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TELECOMMUNICATION - ZTE, K.O. sur le ring

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Crédit : Le Vent de la Chine
Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 23 avril 2018, mis à jour le 24 avril 2018

Semaine de cauchemar pour l’équipementier télécom chinois ZTE, 10% du marché américain des smartphones, à la 4ème place. Le 16 avril, Washington révoquait un sursis à sa sanction de 2017, suite au viol d’un embargo de l’ONU sur les ventes à la Corée du Nord et à l’Iran. Le sursis avait été accordé, moyennant un nombre de conditions, dont le paiement d’1,19 milliard de dollars d’amende. Mais ZTE n’avait pas honoré sa promesse de sanctionner 39 de ses cadres impliqués. Le Département du Commerce américain décréta alors l’interdiction aux entreprises américaines de vendre des composants et logiciels à ZTE pendant 7 ans.

Les conséquences sont dévastatrices pour ZTE. Les 20 à 30% de pièces et logiciels que le groupe achetait à des majors, tel Qualcomm, devront être sourcés ailleurs, forçant le groupe de Shenzhen à redessiner 9/10èmes de ses produits. Il pourrait même perdre la licence du système d’exploitation Android, développé par Google. Plus grave, ZTE ne pourrait plus intégrer les applications Google à ses smartphones. ZTE est le 7ème producteur mondial de smartphones, avec 46 millions d’appareils écoulés en 2017.

Un malheur n’arrive jamais seul : le 18 avril, la FCC, instance fédérale des communications, interdit aux opérateurs publics l’usage de matériel « posant un risque de sécurité aux USA ». En tête des firmes visées, figurent implicitement ZTE et l’autre géant chinois Huawei. Huawei ne pourra donc pas saisir l’opportunité de reprendre le marché américain perdu par ZTE, avec ses prix bas.

Le même jour, à Londres, le Centre National de Cybersécurité donne un avertissement identique aux opérateurs britanniques, contre ZTE, qui encourt ainsi le danger de se voir par effet « boule de neige » blacklisté dans tout l’Occident – au risque évident pour sa survie, et l’emploi de ses 80.000 actifs.

En réaction, ZTE crie à l’injustice, tandis que l’Etat étudie ses options et se garde d’une réaction à chaud. D’autant que ZTE et Huawei, tous deux groupes « privés », entretiennent une rivalité notoire, et que Huawei est plus apprécié par Pékin. Resurgit alors un commentaire de Xi Jinping en 2015, bien adapté au cas de ZTE : « en Occident, existe une mentalité qui veut que le maître, une fois tout son savoir légué à son élève, croit qu’il va mourir de faim ».

Quel sera le prochain pas ? Le boycott, voire l’interdiction de groupes américains tels Qualcomm, ou Apple qui vendait en Chine 46 millions d’iPhones en 2017 ? Telle riposte serait de la part de Pékin la plus logique, pour se donner un levier et faire rétablir le sursis pour ZTE. Quoiqu’il arrive, aucune mitigation n’est à attendre à court terme – et de part et d’autre, des dizaines de milliers d’emplois sont hélas sans doute déjà condamnés…

 

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