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LITTERATURE - Impossible n’est point … Puertolas

PuertolasPuertolas
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 17 février 2016, mis à jour le 18 février 2016

Trois ans après le phénoménal succès de L'extraordinaire Voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, vendu à 455 000 exemplaires et traduit en 37 langues Romain Puertolas, écrivain touche à tout, repasse à Singapour pour présenter son nouveau livre, aussi prometteur en humour et extravagance, Re Vive L'Empereur (édition Le dilettante) et nous donner des nouvelles réjouissantes de son fakir. Rencontre avec un écrivain aux mille vies à l'occasion d'une conférence organisée par la librairie événementielle Akaroa.

Re-vive l'Empereur, votre nouveau roman,  s'attaque à une grande figure de notre histoire, Napoléon 1er, pourquoi avez vous eu envie de refaire vivre cette figure emblématique  aujourd'hui ?

Romain Puertolas - Il y a deux ans j'avais commencé un roman dans lequel je mettais en scène Napoléon. J'avais écrit les deux premiers chapitres du livre actuel. Je voulais changer des héros anonymes comme lors de mes 2 précédents ouvrages, un fakir et une petite fille. C'est bien entendu un autre exercice de style que de s'attaquer à une figure historique. Je souhaitais rentrer dans ce registre là. Mais finalement, j'ai laissé l'idée de côté car je n'avais pas vraiment de mission pour Napoléon ! Je me suis remis à écrire sur d'autres choses ?Et puis, les attentats qui se sont déroulés en janvier à Charlie Hebdo et l'Hyper Casher ont changé la donne. On m'avait sollicité à l'époque pour donner mon opinion. Mais au delà de la tristesse et de la condamnation des événements, je n'avais pas plus à dire que mes concitoyens.  Et en fait, j'ai fait ce que je sais faire : écrire un livre et faire rire avec ces événements tragiques. J'avais trouvé une mission à « mon » Napoléon que j'avais remisé dans un tiroir ?

Le Napoléon, tel que vous l'imaginez dans le roman, aime-t-il la France qu'il retrouve ?

-Dans le roman, j'ai laissé parler mes sentiments. Je me suis bien entendu documenté sur Napoléon pour être au plus près du personnage historique. Mais ensuite pour ce qu'il lui arrive aujourd'hui, j'ai laissé faire mon imagination. Napi,  comme je le nomme dans mon roman, s'adapte au monde actuel. Il aime cette France mixte, issue de l'immigration et aime voir les peuples réunis. Il apprécie également la mixité sexuelle notamment concernant les gais, il est aussi moins misogyne. Le paradoxe est que lui qui pratiquait la censure se voit défendre les dessinateurs de Charlie Hebdo. Il mène une guerre intellectuelle contre ces groupuscules fanatiques appelés DAESH. Comme dans mes précédents romans, je traite de problèmes d'actualité. Je suis profondément touché par  l'injustice. C'est surement pour cela que j'avais rêvé d'être lieutenant de Police. Maintenant, je continue à travers mes livres.

Revive Napoleon de Romain Puertolas © Priscilla D
Votre précèdent gros succès a été traduit en 37 langues et souvent vous vous déplacez à travers le monde pour rencontrer votre public. Votre livre a-t-il été reçu différemment selon les pays ?

- Oui, j'ai vu que selon les pays, il y avait des convergences sur la façon dont était reçu le Fakir ?Par exemple, en France, le public appréciait le côté burlesque du livre qui allait de pair avec des éléments sociaux . En Espagne, on était très attiré par ma biographie et les différentes professions que j'avais exercées. En Italie, c'était le thème de l'immigration illégale qui touchait le public. Je le présente ces jours ci à Taïwan, j'attends leurs réactions.

Cet énorme succès est aussi adapté en film,  pouvez nous nous donner des nouvelles de ce projet ? Avez vous participé à son adaptation ?

- Le film va être tourné cet été et sortira l'année prochaine en 2017. J'ai participé à l'adaptation du scénario avec Luc Bossi, également producteur. Il avait précédemment produit L'écume des jours, de Michel Gondry. Marjane Satrapi va le réaliser.  Danush,  une star indienne, va interpréter le rôle du fakir, Laurent Laffite, celui du chauffeur gitan et Uma Thurman et bien d'autres seront au casting. Pour l'adaptation au cinéma, on a fait avec Luc un gros travail en amont, notamment sur le traitement des personnages. Le cinéma a des codes qui fonctionnent très mal avec la littérature. On a réécrit des histoires autour des personnages. Pour moi, le texte est vivant, je n'ai pas eu de problème pour le changer. Marjane Satrapi a aussi apporté des changements. J'aime beaucoup le résultat. J'aimerais aussi participer au tournage. Je vais surement tourner un petit rôle ?

Rien ne vous arrête ?Tous vos projets sont teintés d'un grand optimisme ? Avez vous une recette ?

- Je suis né avec. ..(rires) Je crois que c'est de famille, mon grand-père, ma mère, mon père et moi restons toujours très positifs face aux évènements de la vie. On regarde toujours la face lumineuse. Chez les Puertolas, l'optimisme se transmet de génération en génération. Je suis un battant ; quand je souhaite quelque chose, je fais tout pour que cela se concrétise.

Avez vous déjà écrit votre prochain livre ?

- J'écris tout le temps : dans le métro, à l'hôtel, en voyages ? Mon prochain livre, que je n'ai pas encore soumis à mon éditeur, traite justement de l'optimisme. Je vous livrerai une « recette » à ce moment là ? Et puis, il y a aussi un livre qui devrait sortir après le film sur l'enfance du fakir et la suite. J'ai hâte !

 

Illustrations: (voiture) © Priscilla D 

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