Le 4 avril dernier, le président Donald Trump a prolongé de 75 jours le délai accordé pour sauver TikTok d'une interdiction aux États-Unis. Explications.
Prolongation du délai pour TikTok
Le Président américain Donald Trump a accordé une seconde prolongation de 75 jours à TikTok afin que l’application puisse se conformer à la loi lui imposant de vendre ses activités aux États-Unis. Si aucun accord n'est conclue, celle-ci pourrait être interdite dans le pays.
"Nous ne voulons pas que TikTok disparaisse"
a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. L’application, qui appartient actuellement à l’entreprise chinoise ByteDance, revendique plus de 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis. Les porte-parole de l’entreprise ont déclaré, le 4 avril, être en discussion avec l’administration Trump, mais "aucun accord n’a été signé", selon ces derniers. Le vice-président JD Vance et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz ont été chargés par le président de négocier un accord conforme aux termes d’une loi fédérale. Pour rappel, une première prolongation avait été accordée après l’investiture de Donald Trump en janvier. Celle-ci devait expirer le samedi 5 avril, à l’issue du délai de six mois fixé par la loi bipartisane adoptée l’année précédente, qui exigeait que ByteDance cède sa participation majoritaire dans TikTok, faute de quoi l’application serait interdite aux États-Unis. L’administration de l’ancien président Joe Biden avait soutenu cette loi, justifiant que TikTok pouvait être utilisé par la Chine pour espionner ou manipuler l’opinion publique.
Des négociations difficiles
Un accord semblait presque finalisé quelques jours avant l’annonce de la prolongation, mais il a échoué après l'annonce du président Trump, le même jour, d'une nouvelle série de droits de douane mondiaux, incluant la Chine. La Chine fait désormais face à un tarif douanier global de 54 % sur les marchandises exportées vers les États-Unis et a riposté avec des contre-mesures atteignant 34 %. Des représentants de ByteDance auraient contacté la Maison-Blanche pour l’informer que la Chine ne donnerait plus son accord tant qu’aucune négociation sur les tarifs douaniers ne serait engagée. L’accord était pourtant bien avancé : il avait reçu l’approbation des investisseurs existants et nouveaux, de ByteDance, ainsi que du gouvernement américain. Mais la Chine s’est retirée après l’imposition des nouvelles taxes. L’ambassade chinoise à Washington a déclaré dans un communiqué qu’elle "s’opposait aux pratiques violant les principes fondamentaux de l’économie de marché". La Chine conserve un levier important dans ces négociations, notamment avec la vente potentielle des entrepôts mondiaux du conglomérat hongkongais CK Hutchison à l’entreprise américaine BlackRock. Deux de ces entrepôts sont précisément situés le long du canal de Panama, ce qui rend cette vente, estimée à près de 23 milliards de dollars, stratégique pour le gouvernement américain, qui cherche à contrer l’influence chinoise dans cette région clé.
De nouveaux acteurs dans le jeu
Plusieurs acheteurs potentiels pour TikTok sont apparus ces derniers jours. Amazon aurait soumis une offre de dernière minute à la Maison-Blanche, selon CBS, bien que l’entreprise ait refusé de commenter. Parmi les autres candidats figurent le milliardaire Frank McCourt, associé à l’homme d’affaires canadien Kevin O’Leary. Alexis Ohanian, cofondateur de Reddit, a également rejoint leur offre. Des géants comme Microsoft, le fonds d’investissement Blackstone, la société de capital-risque Andreessen Horowitz, ainsi que le moteur de recherche Perplexity AI, seraient également en lice. Le Président américain a déclaré que son administration était en contact avec quatre groupes distincts intéressés par un rachat de TikTok, sans toutefois les nommer.
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