Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

DECHETS – Quel traitement leur est-il réservé au Brésil ?

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 22 août 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Vous êtes-vous déjà interrogé sur le destin d'une poubelle : que deviennent les déchets que nous produisons chaque jour ? Ces détritus qui décorent les plages de Rio à la fin de la journée, ou qui glissent dans les rues de São Paulo après l'orage ? Justement, pas grand chose? Pour y remédier, politique sur les résidus et campagne de sensibilisation sur le recyclage ont été mises en place

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement fédéral tente de sensibiliser les Brésiliens à la cause de la propreté. Dans les années 70, le gouvernement faisait appel à Sujismundo, un personnage de bande dessinée sale, irrespectueux et désorganisé, pour la campagne : Povo desenvolvido é povo limpo (un peuple développé est un peuple propre). La cause de la propreté est une fois de plus à l'honneur. Mais cette fois dans sa forme la plus noble puisqu'elle traite de la question du recyclage. Peut-être avez-vous remarqué dans les médias ? chaines de télévision, radios, journaux, ou sites internet ? les spots publicitaires de la campagne : Separe o lixo e acerte na lata (Séparez vos déchets et mettez-les dans la boite) ? Cette campagne, lancée en juin par le ministère de l'Environnement et le ministère du Développement, vise à sensibiliser la population à la cause de la "coleta seletiva" - le tri sélectif, et à la mobiliser face à un problème de plus en plus préoccupant. En séparant les déchets secs des déchets humides, - ce qui revient à séparer les déchets recyclables des déchets non-recyclables - y compris dans les municipalités où il n'existe pas encore de politique de recyclage, chacun peut participer individuellement à la protection de l'environnement. Cette séparation entre les déchets bio-dégradables, qui sont stockés dans des décharges en attendant de disparaître, et les objets qui doivent être traités pour pouvoir être réutilisés sous une forme différente, permettra aux "ramasseurs" (catadores) en charge de la collecte des déchets d'accomplir leur tâche plus rapidement et plus proprement.

L'enjeu est de taille
183.000 tonnes de déchets, c'est la quantité produite chaque jour au Brésil, soit 1,152 kg par habitant. Un niveau comparable aux Etats-Unis ou à l'Europe. Les déchets secs représentent 30% du total, une part en augmentation permanente. Or les municipalités ne collectent et ne recyclent qu'une infime partie de ces 30% puisque le tri sélectif n'existe que dans 443 villes. Alors que les canettes en aluminium sont recyclées à 98% et les bouteilles en plastique à près de 56% grâce au travail des ramasseurs, il reste 50.000 tonnes de résidus secs non-traités qui représentent un coût économique et environnemental.

Selon l'Institut de Recherche Economique Appliquée (Instituto de Pesquisa Economica Aplicada), le Brésil pourrait gagner tous les ans 8 milliards de réais s'il traitait la totalité de ses déchets recyclables. La Política Nacional de Resíduos Sólidos - Politique Nationale sur les Résidus Solides - mise en place en 2010 sous le gouvernement Lula après des années de discussions et négociations, doit encourager et soutenir les initiatives locales de recyclage des déchets. D'ici à 2012, toutes les municipalités sont tenues de présenter un projet de gestion des résidus solides au ministère de la Ville. Le gouvernement a également prévu d'investir 1,5 milliard de réais en projets de traitement des résidus solides, remplacement des décharges, mise en place du tri sélectif et soutien aux coopératives de ramasseurs. En outre, cette législation prévoit une responsabilisation des fabricants eux-mêmes pour les résidus issus de produits tels que : piles électriques, pneus, emballages d'agro-toxiques, produits électroniques, ? ; ils doivent s'assurer que leurs déchets ne finissent pas dans la poubelle. 

??Muriel ASSERAF (www.lepetitjournal.com - Brésil) lundi 22 août 2011


lepetitjournal.com Rio
Publié le 22 août 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Flash infos