Si le football règne en maître au Brésil, le pays a vu naître plusieurs sports, aujourd’hui pratiqués bien au-delà de ses frontières. Si certaines disciplines sont des variantes de sports iconiques, d’autres sont intimement liées à la culture locale. Des sports nés sur la plage de Copacabana ou dans les favelas de Rio qui participent au devoir de mémoire collectif sur l’histoire du Brésil. Lepetitjournal.com présente cinq disciplines emblématiques Made in Brazil qui méritent le coup d'œil.
Le beach-volley, de Copacabana aux Jeux olympiques
Le beach-volley, discipline désormais incontournable des Jeux Olympiques, est né sur les plages brésiliennes dans les années 1930. Si la version originale a été créée aux États-Unis, c’est bien à Rio que le sport a conquis les plages. Le beach-volley séduit immédiatement les Brésiliens qui y voient un moyen idéal de conjuguer activité physique avec le plaisir de la plage. Si le concept reste le même, la pratique est bien différente.
La discipline se pratique en binôme, contre des équipes de six en salle, et le sable rend chaque mouvement plus difficile s'appuyant donc sur des qualités physiques différentes. En pratiquant le volley sur le sable, les joueurs doivent faire preuve de plus d’explosivité, de coordination et d’endurance, puisqu’il n’y a pas de remplaçants. Terre natale de la discipline, le Brésil domine sans contestation la scène internationale avec 13 médailles olympiques et 35 médailles aux championnats du monde. Mais au-delà de l'aspect professionnel, le beach-volley est surtout devenu l’un des sports les plus populaires l’été sur les plages de tous les pays.
La capoeira, le combat déguisé en danse
Symbole de la résistance culturelle afro-brésilienne, la capoeira est bien plus qu’un simple sport. Elle trouve ses origines au XVIe siècle, lorsque les esclaves africains, déportés au Brésil, développent une forme de combat dissimulée sous des airs de danse pour tromper les colons portugais. Mélange d’arts martiaux, de musique, de chant et d’acrobaties, la capoeira se pratique en “roda” (cercle), en suivant le rythme du berimbau et des percussions.
Chaque échange entre deux capoeiristes est une forme de dialogue corporel, fait de feintes, de balayages, de sauts et de mouvements fluides. Au-delà de la performance physique, la capoeira a pour but de transmettre une philosophie de respect, de liberté et de mémoire collective. La discipline a depuis dépassé les frontières brésiliennes et est désormais enseignée dans des écoles et des centres culturels du monde entier. En 2014, elle a même été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
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L’altinha, quand le football devient un art
Si le Brésil n’a pas inventé le football, il se l’est approprié au point d’inventer des alternatives connues à travers le monde. L’altinha est donc l’une d’entre elles. Souvent décrite comme un art autant qu’un sport, l'altinha est née sur les plages de Rio de Janeiro dans les années 1990.
Connue sous le nom de « brésilienne » en France, il s’agit d’un jeu sans compétition dont le but consiste à garder un ballon en l’air à l’aide des pieds, des cuisses, de la tête ou de la poitrine, sans le laisser toucher le sol. Les joueurs, souvent en cercle, se relaient pour effectuer des passes les plus précises et esthétiques possibles. Contrairement aux sports traditionnels, il n’y a ni arbitre, ni but, ni score. L’altinha repose avant tout sur la beauté du mouvement. Très populaire chez les jeunes, le sport se pratique pieds nus, sur le sable de Copacabana ou dans des hangars ouverts où se réunissent les Brésiliens.
Le jiu-jitsu brésilien, la révolution du combat au sol
Issu du judo et importé au début du XXe siècle par le maître Mitsuyo Maeda, le jiu-jitsu brésilien (ou BJJ pour Brazilian Jiu-Jitsu) a profondément transformé la pratique du sport japonais au Brésil. La discipline a évolué pour adapter des techniques permettant à un combattant plus léger de vaincre un adversaire plus fort. Le BJJ se distingue par sa spécialisation dans le combat au sol, en mettant l’accent sur les immobilisations, les étranglements et les clés articulaires.
Contrairement à d’autres sports de combat, sa philosophie repose sur la technique, la patience et le contrôle plutôt que la force brute. C’est notamment dans les premiers combats d’UFC, aux États-Unis, que le jiu-jitsu brésilien a prouvé son efficacité. La discipline a démontré qu’il est possible de venir à bout d’adversaires de toutes tailles. Aujourd’hui, le BJJ est pratiqué dans le monde entier, aussi bien en tant que sport de compétition qu’en complément d’autres disciplines martiales, au point de devenir un pilier du MMA.
Le vale-tudo, aux origines du MMA
Le vale-tudo est probablement l’un des sports les plus controversés nés au Brésil. Apparu dans les années 1920 lors de spectacles de combat organisés dans les foires, il permettait d’opposer des pratiquants de différentes disciplines martiales dans des duels où « tout est permis », d’où son nom. Seulement trois règles régissent la discipline : interdiction de mettre les doigts dans les yeux, interdiction de mettre les doigts dans un quelconque orifice et interdiction de frapper la colonne vertébrale.
Pas de catégories de poids et des confrontations souvent brutales, le vale-tudo a rapidement gagné en popularité dans les années 1980 et 1990. C’est d’ailleurs à travers le vale-tudo que le jiu-jitsu brésilien a démontré son efficacité et posé les bases du MMA (Mixed Martial Arts) tel qu’il est connu aujourd’hui. Grâce au vale-tudo, le Brésil est devenu l’un des grands pays du MMA mondial, avec des figures emblématiques comme Anderson Silva, Alex Perreira ou Charles Oliveira. Si la discipline originelle a donc disparu au profit d’une version plus encadrée, elle reste une référence dans l’histoire des sports de combat.
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