Passionnée de voyages et en soif d'aventures, Léa est une jeune lyonnaise qui n'a pas peur de prendre des risques. Après avoir vécu en Australie et en Thaïlande, elle s'est finalement retrouvée en Corée. En s'installant à Gwangju, elle est devenue spécialiste du tourisme de la ville.
Fascinée par son parcours haut en couleurs, notre édition a décidé de l'interviewer pour en savoir plus sur la vie à Gwangju, les différences avec la capitale et bien plus encore.
Parlez-nous de votre vie avant la Corée, de ce qui vous amenée ici...
Je m'appelle Léa Moreau et je viens de Lyon. Je me considère comme une "Travel Specialist" car j'ai à mon actif visité plus de 25 pays, et vécue déjà de nombreuses années à l'étranger. Je suis une grande passionnée de voyage depuis toujours.
Au lycée, je participais à de nombreuses activités extra-scolaires, et j'ai monté des projets humanitaires qui m'ont mené en Afrique : Au Burkina-Faso et à Madagascar. Une fois mon Bac en poche, je suis partie vivre 1 an en Australie, avec un PVT. Cela m'a permis d'apprendre l'anglais, de devenir indépendante et surtout de vaincre mes limites tout en sortant de ma zone de confort.
Je suis ensuite partie vivre en Thaïlande et j'ai vécu 2 ans à Chiang Mai, en préparant mon BTS tourisme par correspondance tout en apprenant le thaïlandais à l'université de Chiang Mai. J'ai réussi à obtenir mon BTS avec mention, et je suis rentré directement en 3e année de Bachelor en Management du tourisme, grâce au concours passerelle à l'école Sup de Co La Rochelle.
La dernière année d'études consistait en 6 mois de cours 100% en anglais et 6 mois de stage que je pouvais réaliser à l'étranger. J’ai donc décidé que je voulais rester vivre en Asie, et j'ai postulé pour un stage en Corée du Sud, à Gwangju.
Pour quelle raison avez-vous choisi de vivre à Gwangju ?
Depuis toute petite, J'ai toujours été passionnée par l'histoire de Corée et cela va en étonner certain, j'étais à l'époque plus intéresse par la Corée du Nord que par la Corée du Sud. Je me rappelle avoir lu un vieux magazine Géo et avoir été très intriguée par la dictature nord-coréenne, et je me demandais comment à notre époque il était possible qu'une telle dictature existe encore... J’ai donc pendant plusieurs années recherché des informations, récits et documentaires sur la Corée du Nord.
Je me suis aussi intéressée au Japon et j'ai commencé à lire des mangas et à écouter de la J-pop. Au fur et à mesure, je me suis intéressée au reste de l’Asie et donc naturellement, je me suis intéressée à la Corée du Sud.
Entre-temps, au cours de mes nombreux voyages, en Australie et en Thaïlande, je me suis fait des amis coréens, et cela m'a confortée dans l'idée que je voulais visiter ce pays. J'ai donc visité la Corée du Sud plusieurs fois en tant que touriste depuis la Thaïlande.
Après être venue en tant touriste, j'avais envie de découvrir plus profondément la culture locale et de voir l’envers du décor en travaillant sur place. J'ai donc postulé pour un stage en Corée et c'est grâce à une connaissance que j'ai pu décrocher mon stage à Gwangju.
A vrai dire, avant d'avoir cette opportunité, je n'avais jamais entendu parler de Gwangju, et même en ayant visité la Corée trois fois, je n'y étais jamais allée car je ne connaissais personne sur place.
Mais lorsque j'ai eu cette opportunité, sachant qu'il est toujours très difficile de trouver un stage en Corée, j'ai sauté sur l'occasion, et cela me permettait de découvrir une nouvelle ville, une nouvelle région et surtout de découvrir une Corée plus authentique et profonde, comparé à Séoul.
En tant que professionnelle du tourisme en Corée, quelles sont, selon vous, les différences majeures entre la vie à Séoul et la vie à Gwangju ?
