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En Corée du Sud, les femmes avortent dans l'illégalité

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Écrit par Jordan Piol-speranza
Publié le 13 juillet 2018, mis à jour le 17 juillet 2018

Dans l'attente d'une décision de la Cour Constitutionnelle pour la dépénalisation de l'IVG, la quasi-totalité des femmes coréennes qui avortent tombent sous le coup de la loi selon un rapport du Korea Medical Review. 

En plein renouveau des mouvements féministes en Corée du Sud, le débat sur l'avortement fait rage dans un pays encore attaché à ses traditions. D'un côté, les pro-choix demandent une révision de la loi anti-avortement inscrite dans le code pénal depuis 1953. De l'autre, des conservateurs comme l'archidiocèse catholique de Séoul rappelle que  « la vie humaine doit être absolument respectée dès le premier moment de son existence ».

Depuis la fin de la guerre, la législation n'a été modifiée qu'une seule fois en Corée du Sud, en 1973. Font désormais exception à la loi, les cas d'inceste, de viol,  de maladie génétique de l'enfant, ou encore, si la vie de la femme enceinte est en danger. 

Néanmoins, les résultats d'enquêtes récentes montrent que les femmes enceintes en Corée du Sud avortent essentiellement pour des motifs économiques. Seules 2,9% d'entre elles avortent pour des raisons qui sont liées à la loi de 1973. La grande majorité (97,1%) pratique donc une IVG en toute illégalité. Ces femmes risquent  « un an de prison ou une amende de 2 millions de wons (1 550 euros) », mais les cas de condamnations sont très rares, ce qui les poussent à franchir le pas. Parmi elles,  29,7% ont dit avoir renoncé à porter le bébé parce qu'elles n'étaient pas aptes économiquement. Le souhait de vouloir construire une carrière est également un motif important puisque cela concerne plus de 20% des femmes qui ont réalisé l'IVG. 

Dans un pays où la pilule du lendemain n'est pas disponible en libre accès, les chiffres sont édifiants : près d'une femme sur trois âgées de 15 à 44 ans auraient avorté. La loi semble donc tomber en totale désuétude avec la société contemporaine coréenne. Mais à cette question, c'est la Cour Constitutionnelle qui tranchera. Si aucune date n'est fixée, les pro et les anti-IVG auront une réponse dans quelques mois au plus tard. 
 

Sources : Le Monde, www.genethique.org.

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Publié le 13 juillet 2018, mis à jour le 17 juillet 2018

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