La « CB » ou carte bleue comme nous avons l’habitude de l’appeler en France a une utilisation un peu différente au Brésil, car celle-ci bien souvent intègre une option de crédit à la consommation. Une facilité qui peut être un véritable piège de surendettement pour certains consommateurs
La carte de crédit, principal mode de paiement des consommateurs brésiliens
Il est utilisé par 67 % des Brésiliens de manière automatique lorsqu’ils finalisent une vente. Un seul ménage possède en moyenne entre 7 et 10 cartes de crédit. Il en existe plusieurs types. Tout d’abord, la carte de crédit de votre institution bancaire, elle permet de payer en débit différé ou immédiat, c’est la question que l’on vous pose systématiquement : « débito » ou « crédito ». L’option « crédito » vous offre la possibilité de différer le paiement à 30 jours. Ou bien, vous pouvez si vous souhaitez « diviser » la somme, c’est-à-dire faire un échéancier du montant de l’achat, instantanément, et surtout choisir en combien de paiements vous souhaitez diviser le montant. Par exemple, vous pouvez diviser en 3 fois ou plus - tout dépend des conditions proposées par le vendeur - le montant de votre séjour à l’hôtel pour vos vacances.
Vous avez la possibilité d’aller encore plus loin, avec les cartes de crédit proposées par les grandes surfaces ou les grandes enseignes qui proposent d’acquérir instantanément cette modalité de paiement, juste avec votre carte d’identité, justificatif de domicile, déclaration de situation simple et 3 numéros de téléphone de personnes proches. Leurs offres de crédit sont alléchantes car celles-ci vous proposent d’échelonner jusqu’à 12, 24, 36 fois le montant de l’achat sans frais. Par exemple, une télévision au prix de 1 789,00 réais (soit 430 euros environ) peut être achetée avec votre carte de crédit en 12 fois pour un montant de 149,08 réais par mois (soit 35 euros environ).
À savoir, que ces cartes incitant au crédit à la consommation existent dans tous les secteurs et à tous les niveaux de consommation, aussi bien dans les supermarchés, les enseignes d’électroménagers, les enseignes de vêtements, et même les pharmacies. Une offre toujours plus grande, qui incite à céder aux achats compulsifs, de plus en plus accessible et sans grandes formalités et d’autant plus d’actualité avec la réforme du « cadastre positive », laquelle est censée démocratiser l’accès au crédit et la compétition entre les institutions de crédit.
Ce que les usagers connaissent moins bien, ce sont les tarifs, frais contractuels de ces crédits et les frais annuels ainsi que les limites d’achats de ces cartes. Tout dépend de l’institution de crédit qui se trouve derrière ses offres. Des informations à ne pas prendre à la légère au risque d’avoir de très mauvaise surprises.
L’endettement des familles brésiliennes en constante augmentation à cause de l’usage excessif des cartes de crédit
Selon les dernières données de l’EBC Brasil, les familles brésiliennes sont endettées à plus de 60,7 %, dont 76 % de cet endettement est dû à l’usage des cartes de crédit. 20 % des utilisateurs ont déclaré être en retard de paiements sur leurs mensualités et 9 % déclarent être en incapacité de les honorer. Cette ouverture aux crédits à la consommation à permis à la classe B et C d’accéder à la consommation massive, reflet d’une société moderne, mais aussi de voyager plus souvent. La contrepartie est que le surendettement peut frapper à votre porte d’un jour à l’autre sans vous en rendre compte. C’est pour cela que le gouvernement met en place « meu bolso feliz » qui se traduit par " mon portefeuille heureux", pour donner toutes les informations nécessaires afin d' aider les familles à sortir des surendettements, et donner une éducation financière à la population moins habituée à dépenser et consommer sur ce nouveau marché d’offres abondantes.