Premièrement, les transports, à Séoul, le réseau de métro est particulièrement développé, mais à Gwangju, nous n'avons qu'une seule ligne de métro. Au début cela me déstabilisait et je me disais que cela n'allait pas être pratique, mais au final, on s'y fait ! Le réseau de bus est assez bien desservi et l'on peut se déplacer facilement en taxi pour pas cher, car les centres de Gwangju sont bien plus petits que Séoul.
En terme de tourisme, Gwangju est beaucoup moins connue que Séoul, donc il est plus facile de rencontrer des locaux, de prendre le temps, de partager un moment. Il est très facile de passer une journée sans voir d'étranger, et je trouve les habitants de Gwangju plus zen et plus avenant qu'à Séoul.
Un autre aspect considérable est la gastronomie coréenne. En effet, Gwangju, et la province de Jeolla est reconnue pour sa gastronomie. Gwangju est la ville du Kimchi et vous aurez droit à plus de "banchan" (plats d'accompagnement) qu'à Séoul. Là où à Séoul, vous avez 3 ou 4 banchan, à Gwangju, il est facile de trouver des restaurants servant 10 à 20 banchan différents.
Les prix sont aussi beaucoup moins cher, que ce soit pour la nourriture, les loyers, ou le taxi.
Enfin, d'un point de vue touristique je dirais que Gwangju est une ville qui bouge vraiment, avec tout le temps des festivals, attractions, expositions, concerts... C’est une ville artistique, qui investit beaucoup dans la culture et les activités pour ses habitants, et cela se ressent à travers la nouvelle génération qui veut entreprendre et exprimer sa touche artistique.
Vous travaillez dans une guesthouse et dans un travel café. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre profession et ce qu'est un travel café ?
J'ai travaillé pendant 1 an et demi dans la Pedro's House et au Voyagers' Café. J'étais l'assistante manager de la guestouse et du café. Cette gueshtouse est spécialisée dans l'accueil des étrangers à Gwangju. Le café de Voyageurs est un endroit où vous pouvez lire des livres du monde entier, parler voyage, rencontrer des voyageurs, des expats et des locaux.
J'avais créé un cinéma de voyageur, où tout le monde pouvait venir le Vendredi soir, et se retrouver pour visionner un film de voyage et d'aventure. C'était l'occasion de parler voyage, de boire un verre de vin sous les étoiles et de rencontrer du monde.
J'ai aussi créé une chaîne Youtube appelé "JEOLLA GO', qui avait pour but de promouvoir la province de Jeolla (Jeollanam-do et Jeollabuk-do) et je réalisais des vidéos toutes les semaines. Mon but était de promouvoir la région et de faire découvrir aux touristes toutes les attractions et paysages autour du Gwangju. J'avais aussi cette envie de partager des conseils, des astuces pour voyager pas cher et différemment (exemple : louer un vélo gratuitement, prendre la City Bus pour 3$, etc.).
C'était un boulot à plein temps, mais cela me passionnait !
Pour des raisons de Visa, j'ai dû partir de mon poste et j'ai trouvé un nouveau travail sur l'île de Geoje-do, près de Pusan. Ce nouveau travail consiste à être l'assistante manager d'une Guesthouse et Book Café, ainsi que de créer des vidéos de promotions touristique pour l'île de Geoje et le Centre Culturel Internationale.
Je suis en ce moment en train de passer mon permis afin de pouvoir conduire un mini-van, et je compte aussi créer des tours sur l'île et les environs dans le futur proche.
Vous avez beaucoup voyagé, parmi tous vos voyages lequel vous a le plus marqué et pourquoi ?
C'est une question très difficile pour moi, car chaque voyage représente une expérience et une période de ma vie différente.
Si je devais en dire qu'un, ce serait mon tout premier grand voyage à l'étranger quand j'avais 8 ans. Avec mes parents et ma sœur, nous sommes partis en voyage à Moto, à Bali, pendant 5 semaines. J'avais 8 ans et ma sœur 6 ans, et ce voyage m'aura marqué à vie.
