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ART CONTEMPORAIN- Immersion au cœur d’une œuvre de Sarah Choo JING

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 février 2017

L'artiste singapourienne, Sarah Choo Jing,  ultra-chouchoutée et admirée de la Cité-Etat propose une nouvelle expérience  au National Museum qui lui consacre une salle digitale, la Gallery10. Très cinématographique, l'?uvre multidisciplinaire et emblématique d'un Singapour traditionnel de la talentueuse artiste se prête à merveille à l'ambition du musée d'ouvrir à l'art contemporain l'histoire de Singapour.

 La Gallery10, en accès libre, a ouvert ses portes fin Janvier avec une première expérience immersive Reheaseal of Art, où des danseurs de toutes origines répètent dans des rues emblématiques des quartiers populaires de Singapour, loin des images de buildings et des rues aseptisées. Le public est invité à se vautrer sur de gros pouffes et à se laisser porter par les danses et l'ambiance de ses rues. Cette immersion au c?ur d'une ?uvre est une réussite. Rencontre avec sa créatrice.

www.lepetitjournal.com/singapour :  vous avez été remarquée très jeune pour votre travail de photographe et avez reçu de nombreux prix, comment avez-vous gérer cette notoriété ?

Sarah Choo Jing : je pense que ces récompenses sont le résultat d'un long processus et de beaucoup de travail. Cela peut paraître étrange vu mon âge, mais je voulais absolument faire une carrière artistique et gagner ma vie avec mes créations. Dès mes 16 ans, j'ai pris ma carrière très au sérieux. Beaucoup de mes amis trouvaient que j'en faisais trop mais je voulais réussir. J'ai approché de nombreuses galeries, telle que Chan Hampe Galleries au Raffles hôtel, où l'on me disait de prendre mon temps. Mais je voulais exposer et me confronter à la réalité.  Je ne crois pas que l'on naisse artiste. J'ai beaucoup travaillé pour cela. Je suis assez perfectionniste. Je conçois l'art à la fois comme une discipline à laquelle je me plie et comme une passion. Ces prix m'ont permis d'acquérir une visibilité et d'être aujourd'hui approchée pour de nombreux projets.

Quels sont vos projets artistiques aujourd'hui ?

Je suis anxieuse de caractère, j'ai besoin d'avoir plusieurs projets en cours. A Londres, j'ai changé et j'ai progressé dans mon travail. Par exemple, dans la série que j'avais réalisée sur ma famille, les photographies étaient très dirigées, comme pour une scène de théâtre. Aujourd'hui, je laisse plus de place à la spontanéité. Mon travail est plus apaisé. Et puis j'ai de la chance. Depuis mon retour à Singapour, de nombreux projets se sont ouverts, parmi lesquels la réalisation d'une installation vidéo que je réalise avec un groupe de musique alternatif que j'ai rencontré lors de mon année dans la capitale anglaise. Cette installation sera d'abord montrée à Londres, dans un hôtel, puis je l'espère à Singapour. Je vais également participer à une exposition collective à Objectives Gallery et travaille sur une exposition personnelle, en juin à Hong-Kong, dans une galerie du PMQ building, nouveau centre de création dédié à l'art et au design. Enfin, je prépare ma première exposition en solo à Londres pour juin 2017? J'aime le fait d'avoir de nombreux projets et d'utiliser les mediums qui conviennent le mieux pour m'exprimer : la vidéo, la photographie, des installations, la peinture.

 Quelles sont vos motivations en tant qu'artiste ?

Je crois que comme tous les artistes, les musiciens, les écrivains, les designers, je suis victime d'obsessions. Quand j'ai quelque chose en moi, je n'arrive pas à penser à autre chose. C'est de cette obsession que je tire ma motivation.

 Comment vous voyez-vous évoluer, en tant qu'artiste, dans quelques années ?  

Depuis mon enfance, je me fixe des buts à atteindre. Pour la journée, la semaine, l'année qui vient. A chaque fois, je fais un bilan de ce que j'ai accompli. Il y a 5 ans par exemple, mon objectif était d'étudier et de faire une exposition solo à l'étranger. Je m'étais fixée des buts intermédiaires : approcher 2 galeries par semaine, aller à des événements culturels 2 fois par mois. Je pars du principe que l'on obtient dans la vie, ce qu'on a le courage de demander. Dans cinq ans, je serais très honorée de représenter Singapour à la Biennale de Venise. J'aimerais aussi continuer à enseigner l'art à l'école, comme je le fais actuellement à la Nanyang Girl's High School. J'apprends à mes élèves que la création artistique demande de l'effort et du travail et que, pour réussir à faire ce que l'on veut, il faut accepter l'échec. J'aimerai créer des programmes artistiques qui aient de l'impact sur les  plus jeunes.

 Au delà des enjeux de carrière, à quoi rêvez- vous ?

Au delà de mes ambitions artistiques, je rêve d'avoir plus de temps pour penser, parler, rencontrer des gens et surtout d'apprendre toujours.

 

Singapour/Gallery10

Clementine de Beaupuy, www.lepetitjournal.com/singapour, mardi 14 février (reprise d'une interview parue le 29  juin 2016)

 Photos :Courtesy of National Museum of Singapore

 

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Publié le 13 février 2017, mis à jour le 14 février 2017

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