Le temps où nous pouvions assister à un concert semble bien lointain. La crise liée à la Covid-19 a fait cesser les spectacles musicaux dans toutes les salles de concerts, petites ou grandes, et personne ne sait quand ni comment ils pourront redémarrer.
Depuis le passage en zone jaune de plusieurs régions, les bars, les restaurants ont pu rouvrir, mais la donne est différente concernant les salles de spectacles et de concerts, puisque celles-ci sont toujours à l’arrêt, et ce, pour une durée encore indéterminée.
De grands dommages économiques et peu d’aides
Selon l’annuaire Siae, les dommages économiques du secteur de la musique sont énormes. Ainsi, au premier semestre 2020, on assiste à une baisse de plus de 847 millions (-66,9%) des dépenses et les perspectives pour les prochains mois ne sont guère plus encourageantes, notamment en raison de l’annulation de tous les festivals depuis mars 2020.
Depuis quelques mois, la municipalité de Rome a alloué des subventions pour aider les clubs dans la tourmente, comme l’indiquent les dirigeants du Monk : « Ces derniers mois, la municipalité de Rome a alloué des fonds et nous essayons maintenant de débloquer certaines procédures bureaucratiques afin d'en avoir plus. Des signaux réconfortants sont également arrivés du ministère de la Culture: le 2 janvier, le ministre Dario Franceschini a annoncé qu'il allouerait 50 millions d’euros supplémentaires au Fonds unique pour le divertissement, protégeant pour la première fois des secteurs jusque-là exclus de l'aide publique, comme la musique contemporaine, des clubs de jazz et de concerts. Malheureusement, nous ne sommes pas en Allemagne, où le gouvernement offre un grand soutien aux opérateurs du spectacle”.
Néanmoins, la situation est bien plus grave pour les compagnies indépendantes qui organisent des concerts. En effet, ils passent la plupart de leur temps à fixer des dates de concerts qu’il doivent constamment repousser, comme l’indique Giorgio Riccitelli, fondateur de Concert Radar et responsable de la plateforme de billetterie Dice pour l’Italie. D’une manière générale, ces indépendants regrettent de ne pas avoir le soutien dont ils ont besoin, puisque le plan de relance italien prévoit de partager les 8 milliards d’euros entre les divers secteurs de la culture, du tourisme et de l’hôtellerie-restauration. De plus, l’association Assomusica, qui devait représenter tout le secteur de la musique, n’a en réalité protégé que les grandes entreprises et a très peu fait pour les indépendants, regrette Emiliano Colasanti. Pour répondre à ces nouvelles difficultés, les promoteurs indépendants unis ont créé une association (PIU) pour mettre en commun des propositions à présenter aux institutions dans le but de relever les défis liés à la pandémie.
Des solutions temporaires
Malgré une situation pour le moins compliquée, certains clubs (ceux qui n’ont pas encore fermé définitivement) tentent de résister malgré tout et de faire face en diversifiant leurs activités. Ainsi, ceux qui le peuvent ouvrent en journée pour proposer un service de restauration ou un espace de coworking pour les travailleurs et les étudiants, d’autres diffusent des concerts en streaming. Quoi qu’il en soit, tous espèrent pouvoir rouvrir à partir du mois d’avril dans le respect des règles sanitaires, même s’ils ont conscience qu’il faudra sûrement attendre encore un an et demi pour mettre en place des concerts sans distanciation sociale.