« Bacurau » un film de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dormelles, a été présenté au festival de Cannes, mercredi dernier. C'est l’unique film brésilien et sud-américain en compétition cette année. Quelles sont les chances pour ce film d’auteur de remporter la palme d’or 2019 ?
L’auteur et réalisateur du film, Kleber Mendonça Filho, n’en est pas à son premier coup d’essai à Cannes. Souvenez-vous en 2016, lors de la présentation du film « Aquarius », il avait monté les marches de Cannes avec son équipe en protestant contre le gouvernement de l’époque. Au-delà de ce coup médiatique sur la politique de son pays, le film avait été récompensé.
Trois ans plus tard, le cinéaste remonte les marches de Cannes accompagné de Juliano Dormelles co-auteur du film « Bacurau », une sélection inattendue selon eux. Le film raconte l’histoire d’un village isolé dans le désert sec et aride du Brésil, le « sertão », qui peu à peu va disparaître de la carte. Un mélange d’action et de fiction sur un fond désertique, que la presse unanime a qualifié de « western ».
Le sertão est une région peu connue du Brésil. Située au nord-est du pays, elle s’étend sur de grandes pleines désertiques, très arides. Cette région est mystérieuse, on raconte les histoires de « lampião » et des « cangaçeiros », des nomades, qui reprenaient les terres exploitées par les grands propriétaires de l’époque. Ces éléments sont bien retransmis dans la direction artistique du film. Les deux auteurs Pernambucano ont soulevé à travers le film une question toujours très actuelle sur le contraste entre le nord et le sud du Brésil. Dans une interview récente, pour RFI, ils déclaraient: « Il existe deux Brésil, le nord et le sud. Pour des raisons inconnues, on estime que le sud est mieux que le nord. Nous (ils sont tous les deux originaires de la région nord) avons une autre culture, une autre façon de parler et une autre situation économique car nous n’avons pas les mêmes ressources. »
Le film a été présenté mercredi 15 mai.