Et encore une ! La Corée du Sud tient un nouveau succès sur la plateforme Netflix. Narco-Saints cartonne depuis début septembre avec une histoire digne de Pablo Escobar, aux exceptions près que le narcotrafiquant est ici un pasteur coréen au Suriname et l’indicateur un expatrié venu tenter fortune en exportant des raies. Mais quelle est la vraie histoire qui a inspiré cette série ?
De quoi parle Narco-Saints ?
Kang In-gu (Ha Jeong-woo) s’est fait tout seul, malgré les difficultés. Il cumule les boulots depuis son adolescence et la mort de ses parents. Il joint les bouts tant bien que mal et s’occupe de son frère et de sa soeur, avant de prendre soin de sa propre famille. Jusqu’au jour où un ami lui propose une opportunité qu’il ne pourra refuser : partir au Suriname pour exporter des raies vers la Corée du Sud, où le poisson est une denrée recherchée contrairement au petit Etat d’Amérique du Sud. Pourtant, l’entrepreneur autodidacte et débrouillard se retrouve vite face à la corruption locale, à la mafia chinoise mais aussi à un ennemi inattendu : un pasteur coréen influent, qui est le baron de la drogue local. Pour s’en sortir, Kang In-gu devient alors indic pour les services de renseignement pour faire tomber le malfrat.
Quelle est l’histoire vraie qui a inspiré Narco-Saints ?
La mini-série Narco-Saints, dans le top 10 des séries en France, est adaptée d’une histoire vraie mais bien différente. Le personnage du pasteur est inspiré de Jo Bong-haeng, un trafiquant sud-coréen qui a fui son pays pour le Suriname où il a mené une opération lucrative et a fait de la contrebande de cocaïne, pour 140 millions de dollars, entre 2004 et 2005. Il aurait utilisé des ressortissants sud-coréens pour passer la drogue de l’Amérique latine vers l’Asie ou l’Europe. Après son arrestation et une peine de cinq ans en prison, l’ancien baron de la drogue est décédé en 2016 suite à des soucis de santé.
Le Suriname veut porter plainte contre la série
Si l’histoire a été romancée, elle ne plait pas du tout au gouvernement du Suriname. Le petit Etat sud-américain n’aime pas la publicité qu’on lui fait au niveau international. Albert Ramdin, ministre des Affaires étrangères, du Commerce international et de la Coopération internationale a déclaré vouloir lancer des poursuites judiciaires : « même s’il s’agit d’une série sur la mafia sud-coréenne, le drama décrit le pays comme une «tanière de la drogue», ce qui est différent de la réalité.. ». « Le contenu et l'affichage des intentions liées au trafic de drogue ne conviennent pas à notre pays », a-t-il ajouté.
Ces menaces n’inquiètent pas les créateurs de la série, qui pourrait d’ailleurs avoir une saison 2.