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Liberté de la presse : la Corée du Sud s'améliore selon RSF

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Écrit par Jordan Piol-speranza
Publié le 9 août 2018, mis à jour le 9 août 2018

L'organisation non-gouvernementale française Reporters sans frontières émet chaque année un classement mondial de la la liberté de la presse. Depuis l'élection de l'ancien prisonnier politique Moon Jae-in à la tête de la Corée du Sud, le pays semble sur la bonne voie, même s'il reste des problèmes structurels à régler. Décryptage.

 

En Asie de l'est, la Corée du Sud peut se targuer d'être l'un des seuls pays (avec Taïwan) où les journalistes peuvent exercer correctement leur métier. Même le voisin japonais, troisième puissance économique mondiale, ne respecte pas les principes élémentaires de la liberté de la presse.

Mais cette amélioration des conditions de travail dans les médias est tout à fait récente en Corée du Sud. Il y a encore quelques années, certains groupes de presse ont connu de véritable opposition avec l'administration de l'ancienne présidente Park Geun-hye, destituée et condamnée depuis, dans des diverses affaires de corruption. En 2015, les journalistes Kim Ou-Joon et Choo Chin-Woo ont même été poursuivis pour avoir insinué l'implication du frère de la Présidente dans une affaire de meurtre. Finalement, ces journalistes ont gagné leur bras de fer puisque ce même Choo Chin-Woo est à l'origine de la déchéance de Park Geun-hye.

Depuis l'arrivée du camp progressiste au pouvoir, la tendance en Corée du Sud est a l'embellissement. Un conflit datant de dix ans a été résolu où des journalistes accusaient leur patron des groupes audiovisuels MBC et KBS d'avoir été parachuté par le pouvoir.

Le classement mondial de 2018 de la liberté de la presse de RSF souligne cet apaisement. Sur le globe, la Corée du Sud est le pays qui a augmenté le plus vite dans le classement sur une année, passant de la 63e à la 43e place. Selon l'organisme, ce classement « reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes et les médias de chaque pays et les moyens mis en oeuvre par les États pour respecter et faire respecter cette liberté ».

Pour faire figure de modèle à l'avenir, le pays du matin calme doit encore résoudre des problèmes purement structurels en menant des réformes qui semblent indispensables. La criminalisation de la diffamation est un problème majeur auquel le pays doit faire encore face. Un journaliste ou citoyen coréen risque jusqu'à 7 ans de prison s'il est accusé d'avoir porté des propos diffamants. La loi de la sécurité nationale empêche également les journalistes de mener à bien leur travail, elle est même définie selon l'historien François Godement, spécialiste des relations internationales en Asie orientale, comme un « angle mort de la liberté d'expression ».

 

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