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Liberté de la presse : le Brésil gagne 19 places en 2025 (Reporters sans frontières)

Le Brésil gagne 19 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025 établi par Reporters sans frontières, passant de la 82e à la 63e position sur 180 pays. Une progression qui reflète une forme d’apaisement politique depuis la fin de l’ère Bolsonaro, mais qui ne masque pas les violences contre les journalistes, la dépendance économique des médias ou les pressions locales.

Photo d'une femme qui lis un journalPhoto d'une femme qui lis un journal
Écrit par Jean Bodéré
Publié le 19 mai 2025

Alors que la liberté de la presse continue de se dégrader dans plusieurs régions du monde, le Brésil enregistre une légère remontée dans le Classement mondial 2025 publié ce vendredi par Reporters sans frontières (RSF). Le pays grimpe de 19 places pour atteindre la 63e position sur 180, avec un score global de 63,80 points, contre 58,59 en 2024. Une progression notable, mais qui ne suffit pas à faire sortir le pays de la zone à risque puisque le Brésil reste classé dans la catégorie "situation difficile". 

Une amélioration qui intervient dans un contexte politique marqué par une volonté de rupture avec les années Bolsonaro, durant lesquelles les médias ont été la cible régulière d’attaques verbales, de campagnes de désinformation, et d’hostilité assumée à l’égard des journalistes. Néanmoins, les menaces et les violences restent une réalité omniprésente pour de nombreux reporters, notamment dans les régions les plus isolées ou dans les zones de conflit, notamment environnementales.

 

 

 

 

Une amélioration mais un chemin encore long pour le Brésil

Dans le détail, l’évolution du Brésil s’explique par des progrès sur plusieurs des cinq indicateurs évalués par RSF (politique, sociale, sécuritaire, économique, législatif), bien qu’un seul ne franchisse le seuil de 70 points, synonyme de stabilité démocratique. Le contexte politique montre quelques signes d’amélioration, avec un score de 61,52 points, traduisant une reprise du dialogue entre l’État et les médias. Mais des pressions persistent, notamment à l’échelle locale, où la liberté de la presse reste menacée par des intérêts économiques.

Sur le plan légal, le pays enregistre un score de 66,81 points, signe que les journalistes peuvent exercer leur métier avec une relative liberté, mais dans un cadre juridique encore imparfait. Les zones d’ombre subsistent avec des lois jugées floues, des recours abusifs aux procédures judiciaires contre les journalistes, et des protections des sources encore trop faibles. Le tableau se noircit davantage du côté économique, où le Brésil affiche un score inquiétant de 47,29 points. Le paysage médiatique reste dominé par quelques grands groupes, étroitement liés au pouvoir politique ou à des intérêts commerciaux, nuisant à l’indépendance des journalistes.

 

 

Carte liberté de la pressse

 

 

Le Brésil deuxième en Amérique du Sud

Le contexte socioculturel, avec un score de 61,30, révèle une société toujours polarisée. Certains sujets, comme la corruption, les violences policières ou les droits des peuples autochtones, suscitent encore l’hostilité de groupes de pression ou provoquent une autocensure insidieuse parmi les journalistes. Enfin, l’indicateur sécurité reste le seul à dépasser les 80 points, avec un score de 82,11. Un niveau relativement élevé, mais qui masque une réalité contrastée entre les grandes villes et les zones rurales où le danger est plus présent.

Avec ce rebond, le Brésil, s’installe en deuxième position du classement en Amérique du Sud, derrière l’Uruguay (59ème), mais devant ses voisins comme le Paraguay (84ème), l’Argentine (87ème), la Bolivie (93ème), ou l’Équateur (94ème). À noter aussi que le Brésil se situe à quelques places des États-Unis (57ème) et devant le Japon (66ème). L’avenir semble donc plus radieux pour le géant sud-américain qui ne cesse de progresser au classement depuis 2021, passant de la 111ème à la 63ème place.

 

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