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Yann Kerloc'h, expatrié en Corée du Sud, réalise son court-métrage "Move on"

Yann Kerloc'h, expatrié à Séoul depuis 2009, a réalisé son court-métrage pour lequel il avait lancé un crowdfunding. C'est par le cinéma coréen qu'il a trouvé sa voie.

Yann Kerloc'h, réalisateur. Yann Kerloc'h, réalisateur.
Écrit par Charlotte Gide
Publié le 8 mars 2024, mis à jour le 12 mars 2024

"La Corée, pour moi, c'est lié au cinéma coréen et à ces personnes qui le constitue", commence Yann Kerloc'h, expatrié à Séoul depuis 2009. Ce breton d'origine s'est installé au pays du matin calme après de nombreuses péripéties dont des visas run (1). "Je me souviens qu'un fois, je voulais prendre mon vol Paris-Séoul et concrètement on m’a empêché de quitter la France et de prendre l’avion pour aller dans un lieu que je considérais déjà un peu comme chez moi", se souvient-il. 

Le français, aux milles-et-un parcours, a d'abord été critique de cinéma avant de se diriger vers la production et la distribution. Mais à l'époque, la soft-power coréen n'était pas le même, et Yann s'en rappelle comme si c'était hier. "Il y avait déjà un intérêt pour la corée, ça n’avait rien à voir avec la situation actuelle. Les dramas existaient mais personne n’avait vu de dramas. Mais dans le cinéma, ça commençait à être fort. Le premier vrai premier boom se situe dans les années 2000." 

Choisir la Corée

Mais avoir de s'établir de façon stable au pays du matin calme, il a fallu trancher avec la vie en France. "Surtout adminstrativement", souligne Yann.

Et son principal conseil si l'on espère s'installer pour une longue durée au cœur de la péninsule : "Il faut trouver le bon visa pour venir. Je ne suis pas officiellement prof de français, j’ai été examinateur DELF,  mais c’était un passage. J’ai eu le visa étudiant coréen, et pas loin d’avoir un visa travail à un moment. La seule solution que j’ai eu c’était le visa investisseur avec l’appartement que j’avais à paris et que j’ai vendu, qui était ma seule richesse." 

Un premier pas dans l'audiovisuel dans le pays, puisqu'une fois en Corée, Yann Kerloc'h a pu investir dans une entreprise, Panda Media, aujourd'hui composée de cinq personnes au total.

 

Un des plans du court-métrage Move on, par Yann Kerloc'h.
Plan du court-métrage de Yann Kerloc'h, Move on, tourné à Séoul. (Photo Yann Kerloc'h)

 

Le temps d'un nouveau projet

Mais après déjà deux précédents courts-métrages, le réalisateur s'est lancé dans un nouveau projet, "presque un film que je voulais pas faire, je voulais plus faire de court métrage, de film à la rache sans avoir de soutien financier". C'est après avoir revu un ami qu'il commença finalement à chercher une ligne directrice et des thématiques qui l'intéressaient. 

Au centre de l'intrigue, le personnage principal interprété premièrement par son ami, il y a de cela quinze ans, lorsque le duo avait tourné leur premier court-métrage ensemble. 

 

Plan du court-métrage Move on, réalisé par Yann Kerloc'h, à Séoul.
Plan du court-métrage de Yann Kerloc'h, Move on, tourné à Séoul. (Photo Yann Kerloc'h)

 

Musique électronique, Itaewon et changements

"Je voulais que ça parle de la Corée. On a commencé à construire un truc, autour du personnage principal, des changements. On s'est dit que ce serait intéressant, par exemple, que le personnage veuille revoir ceux qui était dans le précédent film. Bref, on avait une vraie base."  Le processus créatif l'a donc mené à réfléchir aussi à une toile de fond, élément manquant du projet. Et le choix s'est dirigé sur le drame de la bousculade d'Itaewon. "Ça faisait un moment que je développais un scénario sur la musique électronique. Le personnage, c'est donc un DJ sur le déclin, de la French Touch, invité en Corée par un pote promoteur. Il veut savoir ce que sont devenues les personnes qu'il a rencontré des années plus tôt. Et pour certaines d'entre elles, leur destin a basculé." 

Il retrouve la musicienne coréenne de ce film, Jisu, et recherche l’actrice. Il découvre que leur destin a basculé fin 2022, avec celui d’un quartier, Itaewon, ses clubs techno et sa fête. 

Mais l'artiste a des projets plein la tête. D'autres productions cinématographiques peut-être mais aussi un livre en cours d'écriture. Pour Move on, un crowdfunding avait été mis en ligne, avec lequel il a pu être récolté la totalité de la cagnotte. Avant de peut-être le voir, sur petits ou grands écrans.

 

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