L’artiste JR revient à Rome pour sa première exposition personnelle dans la capitale

JR, figure de proue de la scène artistique contemporaine mondiale, revient à Rome après le franc succès de son collage photographique au Palazzo Farnese, pour exposer son œuvre ‘la blessure’.

Du 15 septembre au 04 novembre, l’exposition ‘FERITA’ de JR prend vie à la Galleria Continua à Rome, au sein du St Regis Grand Hotel.
L’exposition rend hommage à l’artiste en réunissant les œuvres de sa plus grande anamorphose, à savoir les célèbres ‘’brèches’’.
Ces œuvres représentent les blessures et les symboles de l'inaccessibilité aux musées et aux palais durant la pandémie du Covid-19. Comment représenter et palier la détresse, l’impossibilité et la tristesse d’un monde en pause, où l’on ne peut accéder à la culture ? L’artiste a tenté de matérialiser la ‘blessure’ de la pandémie qui infligeait à tous les espaces d’art une privation de leurs espaces et une incertitude constante. La dizaine de photographies qui habillent les murs de l’espace d’exposition de la Galleria Continua montrent ainsi des coins reculés et des œuvres précieuses, alors inaccessibles au temps du Covid.
Les « blessures » sont toutes liées aux structures pour lesquelles elles ont été créées. À travers l’anamorphose du Palais Farnèse à Rome, siège de l’Ambassade de France en Italie, JR avait pour objectif d’étudier la structure du palais afin d'y "entrer" et de l'ouvrir au public pendant les travaux de rénovation.
Autre exemple à contempler, une œuvre créée spécialement pour l’exposition FERITA, qui accompagne le visiteur à travers les rues du centre historique, où l’on aperçoit Saint-Pierre qui surplombe la ville avec son dôme iconique.

Les anamorphoses de JR, un jeu d’illusion, une histoire de point de fuite

La technique utilisée par JR est le collage photographique en noir et blanc, construit comme une anamorphose : un jeu illusionniste, un « art de la perspective secrète », dans lequel, observé d’un point de vue précis, une nouvelle image s’ouvre au spectateur. Le but : révéler ce qui peut être caché à notre vue.
C'est ainsi que l'on retrouve également l’anamorphose de l’artiste exposée sur la façade du Palazzo Strozzi à Florence, qui arbore plusieurs salles du palais et s’ouvrent devant nos yeux comme à l’intérieur d’une blessure : une splendide colonnade de la cour, une salle d'exposition imaginaire remplie d’œuvres d’art précieuses et une bibliothèque.

Le succès de JR : soulever des questions chez le public

L’artiste s’est fait connaitre au début des années 2000, à travers ses collages de rue documentant la vie dans les banlieues de Paris.
Le style typique de l’artiste, a apporté une nouvelle dimension à l’art public et au street art. En exposant en dehors des musées, son engagement à participer à changer la façon dont les gens perçoivent le monde par le biais de l’art, JR attire l'attention de personnes qui ne sont pas des visiteurs de musée typiques.
Des banlieues parisiennes aux favelas de Rio de Janeiro, en passant par Ellis Island à New York et la frontière entre les États-Unis et le Mexique, JR s’est imposé sur la toile artistique internationale en se concentrant sur le tissu social et économique des paysages urbains contemporains.
L’artiste est toujours en ébullition et cherche de nouveaux endroits qui ont du sens pour réaliser ses projets.

Lana Blanc