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COUPLE EN EXPATRIATION – Une belle aventure mais attention, danger !

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 7 avril 2015, mis à jour le 7 avril 2015

Vivre une expatriation n'est pas une expérience anodine. Si l'ouverture à une autre culture, le challenge d'une vie à l'étranger, le gain personnel et professionnel en font des atouts indéniables, la vie au quotidien pour la famille, les enfants, et le couple constitue un parcours semé d'embûches, de doutes, parfois de crises qui peuvent conduire à des situations très difficiles. Décalage psychologique et socio-professionnel, journées épuisantes pour ceux qui travaillent, absences répétées, perte d'indépendance financière parfois pour le conjoint, le couple est souvent malmené et les séparations parmi les expatriés sont des situations malheureusement fréquentes. Point sur la question avec les conseils de spécialistes en psychologie et aide sociale pour le couple et la famille.

S'informer et parler

Si les deux conférences ayant été proposées récemment sur le sujet (UFE et BDA LFS Pudong) n'ont pas retenu l'attention du plus grand nombre, c'est peut être aussi car parler, assumer et réagir est beaucoup plus difficile lorsque le couple traverse une crise en expatriation que dans son pays d'origine. Comme l'explique Gaëlle Pradillon, Psychologue au centre Equilibre de Shanghai, "A l'étranger, on est loin, on n'a plus l'amortisseur de la famille et des amis, la détresse est donc amplifiée, le couple met souvent en stand by ses problèmes, craint le "Qu'en dira t-on" et le regard la communauté." Si les statistiques de séparations/divorces dans la population expatriée ne dépassent à priori pas celles du pays d'origine (pas d'études fiables), c'est souvent car on attend d'être rentrés? Or, au contraire, il faut essayer de régler les différends dès le début. Gaëlle précise : "Il ne faut pas s'enfermer, il y a forcément quelqu'un à qui il est possible de parler, il ne faut pas attendre d'aller très mal, ce peut être aussi l'occasion d'une transformation bénéfique pour le couple." Amis, même s'ils sont loin mais joignables via Skype, associations, médecins, groupes de parole, il existe à Shanghai de multiples possibilités pour écouter, informer, et être conseillé.

Prendre le temps, prendre du recul

Marion Conte est coordinatrice pour l'association Solidarité Shanghai. Si l'association traite tous types de problèmes pour la communauté francophone, Marion a vu les appels concernant des couples en crise augmenter de manière significative ces derniers temps. "Mon rôle est d'abord d'écouter, puis d'orienter la personne qui me contacte. Je remplace un peu le réseau familial, je prends mon temps, je suis un peu entre le psy et l'avocat, je débroussaille le problème. C'est bien dans ces cas de pouvoir s'adresser à quelqu'un dans sa langue maternelle, quelqu'un de neutre, sans rapport d'argent. Je vais ensuite dédramatiser, faire comprendre à la personne qu'elle n'est pas seule, je lui conseille de se protéger, ainsi que les enfants, de ne pas agir sur un coup de tête (surtout ne pas quitter le domicile conjugal avec les enfants par exemple, ceci peut être considéré comme enlèvement d'enfants sans accord de l'autre parent) et de prendre du recul." Marion est consciente que la personne a besoin d'exprimer son ressenti devant elle, qui aura un point de vue plus objectif. Si la situation est épineuse, Marion rencontre donc la personne, et la seconder dans les premières démarches pratiques si nécessaire.

S'aménager des temps de discussion avec le conjoint

Dans la mesure du possible, il faut parvenir à exprimer calmement au conjoint ses griefs, si besoin avec l'aide d'un médiateur comme Gaëlle par exemple. "L'autre doit entendre, admettre qu'il y a problème, doit aussi formuler son état d'esprit, proposer des solutions, exprimer son point de vue. Dans les cas de séparation souhaitée par les deux, ceci doit être dit !". Le couple doit réfléchir à ce qui est le mieux pour chacun individuellement, et non pas uniquement que pour les enfants, précise Marion.

