Du 7 mars au 5 octobre 2020 se tient l’exposition Pulse Perspectives à l’Art Gallery of Western Australia (AGWA). Cette année, 44 œuvres produites par des jeunes artistes diplômés d’écoles d’art du Western Australia et sélectionnées par un jury prestigieux sont exposées.
Les angoisses et les questionnements de la jeune génération australienne sont les thèmes prédominants de Pulse Perspective, mais abordés sur un ton frais et déculpabilisant qui fait un bien fou. Le format des œuvres varie du collage, à la peinture, en passant par le dessin et la sculpture.
Le rapport aux objets est une des interrogations centrales des artistes qui ne cessent d’interpeller le lecteur.
-Le désir existe-il (encore) en dehors du marketing et de la publicité ?
-Où se situe la limite entre l’objet et le déchet ? (Kate Johnson « Your trash is my treasure”)
-Les déchets ne sont-ils pas les meilleurs témoins de notre époque ? Et ne méritent-ils pas ainsi leur place au musée ? (Grace Crodan « A walk to school »)
-Que reste-il aussi des savoir-faire fragiles et méticuleux tels que la sérigraphie dans un monde saturé par la fast fashion et la production de masse ? (Madeleine Jones « Made in China »)
La forme se marie au fond pour faire émerger ce type de questions, percutantes et essentielles.
Des réflexions d’ordre identitaire sont aussi mises à l’honneur : Le genre est interrogé (Jasmine Dowding « When did you decide »), malmené et redéfini (Rocky Yunzilong Wang « Milenial Pink-it’s not just a dress »).
L’héritage est une notion qui revient aussi régulièrement, qu’il s’agisse de l’héritage familial, qu’une fille reçoit imperceptiblement de son père (Sarah Manning « A daughter perception »), de l’héritage historique qu’un homme constate dans son pays après le passage de la colonisation ( Htan Kyaw « Welcome to the country ») mais aussi de l’héritage artistique d’une nation à la fois essentiel et encombrant (Aubrey Bakusi « Then and now, now and then »).
Pour conclure, il semble que ce soit le concept même de temps qui court en filigrane de cette exposition. Le temps qui passe, emportant tout même les feuilles (Julia Watts « perpetuation ») dans sa course folle et que l’art, heureusement, parvient à retenir et à enchanter.
Pulse Perspectives est une vraie piqûre de rappel : la jeunesse a cette faculté incroyable de tout questionner et l’art de transcender les choses et le mariage des deux est toujours une réussite.