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SANTA MARTA - La favela "modèle" de Rio

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 22 janvier 2015

Prise d'assaut en 2008 par l'armée brésilienne, cette petite favela de Botafogo est presque devenu un lieu touristique incontournable de Rio. Ancien fief des narcotrafiquants, "Dona Marta" et ses 10.000 habitants vivent à présent dans la paix et la sérénité.

Première expérience de pacification réussie à Rio, la favela de Santa Marta, aussi appelée "Dona Marta", située sur les hauteurs de Botafogo, a été occupée par les forces de l'ordre en novembre 2008, avec l'installation dans la foulée de la première UPP (Unité de police pacificatrice) de la ville.

Mais Santa Marta tenait sa célébrité depuis plus longtemps, grâce notamment au passage de Michael Jackson. La star a tourné des scènes de son clip They don't care about us en 1996 au c?ur de la favela. Après son décès, son empreinte est restée à travers une statue située en haut de Santa Marta, sur la "place Michael Jackson". Outre le "Roi de la pop", nombreuses sont les stars ayant fait le détour dans ses ruelles escarpées : Madonna, Alicia Keys, Beyoncé et plus récemment la sélection néerlandaise de football lors de la Coupe du monde.

"Favela modelo de quê ?"
La vue des hauteurs de la favela offre en effet un panorama incroyable sur la baie de Rio. Mais malgré la pacification et le spectacle qu'offre le paysage, Santa Marta reste un endroit qui ne plaît pas à tous ses habitants.

Près de 10.000 habitants s'entassent dans des habitations de briques, de tôles ou de planches. À l'intérieur de la favela, plus on monte et plus la misère se fait sentir. Seul le bâtiment abritant l'UPP est flambant neuf. Dans les hauteurs, on peut apercevoir des graffitis comme "Favela modelo de quê ?" ("Favela modèle de quoi ?"), "FIFA Go Home" ou encore "expulsão gringo" ("expulsion gringo")? Mais comme dans de nombreux lieux, il ne faut pas se fier aux apparences et aux quelques perturbateurs du quartier. On peut aussi y rencontrer des personnes formidables.

Le premier samedi du mois, la fête de quartier
De nombreuses organisations ont créé leur "Favela Tour", qui ne sont pas appréciés de tous. Mais les cariocas aiment tout de même les "gringos", plutôt ceux qui viennent de leurs propres moyens et curieux de connaître les habitants. "Les étrangers qui viennent pour prendre simplement des photos et des vidéos, on n'en veut pas", raconte un habitant de la favela.

Santa Marta se révèle d'autant plus accueillante tous les premiers samedis du mois, les habitants organisant sur la place

Michael Jackson une soirée. "On a toujours fait une fête de quartier chaque premier samedi du mois devant mon bar, sur la place. De 19h à 23h on boit des bières en écoutant le groupe de musique du jour. Au départ, seuls les habitants de Santa Marta venaient, mais depuis quelques mois on y rencontre des touristes très intéressants voulant participer à la fête. C'est plaisant de voir d'autres personnes ! C'est ça Santa Marta ! La convivialité !" raconte le gérant du bar attenant à la place.

"Le temps des armes, c'est fini"
Certains habitants n'acceptent pas de recevoir des touristes dans leur favela, mais ils font avec. Pour la plupart d'entre eux, c'est un plaisir de partager quelques moments festifs et appréciables. "Il ne faut pas avoir peur, on ne mange personne ! Le temps des armes, c'est fini", explique une habitante.

La favela Santa Marta est ainsi un endroit plaisant où l'on se doit de passer quand on va à Rio, mais en y allant selon ses propres moyens avec de bonnes intentions, c'est la meilleure solution. Vous l'aurez compris, samedi 7 février est la prochaine date de rencontre entre touristes et locaux pour passer un moment inoubliable, dans une ambiance inoubliable, à Santa Marta, là où il fait bon être.

Pierre MICHAUT (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 22 janvier 2015

- Lire notre portrait de Carlos Araujo, le coiffeur phénomène de Santa Marta

lepetitjournal.com Rio
Publié le 21 janvier 2015, mis à jour le 22 janvier 2015
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