…sans jamais oser le demander. Le consulat général de France à São Paulo, au Brésil, vous en donne l’occasion, à travers une série de conférences scientifiques « grand public » sur la Covid-19.
A force d’en entendre sur le coronavirus, on croit tout savoir, jusqu’au moment où on se rend compte qu’on n’y comprend plus rien. C’est que la connaissance de la pandémie se construit au fil de son évolution, sur ses vagues et mutations successives. Et surtout, elle n’est pas toujours accessible pour les profanes.
C’est donc le premier enjeu de cette série de conférences en ligne organisée par le Consulat Général de France à São Paulo, que de "donner la science en train de se faire, la rendre visible, en adoptant un langage compris par le plus grand nombre", selon les mots de son initiatrice, Nadège Mézié, attachée de coopération scientifique et technique.
D’où aussi le partenariat avec l’UNESCO et les Blogs Científicos de l’Unicamp (Université de Campinas, ndlr), qui poursuivent le même objectif de vulgarisation et d’accessibilité scientifiques pour le plus grand nombre, condition nécessaire (mais non suffisante, comme dirait un mathématicien) d’un débat démocratique serein et constructif (une gageure au Brésil, aujourd’hui).
Une vision kaléidoscopique
Cette série de conférences est intitulée « la Covid-19 dans le viseur des chercheurs ». En vérité, cela aurait pu être dans les viseurs, car une de ses particularités est justement de croiser les regards entre disciplines, notamment les sciences humaines et sociales avec les sciences exactes. Autre challenge.
"Le but est d’avoir un panorama complet de la pandémie, précise Nadège Mézié, de sortir des discours habituels et de l’aborder par différents angles à travers des disciplines comme l’épidémiologie ou la virologie bien sûr, mais aussi l’économie, la sociologie, l’anthropologie, la médecine ou encore l’histoire ». Et la même de résumer en images: “il s’agit de chercher à avoir une vision 'kaléidoscopique' de la pandémie“.
D’une guerre à l’autre
Enfin, l’intérêt de ces rencontres réside sans doute dans la volonté de regarder dans les marges, dans les effets collatéraux, dans les discours officiels et jusque dans l’intimité des rêves. Bref de chercher à comprendre toutes les répercussions de la pandémie, au-delà du décompte quotidien des contaminations et des victimes ou des informations strictement épidémiologiques.
Ainsi de ce professeur d’histoire, Stéphane Audouin-Rouzeau de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, spécialiste renommé de la première guerre mondiale, qui évoquera le 27 avril prochain les similitudes entre le discours guerrier qui prévaut en France aujourd’hui et la rhétorique des années 1914-18. Ainsi aussi de Ronaldo de Almeida, de l'Unicamp, qui parlera le 27 juillet du rapport complexe entre les églises évangéliques et pentecôtistes, très puissantes au Brésil, avec la pandémie. Entre autres exemples.
En ligne et gratuites
Franco-brésiliennes par nature, ces conférences vont alterner les regards entre les deux pays sans pour autant chercher à les comparer. Comme le souligne Nadège Mézié, « il s’agit plutôt de montrer comment les chercheurs français et les chercheurs brésiliens pensent l’épidémie, et de voir au final comment les sociétés et les pays se révèlent à travers elle ».
« La Covid-19 dans le viseur des chercheurs brésiliens et français » est une série de conférences organisée par le Consulat Général de France à São Paulo, en partenariat avec l’UNESCO, les Blogs cientÍficos de l’Unicamp et Nexo : 12 rencontres programmées entre le 15 mars et le 31 août, pour mieux nous éclairer sur ce moment d’histoire que nous vivons.
Le programme complet peut être consulté ici, et les conférences, toutes gratuites, seront visibles en direct ou en différé sur la chaîne YouTube du Consulat Général de France.
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