Donald Trump a annoncé, mercredi 9 juillet 2025, l’instauration d’une surtaxe douanière de 50 % sur les produits brésiliens à compter du 1er août. Le président américain dénonce une "chasse aux sorcières", alors que Jair Bolsonaro est jugé au Brésil pour tentative de coup d’État. Une décision qui déclenche la colère de Lula et ouvre une crise diplomatique inédite entre les deux géants américains.
La relation entre les États-Unis et le Brésil a basculé dans la confrontation mercredi 9 juillet 2025. Un conflit provoqué par l’annonce de Donald Trump d’imposer, à compter du 1er août 2025, une surtaxe de 50 % sur les produits brésiliens exportés vers les États-Unis. Dans une lettre adressée au président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, son homologue américain justifie sa décision par le traitement infligé à Jair Bolsonaro. Donald Trump estime notamment que « la manière dont le Brésil a traité l'ancien président Bolsonaro est une honte internationale ».
Bolsonaro, déclencheur de la crise
Pour rappel, l’ancien président brésilien est actuellement jugé pour tentative de coup d’État et accusé d’avoir dirigé une organisation criminelle dans le but de se maintenir illégalement au pouvoir après sa défaite en 2022. Trump dénonce une « chasse aux sorcières qui doit cesser immédiatement » et accuse le Brésil d’avoir porté « des attaques insidieuses contre les élections libres et la liberté d'expression fondamentale des Américains », en référence aux régulations mises en place contre la désinformation sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué publié quelques heures après la lettre de Washington, Lula a dénoncé « toute ingérence ou menace contre la justice brésilienne », assurant que « le Brésil est un pays souverain avec des institutions indépendantes qui n'acceptera la tutelle de personne ». Il prévient notamment que « toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale aura une réponse à la lumière de la Loi brésilienne de réciprocité économique ».
Trump tariff letter on Brazil: I knew and dealt with former President Jair Bolsonaro, and respected him greatly, as did most other Leaders of Countries. The way that Brazil has treated former President Bolsonaro, a Highly Respected Leader throughout the World during his Term,… pic.twitter.com/ofbV3PPTM3
— Acyn (@Acyn) July 9, 2025
Une crise amorcée dès lundi
Sur les réseaux sociaux, Donald Trump avait déjà appelé Brasilia à « laisser tranquille » Bolsonaro, réitérant l’accusation de « chasse aux sorcières ». Lundi, le ministère brésilien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires américain pour protester contre un communiqué de l’ambassade des États-Unis qualifiant la situation judiciaire de Bolsonaro de « honteuse » et dénonçant une « persécution politique ».
Les secteurs exportateurs brésiliens, notamment l’agroalimentaire, le sucre ou l’acier, redoutent déjà un impact économique majeur, alors que les États-Unis représentent un partenaire commercial stratégique. À noter que la soudaine montée des tensions a fait basculer la monnaie brésilienne, le réal, qui a chuté à 5,6052 pour un dollar, son plus bas niveau depuis début juin 2025.
Donald Trump s’attaque au monde entier
Au-delà du cas brésilien, la nouvelle offensive commerciale américaine s’étend à une trentaine de pays. Le même jour, sept lettres similaires ont été envoyées à l’Algérie, au Brunei, à l’Irak, à la Libye, à la Moldavie, aux Philippines et au Sri Lanka. Les surtaxes varient de 20 à 30 %, selon les pays, mais seul le Brésil a reçu la menace maximale de 50 %. Mais la politique de Trump vise aussi les pays des BRICS, organisation actuellement présidée par le Brésil. Lundi, Trump avait prévenu qu’il surtaxerait « tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des BRICS », ce à quoi Lula avait sèchement répondu : « Nous ne voulons pas d’un empereur ».
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