Cette année lepetitjournal.com fête ses 20 ans. L’occasion pour l’édition de Santiago de revenir sur les moments qui ont marqué l’année 2001 au Chili, il y a 20 ans de cela.
Les collégiens et les lycéens manifestent en masse
Appelée "Mochilazo" (terme qui vient du mot "mochila" et signifie sac à dos), la mobilisation étudiante de 2001 est la première enregistrée au Chili depuis le retour du pays à la démocratie. En avril de cette année-là, des milliers de collégiens et de lycéens protestaient contre la perte d’avantages liés à leurs titres de transports étudiants. À Santiago, 80 % des établissements scolaires avaient été bloqués. Cette mobilisation a ouvert la voie aux générations suivantes qui ont continué de manifester.
En 2006, le mouvement des "pingouins" (appelé ainsi en raison de l'uniforme scolaire qui ressemble à la peau de ces oiseaux), a rassemblé plus d’un million d’adolescents à travers le pays. Ces jeunes réclamaient la fin du système de privatisation de l’éducation.
En 2011, c’est au tour des étudiants de l’université de descendre dans la rue. Et puis en 2018, c’est la marrée féministe, largement composée de jeunes femmes, qui s’empare du pays.
La mobilisation de 2001 et toutes celles qui ont suivi, rappellent le rôle que jouent les jeunes chiliens dans la vie sociale et démocratique du pays. Ce sont eux également qui ont lancé le mouvement social de 2019 au Chili, avec en toile de fond toujours les mêmes revendications : la fin du système de privatisation de l’éducation et un meilleur accès à l’école et aux études supérieures. Ces demandes ont conduit aujourd’hui au processus de réécriture de la constitution chilienne.
La vérité sur 200 disparus de la dictature d’Augusto Pinochet
En 1999, le gouvernement de l’époque convoque la "Mesa de diálogo de Derechos Humanos" (la table de dialogue pour les droits humains). L’objectif étant d’avancer dans les recherches pour retrouver les personnes disparues sous le régime de la dictature. Cette convocation réunissait des membres de la société civile, des institutions religieuses, éthiques, ainsi que de hauts dirigeants des forces de l'ordre.
En janvier 2001, l'armée a transmis une liste sur laquelle figuraient les noms de 200 personnes portées disparues pendant le régime militaire d'Augusto Pinochet. Les informations livrées précisaient également ce qu’il était arrivé à ces victimes : 122 ont été jetées à la mer, 21 ont été lancées dans des fleuves ou des lacs, et 20 autres n’ont pas pu être identifiées.
Les familles des victimes, ainsi que toute la société, ont fortement été impactés par ces révélations. D’autant que l’information a été annoncée par le président de l’époque, Ricardo Lagos, sur les chaînes nationales de télévision et de radio. Ricardo Lagos a, par la suite, exigé de renforcer les instances judiciaires afin d'avancer dans le rétablissement de la vérité. Des juges spéciaux ont été désignés et des procès ont été rouverts. La dictature au Chili a fait au total plus de 3 000 morts et disparus.
La télénovela Amores de mercado prend fin et bat des records d’audience
Ce 28 décembre 2001, le pays entier s’installe devant la télévision pour regarder le dernier épisode de Amores de mercado. Durant toute sa période de diffusion, la télé série chilienne a battu des records d'audience. Avec un pic enregistré à 5 millions de personnes, soit un tiers de la population, paralysées devant la télé pour le visionnage du dernier chapitre.
La série de 105 épisodes raconte l’histoire de deux frères jumeaux séparés à la naissance, car la famille d’origine, affrontant des problèmes financiers, ne peut subvenir aux besoins des deux enfants, Pelluco et Rodolfo. L’enfant adopté, Rodolfo, grandit dans une famille aisée et devient un riche entrepreneur. Pelluco apprend l’existence de son frère jumeau. Ce dernier a perdu la mémoire suite à un accident. Pelluco va donc profiter de la situation et se glisser dans la peau de son riche frère jumeau, tandis que ce dernier va connaître la vie de classe moyenne de Pelluco.