Retour des beaux jours, humeur joyeuse et décorations patriotes, il règne comme un parfum de fête dans les rues de Santiago et du reste du pays. Et pour cause, le Chili s'apprête à célébrer le jour férié le plus important de l'année : le 18 septembre, date de l'indépendance du pays et point d'orgue d'une semaine d'intenses festivités. Origines historiques, mais aussi traditions diverses et variées, on fait le point sur tout ce qu'il faut savoir sur les Fiestas Patrias.
L'histoire des Fiestas Patrias
Tout commence le 18 septembre 1810, quand le Chili proclame la mise en place de son premier gouvernement autonome et, par extension, son indépendance. Dorénavant, le pays ne fera plus partie de l'empire colonial espagnol. Le jour suivant, le 19 septembre, est quand à lui dédié à la "Gloire de l'Armée" et se distingue généralement par d'importantes parades militaires, à l'image de celles que l'on peut observer dans beaucoup de pays à l'occasion de leur fête nationale. Quant au 17 septembre et au 20 septembre, s'ils n'ont aucune origine historique particulière, ils restent traditionnellement des jours chômés et permettent ainsi aux Chiliens de festoyer pendant toute une semaine.
Les saveurs des Fiestas Patrias
Avec les Fiestas Patrias, c'est le concept même de "fête" qui atteint son paroxysme. Premiers acteurs de ces célébrations intensives : la nourriture et l'alcool, dont la consommation peut atteindre des volumes vertigineux. Dans l'assiette, on retrouve les traditionnelles empanadas dont la fameuse recette "de pino" (un mélange de poulet ou de bœuf, avec des oignons caramélisés, un œuf dur, des raisons secs et des olives) mais surtout de la viande grillées et des "choripans" par kilos, le pays vivant au rythme des "asados" (comprendre barbecues) tout au long de ces jours fériés. Ces dernières années, des options végétariennes et même végans apparaissent sur les grilles des barbecues : champignons au fromage, courgettes grillées ou encore œufs cuits à l'intérieur d'un poivron.
Côté boissons, c'est l'indomptable "terremoto" qui coule à flots, un cocktail à base de glace d'ananas, de vin blanc sucré (le "pipeño") et de grenadine dont la saveur acidulée occulte un pourcentage d'alcool relativement élevé. Prudence donc ! Piscos en tout genre, espumantes et vins chiliens seront également de la partie.
La Cueca, la danse officielle des Fiestas Patrias
Si les communes françaises organisent chaque année leur "bal du 14 juillet", au Chili les villes et villages misent sur des "fondas", sorte de fêtes foraines mêlant musique et danses traditionnelles. La plus emblématique étant la Cueca, très pratiquée durant les Fiestas Patrias. Déconcertante au premier abord, cette chorégraphie folklorique s'inspirerait des rites de séduction de la poule et du coq, le tout joué au rythme d'un orchestre mêlant cordes, percussions et accordéons. Tout un programme ! À l'occasion du Dieciocho, certaines municipalités organisent des concours de Cueca, durant lesquels les couples, parfois habillés de la tenue de Cueca traditionnelle, s’affrontent dans un esprit bon enfant.
Les jeux et activités des Fiestas Patrias
Rodeo chilien et autres performances équestres sont le lot commun des Fiestas Patrias, notamment dans les régions rurales du pays. On y pratique également la Rayuela, sorte de pétanque locale impliquant le lancement d'un disque en direction d'un bac de terre, lui même divisé par un fil horizontal. Quant aux petits chiliens, ils s'appliquent traditionnellement à faire voler leurs cerfs-volants ou à jouer au bilboquet, bien que les tablettes et autres smartphones fassent considérablement concurrence depuis quelques années.
Les costumes traditionnels des Fiestas Patrias
Tombées en désuétude, certaines tenues considérées comme typiquement chiliennes refont parfois leurs apparitions à l'occasion des Fiestas Patrias. Les hommes portent ainsi un poncho de confection locale et le chapeau Chupaya, plutôt plat avec une fine bordure circulaire. Quant aux femmes, certaines arborent les robes de Cueca, composées d'une jupe patineuse à volants et d'un top aux manches courtes et bouffantes. Une tenue des plus folkloriques, aujourd'hui davantage portées par les petites filles que par leurs aînées.