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Fermeture des liaisons France-Brésil : décision démagogique ?

Un avion survolant Rio au BrésilUn avion survolant Rio au Brésil
(Piotr Patrouski - Stocklib)
Écrit par Guillaume Thieriot
Publié le 14 avril 2021

Le gouvernement français a annoncé hier la fermeture des liaisons aériennes entre la France et le Brésil, et ce au moins jusqu'au 19 avril. N'y avait-il pas mieux à faire, et bien avant ?

Après avoir annoncé que ce n’était pas possible juridiquement, le gouvernement français a donc cédé face à la pression médiatique et politique, notamment celle des responsables politiques d'opposition, et décidé de fermer (au moins jusqu'au 19 avril, selon le décret publié) les liaisons aériennes entre la France et le Brésil.

Le motif invoqué : la dangerosité du fameux variant brésilien - nom de code P1 - dont on craint en particulier la létalité, la contagiosité et la capacité à résister à la première génération de vaccins.

Vu du Brésil, cette décision étonne. D’abord par sa soudaineté, avec prise d’effet immédiat, qui contribue un peu plus au sentiment d’isolement du pays et de la communauté française en particulier. Mais surtout, elle jure avec les témoignages de nombreux voyageurs qui ont fait le trajet du Brésil vers la France ces dernières semaines.

Un variant brésilien qui inquiète, des contrôles pourtant absents

La découverte et la circulation du variant P1 ne datent en effet pas d’hier. La progression du virus est très forte depuis plusieurs semaines dans de nombreuses régions, à commencer par les grandes capitales comme São Paulo et Rio de Janeiro, où se trouvent les principaux aéroports internationaux. En l’espèce, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Copacabana.

Or, selon les témoignages que l’on peut lire abondamment sur les réseaux sociaux, les contrôles des tests PCR sont loin d’avoir été systématiques ces dernières semaines à l'arrivée en France. Sans parler d’une absence totale de communication aux voyageurs sur une quelconque obligation de quarantaine.

Autrement dit, plutôt qu’une fermeture brutale et soudaine, un rien démagogique et consécutive à une pression politique soudain trop forte, ne vaudrait-il pas mieux reprendre le problème à la base, et commencer par mieux organiser l’accueil des voyageurs en provenance du Brésil et d’ailleurs, en systématisant le contrôle des tests PCR et l’obligation de quarantaine ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Et espérer que cette fermeture sera brève, le temps de s’organiser enfin, du côté de Roissy CDG.

 

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