Cette année, la France accueille la Coupe du monde du football féminin ! Et c'est un événement historique de part la forte médiatisation et l'accueil plus que favorable du public. Et du côté des femmes, ce ne sont pas les mêmes équipes nationales qui brillent que chez les hommes : USA et Japon sont les favoris ! L'équipe française était quand à elle finaliste lors de la dernière édition, tous les espoirs sont donc permis. Mais quelles sont les chances de l'équipe chinoise ? Petit récapitulatif d'une histoire en marche.
Petite histoire du football féminin
L'histoire du football, en tant que sport tel qu'on l'entend aujourd'hui, commence au milieu du XIXième siècle au Royaume Uni, et les femmes y jouent et constituent des équipes dès la fin du XIXième. De nombreux matches sont organisés et remplissent les stades ! En 1917, se tient le premier match de football féminin disputé en France. Un France - Angleterre attirera 12 000 spectateurs en 1920 et un match entre équipes britanniques plus de 50.000 !
Mais à partir de 1920, les associations de football masculin, britanniques comme françaises, font interdire la présence des femmes sur le terrain. Les équipes féminines s'organisent alors de façon indépendantes et continuent de jouer malgré l'interdiction de le faire en public. Le Régime de Vichy interdira ensuite complètement la pratique du football par les Françaises, jugée nocive pour leurs mœurs, stoppant ainsi pour de longues décennies son évolution.
En effet, il faudra attendre la fin des années 60 pour que renaissent les clubs de football féminins en Europe. Une première Coupe d'Europe est organisée en 1969. Celle-ci verra l'affrontement de l'Angleterre, le Danemark, la France et l'Italie. Au niveau mondial, la première Coupe du monde est jouée dès 1971. En Europe, ce mouvement grandissant est encadré par les fédérations nationales tandis qu'aux États-Unis, c'est le sport universitaire qui rend possible cette évolution. Une législation américaine spécifiait alors que tout investissement sportif au sein d'une université doit l'être pour les filles et pour les garçons. Le football n'étant pas particulièrement investi par les garçons, le champs est alors laissé libre pour les filles d'y faire leur carrière. Ce qui explique qu'aujourd'hui les équipes américaines sont au plus hauts des classements mondiaux !
Avec de plus en plus de visibilité et de pratiquantes, les joueuses accèdent pour certaines au statut professionnel à partir des années 2000, mais cela reste difficile pour une grande majorité des athlètes, ce qui freinent l'élévation du niveau de jeu global. Les matches, même au meilleur niveau, sont peu médiatisés, et donc peu investis par les sponsors alors que du côté masculin les rémunérations des joueurs atteignent des sommes records.
Mais depuis 2015, et surtout cette année, la Coupe du monde féminine prend un virage médiatique jamais vu auparavant, soutenu par des supporters de plus en plus nombreux et fidèles. Des joueuses stars commencent à marquer les esprits et cette ascension dans le cœur des amateurs de foot n'est pas près de s’arrêter !
Le football et la Chine, je t'aime moi non plus...
Les Chinois peuvent s’enorgueillir d'avoir fait naître le jeu originel du football, appelé Cuju, aux IIième et IIIième siècles avant notre ère. Ce sport était particulièrement apprécié par les soldats de l'Empire du Milieu qui le pratiquaient en tant qu’entraînement et jeu.
Cependant, l'attrait pour ce sport n'a pas particulièrement perduré. Le football moderne n’est arrivé en Chine qu’au début du XXieme siècle et a connu un développement relativement lent jusqu’en 1994, année de la création du premier championnat professionnel, qui a dopé la popularité du sport dans le pays.
Malgré de nombreux supporters, un attrait grandissant du grand public chinois pour les tournois internationaux, et d'énormes investissements privés et publics pour soutenir les clubs, les équipes locales peinent à proposer un jeu efficace leur permettant d’accéder aux championnats de haut niveau. Alors que dans de nombreuses disciplines olympiques, les athlètes chinois accumulent les victoires, les résultats médiocres au football suscitent moqueries et désintérêt de la part des amateurs chinois.
L'équipe féminine crée la surprise
Alors que les investissements sont moindres pour les équipes féminines des clubs chinois, le niveau est étonnement plus élevé. L'équipe féminine nationale participe régulièrement à tous les championnats mondiaux dont la Coupe du Monde.
Les "Roses d’acier" 铿锵玫瑰 sont considérées depuis le début du développement du sport en Chine dans les années 90 comme l’une des meilleures équipes féminines d'Asie. Elles sont actuellement classées 16ième par la FIFA (78ième pour l'équipe masculine...) et avaient même atteint la 5ième place en 2003, ainsi qu'une finale en Coupe du Monde en 1999.
Les espoirs de cette édition 2019 seraient de voir les Chinoises retrouver leur ancien prestige et remonter dans le classement mondial. Elles ont proposé un bon niveau de jeu qui, malgré des erreurs techniques, pourrait peut être aboutir à de belles victoires. Parmi les nouvelles pépites de l'équipe à retenir : l'attaquante Li Yin, la défenseur Wang Shanshan et la milieu de terrain Wang Shuang, qui joue actuellement au PSG, une première pour une Chinoise en championnat de France.
C’est l’ex-défenseur chinois Jia Xiuquan qui est à la tête de la sélection féminine. Conscient que son équipe rivalisera difficilement techniquement et physiquement avec les favorites, il pense que la jeunesse de son effectif pourrait les prendre de vitesse. Son équipe a d'ailleurs fait douter l 'équipe japonaise, grande favorite de 2019, lors de la finale de la coupe d'Asie en 2018. Localement, il est clair qu'un beau parcours lors de cette édition permettrait peut être de relancer l'attrait des jeunes filles pour ce sport car le nombre de pratiquantes est au plus bas depuis ces dix dernières années...
Sources : Wikipédia, Chine Informations, Fifa.com, L'Equipe, Le Monde, Libération
Où voir les matches ?
CCTV5 retransmet une sélection de matches dont bien évidement ceux de l'équipe chinoise. Vous pouvez également vous rendre dans un des nombreux bars sportifs de la ville pour profiter de l'ambiance ! Attention : Avec le décalage horaire, les matches sont diffusés à partir de 1h du matin et jusqu'à tard dans la nuit !