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COVID-19 - A Wuhan, dépistage et rétropédalage

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Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 8 juin 2020, mis à jour le 8 juin 2020

À Wuhan, la campagne massive de dépistage de ses 11 millions d’habitants en 10 jours, a pris fin. Pour réussir cette mission impossible, la municipalité a multiplié par 35 sa capacité quotidienne de dépistage : de 42 000 tests le premier jour, à 1,47 million le dernier. Pour gagner du temps, les prélèvements de 5 à 20 personnes ont été rassemblés dans le même tube à essai. Si l’examen laboratoire revenait positif, alors les personnes concernées seraient à nouveau testées une à une afin de détecter celle(s) porteuse(s) du virus. Et les résultats officiels sont plutôt rassurants : sur les 9 millions d’habitants dépistés grâce à 6,68 millions de tests, seuls 218 cas asymptomatiques ont été détectés, et un seul cas « confirmé », soit une prévalence de 0,003%. Pointée du doigt par certains experts chinois comme coûteuse et inutile, cette campagne a eu au moins le mérite de se faire une idée plus claire de la prévalence des cas asymptomatiques à l’épicentre chinois de l’épidémie. Cette campagne va surtout permettre de redonner confiance à la population et ainsi accélérer la normalisation de l’activité économique, chaque jour de confinement  ayant coûté à Wuhan 6 milliards de yuans.

Jusqu’à présent, les scientifiques n’ont trouvé aucune preuve que le Covid-19 aurait muté de façon significative, altérant sa pathogénicité ou sa contagiosité. Le retour du virus dans le Nord-Est de la Chine, venu de Russie, pourrait bien apporter de nouveaux éléments. En effet, les médecins se sont aperçus que le Covid-19 se manifeste différemment chez les patients des provinces du Jilin et du Heilongjiang, que lors de son apparition à Wuhan. Au "Dongbei", les malades sont porteurs du Covid-19 plus longtemps, la période où ils sont asymptomatiques pouvant dépasser une ou deux semaines. Il s’attaque essentiellement aux poumons, alors qu’à Wuhan, il affectait le cœur, les reins et les intestins…

Enfin le 25 mai, Gao Fu, directeur de Centre national de Prévention des Maladies (CDC) faisait une déclaration tonitruante : « Le marché de Huanan à Wuhan est probablement une victime du Covid-19 ». Après avoir dévoilé le 26 janvier que le « SARS-nCoV-2 » était retrouvé dans 33 échantillons provenant de 22 étals et 1 camion poubelle du marché, il a fallu attendre quatre mois pour que Gao Fu révèle la nature des prélèvements, durant la session du Parlement : « ceux testant positifs ne proviennent pas d’animaux, mais de l’environnement du marché ».

On pouvait s’attendre à ce que cette déclaration écartant le marché de Huanan comme l’origine du virus soit un soulagement pour l’opinion chinoise. Pourtant, les internautes étaient les premiers à dénoncer le rétropédalage de Gao Fu, ayant affirmé lui-même en janvier qu’il était hautement probable que le marché en soit l’origine : « la fausse supposition de Gao a été récupérée par les États-Unis pour attaquer la Chine et a provoqué de graves ennuis diplomatiques. Et maintenant, il change de version » ?! [...] Dans ces conditions, quel crédit donner aux déclarations de Gao ? En tout cas, au lieu d’apporter un peu de lumière scientifique sur les événements, elles sèment un peu plus le trouble dans les esprits.

 

Le Vent de la Chine
Publié le 8 juin 2020, mis à jour le 8 juin 2020

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