Après plus de 30 ans de carrière et 8 ans d’absence, Axelle Red revient sur la scène avec un nouvel album prévu pour 2026. Et c’est à Shanghai, que l’artiste a choisi de renouer avec son public sino-francophone lors d’un concert exceptionnel organisé mercredi 3 décembre au sein du Consulat de Belgique.


Faire rayonner la culture belge en Chine
L’événement, rendu possible grâce au Consul Général de Belgique M. Pascal Buffin, au Deputy General Manager, M. Jonathan Xu à la Chambre de Commerce du Benelux, et à l’association bénévole Shanghai Accueil présidée par Mme Stéphanie Marcerou, se veut avant tout culturel.
« La culture a toujours rassemblé les peuples », rappelle M. Buffin. « La venue d'Axelle Red est une occasion unique de faire rayonner la culture belge-francophone en Chine et de créer du « guanxi » avec nos partenaires sino-belges. »
Un point de vue partagé par Mme Stéphanie Marcerou, qui souligne que « ce concert est un événement fédérateur pour toute la communauté francophone de Shanghai, toutes générations confondues ». La popularité d’Axelle Red ne faiblit pas : son tube « Sensualité » a connu plusieurs résurgences ces dernières années, notamment dans le film Partir un jour (2025), la série Lupin de Netflix (2023), ou encore via des reprises d’artistes internationaux comme Dua Lipa.
Lepetitjournal.com a eu le privilège de rencontrer l’artiste passionnée et engagée depuis toujours pour un interview exclusif.
Mon arrivée en Chine a été un choc culturel
Parlons de votre lien, avec la Chine. Est-ce votre première visite en Chine ? À Shanghai ? Était-ce pour un concert ou une autre raison ?
J’ai énormément voyagé en Asie — Angkor, Singapour, Brunei, Vietnam, Laos… C’est une région qui me passionne. Je suis venue trois fois en Chine cette année : une première fois en mars 2025, puis en août, et aujourd’hui à Shanghai. La première fois a été un vrai choc culturel. Ma vision occidentale de la Chine était complètement faussée. J’y ai découvert un peuple chaleureux, accueillant, très visionnaire, avec une ligne directrice claire.
Qu’est-ce qui vous amène à Shanghai en cette fin d’année 2025 ?
Je fonctionne beaucoup à l’instinct, comme dans mon album À tâtons. Nous avions été sollicités pour un concert en mars 2025, mais cela n’était pas possible. Nous avons finalement profité de ma présence en Corée du Sud pour organiser ce concert aujourd’hui. Le Consulat Général de Belgique, la Chambre de Commerce du Benelux et Shanghai Accueil ont tout mis en œuvre pour sa réalisation. Comme le dit M. Jonathan Xu : « Dans un monde incertain, la culture reste un espace sain où l’on peut se rencontrer et échanger ».
Mon dernier album est philosophique
Votre présence ici est-elle liée à la sortie de votre nouvel album prévu en 2026 ? Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Après 8 ans de silence, c’est le pur plaisir de la musique qui me ramène à composer et à produire un nouvel album. Je me suis même posé la question si j’avais encore le droit de chanter.
Je n’étais plus en phase avec l’industrie musicale. Aujourd’hui, je reviens avec un album positif, philosophique, qui invite à oser, à être courageux. Des chansons légères, comme des contes dont chacun tire sa propre morale. « La musique est une thérapie : j’écris tous les jours, je me soigne avec la poésie, la réflexion, je place les choses, et j’écris des métaphores !». Pour la mère d’Axelle Red, 83 ans, ce nouvel album lui donne envie de vivre.
Quant à la chanson Manhattan-Kaboul, pourriez-vous nous en dire plus ? Quels sont les projets ou la suite que vous envisagez pour ce morceau ?
Je ne veux pas encore dévoiler tous mes projets, mais une suite est bel et bien prévue avec la bénédiction de Renaud.
Je suis engagée pour la cause des enfants
Ce soir, vous allez chanter devant un public sino-francophone. Quelles chansons avez-vous choisies pour eux ? Et parmi toutes vos chansons, y en a-t-il une qui vous lie particulièrement à l’Asie, que ce soit à travers des souvenirs ou des émotions ?
Une chanson me touche particulièrement, « En dessous de zéro ». Il s’agit d’une jeune fille du Laos que je n’ai pas connue, les parents avaient décidé de donner une chance à leurs autres enfants d’aller à l’école et ont sacrifié un enfant et l’ont vendue.
Bien sûr, je chante mes chansons connues sur lesquelles le public peut chanter et se remémorer une époque, une histoire de leur vie ; comme mon plus gros tube « Sensualité » qui est aussi une composition musicale féministe en réponse à Sexual Healing de Marvin Gaye.
Vous êtes aussi une figure engagée, notamment auprès de l’UNICEF, ce qui vous a amenée à travers le monde. Ces expériences ont-elles influencé votre parcours artistique et, d’une manière plus intime, vos compositions musicales ?
Je ne me limite pas à une image d’ambassadrice. Mon engagement précède l’UNICEF. J’ai milité pour l’abolition de la prostitution bien avant de travailler avec des ONG ou l’ONU. Ce que j’aime, c’est aller à la rencontre des gens, entendre ce qu’on tait, comprendre leurs luttes, pour défendre les droits humains. Sur mes 160 chansons, la moitié sont engagées. Je suis activiste depuis toujours.
Aujourd’hui, après tout ce chemin parcouru, quelle est la plus grande fierté de votre carrière internationale ? Un moment, un projet, un souvenir particulier ?
D’avoir chanté lors de la Coupe du monde 1998 avec Youssou N’Dour. C’était un moment unique, un événement fédérateur et de partage avec mes confrères qui correspond parfaitement à mes valeurs. Et puis, je suis fière d’avoir toujours été courageuse, d’avoir suivi mon cœur.