C'était une vraie aventure, à la Roots. Mes parents n'avaient pas réservé de logement, et nous sommes partis en mode backpackers, à explorer l'île et en allant à la rencontre des locaux. Nous avions d'ailleurs rencontré Made, notre guide local, que j'ai pu retrouver 13 ans plus tard, lorsque je suis retournée à Bali pour mes 21 ans ! Il fait partie de ma famille et il restera l'une des personnes qui m'auront le plus marqué dans ma vie.
Avez-vous des anecdotes particulières à nous raconter concernant ce qui a pu vous arriver en voyageant ?
J'ai énormément d'anecdotes de voyage à raconter, et je voudrais d'ailleurs écrire un livre sur mes expériences de voyage.
L'une de mes anecdotes les plus marantes est comment j'ai réussi à trouver mon job de réceptionniste à Sydney.
Après avoir vécu 4 mois à Melbourne, j'avais décidé de changer de ville et de déménager à Sydney. Pour Noël, j'étais partie en Thaïlande voir ma mère et célébrer la nouvelle année, et à mon retour, je suis donc arrivée à Sydney, ville que je ne connaissais pas du tout.
Mon rêve était de trouver un travail rapidement sur place, mais vu que je ne connaissais personne et ni la ville, j'avais réservé une auberge de jeunesse pour mes 3 premiers jours sur place. Arrivée à l'auberge, j'ai expliqué que je cherchais du travail et j'ai demandé à la réceptionniste si elle connaissait une agence ou un lieu où trouver du travail. Elle est devenue très froide, et m'a remballé très vite.
Je suis donc partie frustrée et dégoûtée d'autant de mauvaise volonté et nonchalance. Mais derrière moi, j'ai entendu une femme parler au téléphone en coréen. J'ai donc attendu qu'elle finisse sa conversation, et je lui ai demandé si elle était coréenne. Très surprise, elle m'a répondu que oui, et m'a demandé ce que je faisais à Sydney. Je lui ai donc expliqué que je cherchais du travail et il s'est avéré qu'elle était la femme du manager, et qu'il cherchait une nouvelle réceptionniste.
C’est comme ça que j'ai eu une interview le matin même, même si je n'étais pas douché que j'étais en jogging sortant de l'avion et que je n'avais pas pratiqué mon anglais depuis 3 semaines. À 19 ans, j'ai réussi à avoir mon job la première heure où je suis arrivé à Sydney, et le jour même, je commençais ma période d'essai dans l'hôtel.
Quels conseils donneriez-vous aux gens qui souhaiteraient voyager mais n'osent pas se lancer à cause des contraintes linguistiques ?
Je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à la barrière de la langue. Quand je suis partie en Australie, je ne parlais pas un mot d'anglais. J’avais de vieilles bases du lycée, mais rien de pratique au quotidien. Mais vous pouvez vous débrouiller très facilement au bout de quelques semaines.
C’est aussi un moyen de se surpasser et de trouver de nouvelles solutions pour échanges et communiquer avec les autres. C’est aussi un merveilleux moyen de rencontrer des gens d'autres nationalistes, qui pourront partager avec vous une autre vision du monde
N'ayez pas peur et osez prendre votre envol !
Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Mon rêve serait d'être présentatrice télé et de partir faire des reportages au bout du monde, en Corée ou en Asie, pour montrer un visage différent des pays.
J'aimerais explorer des villages et régions reculées, partager avec les locaux et transmettre ma passion du voyage. Je voudrais transmettre mon expérience et ma vision d'un voyage éthique et respectueux des peuples et cultures.
J'ai aussi ma chaîne YouTube personnelle qui s'appelle "Leadventure", que j'aimerais améliorer et proposer plus de contenu et de vidéo.
J'aimerais être plus reconnue dans le milieu du tourisme en Corée, et travailler sur des projets de promotion touristique, création de vidéo ou de guide de voyage.
Beaucoup de projets en perspective!!
Retrouvez Léa sur sa chaîne YouYube et sur sa page Facebook.