Alors que le Brésil s’apprête à accueillir la COP30 à Belém en novembre 2025, les dernières données publiées par le réseau MapBiomas dressent un bilan tristement historique des feux de forêt ayant ravagé le pays en 2024. Avec plus de 30 millions d’hectares détruits, l’année écoulée est la deuxième pire enregistrée depuis 2007 avec une hausse de 117% par rapport à la moyenne des quarante dernières années.


30 millions. Voici le nombre d’hectares de forêt brûlée au Brésil au cours de l’année 2024, l’équivalent de la superficie de l’Italie. Les chiffres, issus d’un rapport dévoilé par le collectif de surveillance environnementale MapBiomas, représentent une augmentation de 62 % par rapport à la moyenne annuelle enregistrée depuis 1985, date de début des relevés par satellite.
Il s’agit de la deuxième pire année depuis 2007 en termes de superficie brûlée où la majorité des zones touchées se trouvent en Amazonie. Dans la plus grande forêt du monde, les feux ont ravagé près de 15,6 millions d’hectares, soit une hausse de 117 % par rapport à la moyenne des quarante dernières années. « Quand la forêt brûle, elle perd de l’humidité, de la couverture végétale, et cela change tout son microclimat, la rendant plus vulnérable à de nouveaux incendies », a notamment expliqué Felipe Martenexen, coordinateur des recherches de MapBiomas sur l’Amazonie.

Entre dérèglement climatique et expansion agricole, le Brésil brûle
L’étude souligne même qu’un quart du territoire brésilien (24 %) a déjà été touché au moins une fois par les feux depuis 1985. Les causes sont multiples mais la poursuite du changement climatique et des pratiques humaines comme la déforestation sont avancées comme les principales raisons de ce record. En 2024, la sécheresse exceptionnelle, ajoutée au réchauffement climatique et amplifiée par le phénomène El Niño, a rendu les écosystèmes particulièrement vulnérables.
Mais l’étude précise également que les incendies sont dans leur immense majorité d’origine humaine, souvent allumés illégalement pour défricher des terres à des fins agricoles ou d’élevage. Pourtant, depuis son retour au pouvoir en janvier 2023, Luiz Inácio Lula da Silva a multiplié les engagements pour freiner la déforestation, avec certains succès comme la baisse des taux de déforestation en Amazonie.
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