À l’occasion d’un forum d’investissement inédit à São Paulo le 29 mai 2025, le Brésil et l’Union européenne relancent leur coopération économique. Un rendez-vous stratégique qui vise à transformer les discussions en actions concrètes. « Ce forum est le point de départ pour transformer ce potentiel en réalité et pour renforcer les liens avec notre principal investisseur étranger » a notamment affirmé Jorge Viana, président d’ApexBrasil.
Alors que les relations internationales se complexifient dans un climat géopolitique tendu, le Brésil et l’Union européenne affichent leur volonté de renforcer une alliance déjà jugée « fiable » par le président du Conseil européen, António Costa. Réunis au Grand Hyatt de São Paulo, environs 200 décideurs politiques, économiques et financiers des deux rives de l’Atlantique participeront au Forum d’investissement Brésil–UE, le 29 mai 2025, co-organisé par l’agence ApexBrasil, la délégation de l’Union européenne et le CEBRI (Centre brésilien de relations internationales). L’objectif est de faire du forum un point de départ pour un dialogue d’investissement structuré entre les deux parties.
Le traité UE–Mercosur au coeur du forum
Longtemps discuté, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur pourrait enfin entrer dans une phase concrète. Pour Jorge Viana, président d’ApexBrasil, « l’accord Mercosur-Union européenne est plus qu’un traité commercial. Il s’agit d’une plateforme de coopération stratégique entre des économies qui représentent ensemble 25 % du PIB mondial et un marché de 780 millions de personnes ». Les effets attendus du traité seraient la suppression des droits de douane sur la quasi-totalité des produits industriels et agricoles, l’augmentation potentielle des exportations brésiliennes de 7 milliards de dollars à court terme, et près de 6.700 opportunités commerciales identifiées en Europe. À noter que l’Union européenne est déjà le principal investisseur étranger au Brésil, avec un stock d’investissement proche de 500 milliards de dollars.
Développement durable, industrie verte et connectivité au programme
Dans cette optique, trois grandes thématiques doivent rythmer le forum, avec pour point commun « l’alignement des priorités économiques sur les exigences environnementales et technologiques du XXIe siècle ». Le premier panel, intitulé « Libérer le commerce et l’investissement pour le développement durable », doit mettre en lumière les synergies entre les objectifs économiques et écologiques du Brésil et de l’UE. Le second, « Leading Clean Industrial Cooperation », porte sur les nouvelles coopérations industrielles dans le domaine de l’énergie verte. Le troisième panel, « Investir dans les connexions », doit aborder les défis logistiques liés à la croissance des échanges bilatéraux.
Pour António Costa, le forum a pour but « d'élargir notre réseau de partenariats avec ceux qui croient au multilatéralisme, au respect des règles établies et à un commerce mutuellement bénéfique ». Même son de cloche du côté de Julia Dias Leite, directrice du CEBRI, qui insiste sur le « moment unique » que représente le forum. Selon elle, le Brésil doit « capitaliser sur ses atouts en matière d’énergie verte et de solutions décarbonées pour attirer les capitaux européens en faveur d’un développement durable ».
Une coopération plus structurée entre l’UE et le Brésil
La lettre d’intention signée lors de la cérémonie d’ouverture devra engager les deux parties dans une coopération approfondie autour de plusieurs axes comme la promotion de l’investissement responsable, le soutien à l’innovation, le renforcement des écosystèmes d’entreprises, l’échanges d’informations, des actions de communication, et l’organisation d’événements conjoints. En misant sur des intérêts communs et des objectifs compatibles, le Brésil et l’UE s'apprêtent donc bel et bien à écrire un nouveau chapitre dans leur relation.
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