promoting Alternatives to Violence), Care Corner Project StART et Trans Safe Center , ont dû fermer leurs centres physiques, mais offrent des services à distance. Les appelants peuvent trouver leur FSC (Family Service Centre) le plus proche en appelant ComCare au 1800 222 0000. Les victimes de violence domestique peuvent également envisager d'appeler un hôpital ou la police dans des situations d'urgence.

 

Y a-t-il une augmentation du nombre d'hommes victimes de violence domestique ?

Comme nos services sont principalement destinés aux femmes, AWARE ne dispose d'aucune donnée sur les hommes victimes de violence domestique.

 

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Y a-t-il, malgré le lockdown, des personnes victimes de harcèlement au travail ?

Malheureusement oui. Nous pensons que le télétravail a, à certains égards, ouvert de nouvelles voies aux harceleurs. Après tout, les motivations du harcèlement ne changent pas à mesure que les modalités de travail changent. L'intention d'humilier, de miner et d'insulter les autres persiste, même si les victimes potentielles sont à des kilomètres de là. Le harcèlement au travail ne se limite pas aux déclarations et aux actions faites dans l'espace de bureau. Elle peut se produire en dehors du lieu de travail formel et par différents modes de communication : courrier électronique, messagerie texte, médias sociaux ou appels vidéo. Notre consultant de WHDA (Workplace Harassment & Discrimination Advisory) (harcèlement et la discrimination en milieu professionnel) a reçu des appels de femmes signalant des propos injurieux et insultants qui leur ont été envoyés dans des discussions de groupe et des e-mails, souvent en dehors des heures de travail.

 

Quels conseils pouvez-vous donner aux victimes de violence ou de harcèlement ?

En plus de chercher de l’aide auprès d’AWARE, formuler un plan de sécurité peut aider une victime potentielle à visualiser les mesures qu'elle pourrait prendre en cas d'urgence. Cela peut comprendre :

  • L’identification d'un endroit sûr où elle peut aller, une excuse à donner à l'agresseur, un code ou un signal aux personnes de confiance.
  • Un sac prêt avec somme d’argent d'urgence et des documents importants dans une cachette secrète, et une liste des numéros importants à appeler pour demander assistance.
  • Sur le plan pratique, elle peut cacher dans la maison des objets dangereux que l'agresseur pourrait utiliser pour lui faire du mal, de sorte qu'ils ne soient pas facilement accessibles.
  • Elle devrait éviter de partager les informations de messagerie et de compte de médias sociaux avec l'agresseur.

Si elle le peut, elle devrait également tenir un registre des incidents violents. Cela peut également aider à identifier des membres de la famille, des parents, des amis, des voisins ou des collègues de confiance et leur demander de prendre de ses nouvelles régulièrement. Rester en contact avec des personnes de confiance comme une sorte de routine aiderait à les alerter s'ils n'entendent pas parler d'elle. Enfin, elle devrait prendre soin d’elle, en prenant du temps pour elle-même pour faire quelque chose qu'elle aime et qui la calme.

 

Dans cet article de Sabrine Cazorla Roverre publié en 2017 et remis à jour, vous trouverez également des informations sur « Que faire en cas de violences conjugales à Singapour »

 

A W A R E Association of Women for Action and Research

Tel 6779 7137 · 5 Dover Crescent #01-22 S130005

Women's Care Centre: 1800 777 5555 · Mon-Fri · 10 a.m. - 6 p.m.

Sexual Assault Care Centre : 6779 0282 · Mon-Fri · 10 a.m. - 10 p.m.

Workplace Harassment and Discrimination Advisory : 6950 9191 · Mon-Fri · 10 a.m. - 6 p.m.

 

OBTENIR DE L'AIDE 

National Care Hotline : 1800-202-6868

VIOLENCE OU ABUS

Big Love Child Protection Specialist Centre: 6445-0400

Heart @ Fei Yue Child Protection Specialist Centre: 6819-9170

Pave Integrated Services for Individual and Family Protection: 6555-0390

Project StART: 6476-1482

Trans Safe Centre: 6449-9088

QUESTIONS MATRIMONIALES ET PARENTALES

Community Psychology Hub’s Online Counselling platform : CPHOnlineCounselling.sg

CONSEILS

Touchline (Counselling): 1800-377-2252

Care Corner Counselling Centre: 1800-353-5800

PERSONNES ÂGÉES

Agency for Integrated Care Hotline: 1800-650-6060 

 

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