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La crise immobilière à Shanghai

Shanghai, l'une des métropoles les plus dynamiques de Chine, est confrontée comme le reste de la Chine à une crise du secteur immobilier. La crise, qui affecte non seulement le marché immobilier, mais aussi l'économie dans son ensemble, a poussé les autorités à prendre des mesures d'urgence. Explications.

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Écrit par Juliette Chancel
Publié le 13 octobre 2024, mis à jour le 16 octobre 2024

La crise immobilière chinoise

En Chine, le secteur immobilier reste fragile. Fin août 2024, les investissements accusaient une chute de 10,2 % en glissement annuel, tandis que les nouveaux projets enregistraient une baisse de 22,5 % sur la même période. La vente de logements neufs et les projets terminés sont également en déclin, ce qui engendre le développement de quartiers abandonnés ainsi qu’une perte de confiance des acheteurs. La crise a été aggravée par le scandale d’Evergrande, révélé le 13 septembre 2024, accusée d’avoir manipulé ses finances, ce qui a conduit à une amende de 441 millions RMB pour PwC, son cabinet d’audit.

Interventions des autorités chinoises

Face à l’évolution de cette crise, les autorités chinoises ont mis en place différentes mesures afin de stabiliser le secteur immobilier et soutenir les marchés de capitaux. Le 20 septembre dernier, la Banque populaire de Chine (PBoC) a par exemple abaissé le taux de prêt de référence à 1 an de 3,45 % à 3,35 %. A cette même date, elle a également annoncé une réduction de 20 points de base concernant les taux pour les prêts immobiliers sur 5 ans, utilisé comme référence pour les emprunts hypothécaires. Ces baisses de taux visent à rendre le crédit plus accessible pour les ménages et les entreprises, et à encourager la demande immobilière dans un marché en déclin.

En parallèle, lors d’une conférence de presse le 27 septembre, Pan Gongsheng, gouverneur de la Banque populaire de Chine, a annoncé une réduction de 0,5 % du ratio de réserves obligatoires des grandes banques, le portant à 8 %. Cette mesure permettra d’injecter 1 000 milliards de RMB de liquidités dans le système bancaire. Cette mesure devrait faciliter l'octroi de nouveaux prêts par les banques. 

Les autorités financières chinoises le ont annoncé le 24 septembre 2024 que dorénavant, le secteur immobilier bénéficiais aussi de facilités de refinancement, à hauteur de 500 milliards de RMB, visant à soutenir les banques finançant les rachats de logements invendus par des entreprises d'État. Cette facilité devrait être étendue jusqu'à 1 500 milliards de RMB afin de stabiliser le marché. Ces actions ont pour objectif de renforcer la possibilité des promoteurs immobiliers à honorer leurs engagements financiers, et ainsi, à redonner confiance aux investisseurs. Cela devrait permettre d’atténuer les impacts de la crise immobilière sur l’économie chinoise.

L'impact sur l'économie chinoise

Cette crise immobilière prend de l'ampleur dans un contexte de récession économique générale en Chine. En effet, la production industrielle et les ventes au détail tendent à la baisse sur les derniers mois. La crise immobilière engendre des répercussions au-delà de Shanghai, fragilisant le système financier chinois dans son ensemble.

Les autorités ont également pris des mesures pour soutenir la reprise économique, notamment par des dépenses budgétaires accrues et des investissements publics, avec un accent sur les infrastructures et le soutien aux PME. Cependant, de nombreux analystes estiment que ces efforts devront être perdurer pour véritablement endiguer la crise.

Vers une relance budgétaire ?

Le 26 septembre dernier, au cours d’une réunion sur la situation économique, le Bureau Politique du Comité central a réaffirmé la nécessité d’intensifier les mesures de soutien. Un budget supplémentaire devrait être débloqué prochainement pour financer ces efforts, avec des dépenses prévues pour stimuler l’investissement privé et encourager l’emploi. Les marchés financiers, en Chine comme à l’international, ont réagi positivement à ces annonces, témoignant de la confiance dans les efforts des autorités pour redresser la situation. Pour preuve, le jeudi 26 septembre, le CAC 40 a progressé de 1,85 %, soutenu par les valeurs du luxe, particulièrement réactives aux nouvelles en provenance de Chine.

juliette chancel
Publié le 16 octobre 2024, mis à jour le 16 octobre 2024

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