En Corée du Sud, depuis le début du mois de février 2024, une grève fait rage : les médecins, internes et résidents veulent protester contre la future réforme du numerus clausus prévue pour 2025.
"Les docteurs qui refusent de traiter des patients juste en face d'eux n'est pas différent des soldats qui refusent de protéger leur pays", écrivait dans son édito The Chosun, le quotidien - conservateur - le plus vendu de Corée du Sud. Il est la résultante d'une grève ayant débutée début février 2024, où des milliers de médecins, internes et résidents manifestent contre la future réforme concernant le numerus clausus aux études de médecine, revu à la hausse pour l'horizon 2025.
Les quarante universités de médecine installées dans les quatre coins du pays accueilleraient 2.000 étudiants supplémentaires, alors que le nombre de 3.058 étudiants n'a pas bougé depuis 2006.
Population en décroissance, province déserte
Cette crise est poussée par des problématiques existantes comme la population coréenne vieillissante et donc en décroissance, mais aussi des provinces de plus en plus désertes par les professionnels de santé. Conséquences : une demande de plus en plus importante. Une crise similaire avait eu lieu en 2020, alors que la pandémie faisait rage et questionnait ainsi le manque de personnel dans les hôpitaux.
Dan Park, président de la Korean Intern Resident Association(KIRA) - l'association coréenne des résidents et internes - a déclaré dans un post Facebook sa démission, suite aux nombreuses réformes dans le domaine médical mené ces dernières années. "Je ne peux pas tolérer la dépression qui s'accumule avec la mort, la peur des poursuites médicales, 80 heures par semaine d'heures supplémentaires et le salaire minimum horaire bas", écrit-il.
Des démissions et des sanctions
Depuis le début de la grève, environ 9.000 docteurs ont donné leurs démissions. Face à cette vague, le ministre de la Santé, Cho Kyoo-hong, a déclaré ce mardi 27 février que les médecins apprenants ayant quitté leur lieu de travail pour les protestations ont jusqu'à jeudi pour y retourner, sous peine de sanctions légales et suspensions de leurs licences.
Des actions étudiantes ont aussi eu lieu, où plusieurs étudiants n'ont pas assisté aux cours délivrés hier, lundi 26 février 2024, dans les différentes écoles de médecine. Le gouvernement coréen affirme qu'à ce jour le nombre de nouveaux patients dans les centres hospitaliers a chuté de 24 % et les chirurgies elles aussi ont en baisse de plus de 50 %.