Après quatre mois de fermeture partielle des frontières, le gouvernement chilien assouplit les conditions de voyage à partir du lundi 26 juillet, mais sous certaines conditions. Les mesures sanitaires à respecter restent strictes, et la vaccination facilitera l’entrée et la sortie du territoire pour les Chiliens et les étrangers résidents dans le pays.
Ce devait être le 24 juin, ce sera finalement le 26 juillet. Après une première perspective de réouverture le mois dernier, contrecarrée par la découverte d’un premier cas de variant Delta dans le pays, les frontières chiliennes vont partiellement rouvrir lundi prochain. Mais pas pour tout le monde. L’objectif étant de flexibiliser la situation, mais un retour à la normale du trafic international n’est pas encore à l’ordre du jour. Les entrées et les sorties du territoire ne s'opèrent, pour l'instant, qu'à travers l'aéroport Arturo Merino Benítez, à Santiago. Les frontières terrestres demeurent fermées.
Qui pourra sortir du Chili à partir du 26 juillet ?
Comme c'est le cas actuellement, les Chiliens et les étrangers résidents pourront continuer à voyager. Toutefois, s'ils ne disposent pas de leur Pase de Movilidad (il s'agit d'un document attestant que le schéma de vaccination est complet), ils doivent solliciter une autorisation de sortie du territoire auprès de la Comisaría Virtual. Quatre motifs existent pour réaliser un voyage en dehors des frontières (raison humanitaire, problèmes de santé, réalisation d’actions fondamentales pour le pays, ou encore départ définitif du Chili).
La nouveauté concerne les Chiliens et les étrangers résidents qui possèdent leur Pase de Movilidad. À partir du 26 juillet, ces derniers n'auront plus besoin de solliciter d'autorisation pour sortir du pays. Quant aux étrangers non résidents, ils peuvent également sortir du Chili, munis de leur passeport.
Qui pourra entrer au Chili à partir du 26 juillet ?
Le gouvernement chilien souhaite se prémunir de la propagation du variant Delta et ainsi éviter la formation de clusters dans le pays. Les personnes autorisées à entrer au Chili seront donc les Chiliens et les étrangers résidents. Les étrangers non résidents (notamment les touristes) ne seront pas autorisés à pénétrer sur le territoire, sauf s'ils disposent d'une autorisation du consulat chilien de leur pays d'origine.
Par ailleurs, pour voyager vers le Chili, avant de monter dans l'avion, vous devrez présenter :
- Votre déclaration sur l'honneur complétée, disponible sur le site www.c19.cl.
- Votre test PCR négatif de moins de 72 heures.
Ces deux règles sont valables pour tous les voyageurs, vaccinés ou non.
Hoy en el Punto Covid se dio a conocer el Plan #FronterasProtegidas ✈️ ¿Quiénes podrán entrar y salir de Chile? Conoce aquí todos los detalles sobre estas nuevas medidas que comienzan a regir el lunes 26 de julio ?? Más info en https://t.co/Ovn2CfAVnK pic.twitter.com/HiHIqVIASz
— Gobierno de Chile (@GobiernodeChile) July 22, 2021
Quelles sont les mesures sanitaires à respecter une fois dans le pays ?
Un isolement obligatoire de 10 jours devra être respecté par toutes personnes entrant sur le sol chilien. Cet isolement pourra s'effectuer à domicile uniquement pour les voyageurs qui disposent de leur Pase de Movilidad, ainsi que pour les familles avec des enfants mineurs. Tous les membres du foyer devront s’isoler pendant 10 jours (même ceux qui n’ont pas voyagé). Les contrôles à domicile seront réguliers pour éviter les fraudes. Le gouvernement rappelle que le Pase de Movilidad n'est valable que pour les personnes qui se sont faites vaccinées au Chili.
Pour les voyageurs majeurs qui ne disposent pas de leur Pase de Movilidad, l'isolement de 10 jours se fera dans un hôtel de transition. Le coût lié à ce séjour devra être pris en charge par le voyageur. La réservation devra être mentionnée dans la déclaration sur l'honneur.
Le gouvernement chilien prévient : "l'isolement des voyageurs est plus stricte que la quarantaine territoriale." En effet, lors de l'isolement, il n'est pas possible de sortir de son domicile ou de l'hôtel de transition. Il n'est pas possible de recevoir de visites. Les personnes soumises à l'isolement ne peuvent pas sortir leurs animaux de compagnie, ne peuvent pas aller au travail ou dans un établissement scolaire, ne peuvent pas prendre les transports en commun...
Pendant 14 jours après leur entrée sur le territoire, tous les voyageurs devront répondre quotidiennement à un formulaire dans lesquel ils devront indiquer s'ils ont ressenti des symptômes liés à la maladie de covid-19.
Impatience VS inquiétudes quant à la réouverture des frontières
Au Ministère de la Santé cette perspective d’ouverture des frontières ne fait pas l’unanimité et soulève même des inquiétudes. Principalement en raison du variant Delta et les incertitudes qui plane autour de cette nouvelle souche dans le pays. Le Ministère soutient ainsi que de tels "changements si radicaux" ne devraient pas s’appliquer. L’académicien de l’Usach, Claudio Castillo, indiquait ainsi à La Tercera : "L’idéal c’est de ne pas innover, maintenir les mesures telles quelles sont, jusqu’à ce qu’on ait un bon système de traçabilité."
En parallèle, le monde du tourisme et les compagnies aériennes font pression sur le gouvernement pour rouvrir au plus vite les frontières. La secrétaire générale de l’Association Chilienne des Entreprises du Tourisme, Lorena Arriagada, maintient dans les colonnes de La Tercera que : "l’industrie du tourisme et les voyages devraient commencer leur processus d’ouverture dès que possible, afin que ceux qui ont terminé leur processus de vaccination puissent partir à l’étranger ou venir au Chili, et ainsi commencer à reconstruire et à réintégrer notre pays dans le monde." Elle ajoute également que : "[l’Association Chilienne des Entreprises du Tourisme] a récemment proposé au gouvernement […] d’établir un couloir avec les États-Unis, pays qui possède aujourd’hui un excellent programme de vaccination et un faible taux de contamination pour 100.000 habitants."