Si besoin, consultez un médecin

Gaëlle explique que la crise est un moment de désorganisation psychique qui peut être légère et plus importante. Elle peut être variable selon les personnalités individuelles, les histoires personnelles et les fragilités existantes avant la crise elle-même. Cet état psychique peut présenter toute une gamme de réactions et d'émotions : sidération (impossibilité de penser) ou au contraire excitation, incompréhension, colère, douleur, envie de vengeance, incrédulité,? Une même personne peut passer par toute cette gamme de réactions. Si le malaise intérieur personnel est trop important (impossibilité de gérer la vie quotidienne sur une période dépassant les 7 à 10 jours) ou si la crise rejaillit trop fortement (violence), alors il faut consulter un médecin.

Pour rappel, un centre Eutelmed avec des consultations psychiatriques est à disposition au Raffles Medical de Shanghai, sous la responsabilité du Dr Donval, médecin généraliste.

Et les enfants ?

Marion propose d'essayer de les ménager, d'éviter les discussions, disputes devant eux, mais les informer assez rapidement de la situation quelle qu'elle soit en les rassurant. Eventuellement, prévenir le corps enseignant et/ou psychologue scolaire pour qu'ils soient vigilants et à l'écoute de l'enfant. Gaëlle précise qu'une véritable équipe pluridisciplinaire, par exemple au centre Equilibre, peut se mettre au service de la famille, enfants compris. Le besoin peut être d'autant plus fort que la crise est importante. On remarque des situations difficiles exacerbées dans le cas de couples mixtes où la différence de culture et parfois de langue s'en mêle. L'association des familles franco-chinoises peut être aussi une ressource dans ce cas là.

En cas de décision de divorce

Les choses doivent être posées, annoncées clairement, que la procédure aboutisse ou non. Il faut se préparer à une longue épreuve, réfléchir au timing le plus approprié dans le cas d'un retour au pays. Tous les cas étant différents, il faut rapidement se renseigner auprès d'un avocat. Le consulat propose un avocat conseil, qui même s'il n'est pas spécialisé en la matière, saura donner des informations précises. Le jugement aura toujours lieu dans le pays du mariage. Il vaut mieux consulter un avocat qui se trouve dans la région où le couple, ou celui qui rentre au pays, ira habiter. La garde des enfants sera une décision proposée et décidée par le couple, d'où l'importance de conserver un minimum de dialogue dans le couple.

 

 

 

 

 

Quelques conseils administratifs

 -  papiers  s'assurer d'avoir vos papiers à jour (passeports, visas, contrats, assurance médicale, livret de famille, ?) et d'y avoir accès, puis faire des copies ou scans
 -  finances  s'assurer d'avoir accès aux comptes en banque et cartes bancaires, prévoir un peu d'argent liquide, avoir un compte à son nom dans le pays d'origine avec une petite réserve
 

 

 

 

 

 

 

Vos ressources à Shanghai

 Solidarité Shanghai  www.solidariteshanghai.com / solidariteshanghai@yahoo.com ou 138 1844 6922
 Consulat de France Avocats Conseils  www.ambafrance-cn.org/Listes-d-avocats-a-Shanghai
 Centre Equilibre   www.equilibreshanghai.com
 Association des familles franco-chinoises  www.affc-shanghai.com / info@affc-shanghai.com
 Centre Eutelmed Raffles Medical Center  enquiries_shanghai@rafflesmedical.com ou 6197 2300

 

Les affections naissent dans un couple et se développent par l'espérance d'un long avenir, et ensuite elles s'augmentent, s'ennoblissent et se fortifient par leur propre durée." Citation de Madame Necker ; Réflexions sur le divorce (1794)

L'équipe de Rédaction lepetitjournal.com/shanghai Mercredi 8 Avril 2015

 

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 7 avril 2015, mis à jour le 7 avril 2015

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