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A l’ombre du Cerro Santa Lucia vit le barrio Lastarria

barrio lastarriabarrio lastarria
Joel Mann - Calle Victor Lastarria, Santiago - Licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 2.0)
Écrit par Édouard Maury
Publié le 15 juillet 2021, mis à jour le 15 juillet 2021

Réputé pour ses bonnes adresses, ainsi que son marché artisanal, le barrio Lastarria concentre en trois rues tout ce dont vous avez besoin pour passer un bon moment. Partons à la découverte de ce quartier à peine plus grand qu’un stade de football, et avec une culture à part du reste de Santiago.

Il est 18 heures, les étales sont remballées par les marchands, les premiers clients en recherche d’un verre arrivent dans les bars, les restaurants se bondent et les rues du quartier Lastarria se remplissent. C’est un nouveau public qui vient peupler les rues du barrio. Après les artisans qui vendent leurs œuvres la journée, ce sont les jeunes travailleurs en recherche de détente qui viennent se poser dans les commerces du barrio situé en plein centre de Santiago.

Art ancien et art moderne

En sortant de la station de métro Universidad Católica, deux attractions remarquables nous sautent aux yeux : le marché artisanal situé sur la place bordant la station, et le centre culturel métropolitain Gabriela Mistral. Sans le savoir, nous étions à côté d’un lieu particulier de l’histoire du Chili. Le centre culturel fut construit en 1972 pour accueillir la troisième conférence mondiale sur le commerce et le développement. Mais un an après, suite au coup d’Etat, ce lieu servit de siège au régime militaire de Pinochet, La Moneda (actuel palais présidentiel NDLR) ayant été endommagée par les bombardements. Au retour de la démocratie, ce complexe redevint le temple de culture qu’on connaît aujourd’hui. Il abrite désormais dix salles de spectacles, de répétitions, ou de séminaires, une bibliothèque, un studio d'enregistrement, ou encore de grands patios extérieurs.

 

centre culturel métropolitain Gabriela Mistral danse public
Centre culturel métropolitain Gabriela Mistral | Édouard Maury

 

En continuant notre visite, nous tombons sur les premiers bars et restaurants du quartier. Du spécialiste des gnocchis au bar à Gin, laissez-vous tenter par ces terrasses bien accueillantes réchauffées par les braseros. Mais ce qui attire notre attention dans ces premiers mètres de la rue José Victorino Lastarria est davantage l’église de la Verracruz. Construite en 1857 en hommage à Pedro de Valdivia, son édification a marqué la naissance du barrio Lastarria. En effet, quelques familles se sont installées dans cet oasis jusqu’alors peu habité pour pouvoir être proche du lieu de culte. Le remodelage de la colline de Santa Lucia à la fin du XIXe siècle, et la création du Parque Forestal au début du XXe, ont participé à attirer des couples avec enfant souhaitant avoir des espaces verts pour leur progéniture.

 

Calle Jose Victorino Lastarria vendeur stand artisans
Calle Jose Victorino Lastarria | Édouard Maury

 

Mais ce qui a fait la renommée du quartier, et l’a rendu si particulier, est situé plus haut dans le barrio. Il s'agit du musée national des Beaux-Arts. Etabli en 1880, sa construction a attiré nombre de grands noms du Chili à venir s’installer à côté de ce nouveau centre d’intérêt de Santiago. Ce fut le cas du peintre Camilo Mori, du romancier Luis Orrego Luco, de l’ancien président du Chili entre 1938 et 1941 Pedro Aguirre Cerda, ou encore de celui qui a donné son nom à l’avenue principale et au quartier, le penseur et écrivain José Victorino Lastarria. Cela en a fait un lieu d’expression artistique à part entière, attirant des architectes qui pensèrent des bâtiments et des maisons à la conception originale. Les vestiges de cette époque se voient dans les façades entourant les rues du quartier, mais surtout dans les marchés artisanaux du barrio dont la plupart des stands sont occupés par des kiosques, des vendeurs de livres, de tableaux, de matériel à dessin, de vêtements, ou encore de photographies. Et c’est cette originalité qui a fait que le barrio Lastarria fut nommé Zone Atypique par le ministère de la culture chilienne en 1997.

Une boutique de vin française à deux pas du cerro Santa Lucia

Et comment parler du Barrio Lastarria sans évoquer le Cerro Santa Lucia. Censée être le clou de notre visite, le cerro, sorte de petite colline, se trouvait fermé, comme depuis le début de la phase 2. Impossible alors de découvrir ce lieu d’histoire, où Pedro de Valdivia aurait annoncé la création de Santiago le 12 février 1541. Ce symbole devenu parc en 1872, accueille désormais toutes sortes de plantes exotiques, mais surtout, comportes-en son sein le Castillo Hidalgo, vestige de l’indépendance chilienne, et la terrasse de Neptune depuis laquelle il est possible d’avoir une vue imprenable sur Santiago.

 

Cerro Santa Lucia | Edouard Maury
Cerro Santa Lucia | Édouard Maury

 

Enfin, comme à notre habitude, nous avons voulu savoir s’il existait une présence française dans ce quartier. Et nous avons trouvé ! Au sein du Santiago wine club, Arnaud Robert a fondé avec un ami chilien, une boutique indépendante de vente de vin. Installée à l’adresse Rosal 236, la boutique se distingue pour son éventail de proposition. Dans leur propre description sur leur site internet, les deux compagnons déclarent avoir "sans aucun doute un ADN français pour ses racines mais clairement un esprit chilien dans le format, les vins, l'équipe et la vision. Le Chili est un pays très dynamique et innovant en général, donc le monde du vin n'a pas de limites, il y a toujours quelque chose à souligner, quelque chose de nouveau à montrer, adapté aux besoins et au budget de chacun." De la grande exploitation internationalement connue, au petit producteur excentrique, les deux propriétaires ne se ferment à aucune folie. De quoi pouvoir terminer votre visite du barrio Lastarria en retrouvant un peu de France dans vos verres.

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