Édition internationale

Le danseur Mathieu Ganio : "Après la Chine, la Corée et le Japon"

À l’occasion du Festival du French May, Mathieu Ganio s’est produit pour la première fois à Hong Kong dans un spectacle rendant hommage à Rudolf Noureev. Nous avons pu l'interroger sur son actualité.

Le danseur étoile de l'Opéra de Paris Mathieu GanioLe danseur étoile de l'Opéra de Paris Mathieu Ganio
Le danseur étoile de l'Opéra de Paris, Mathieu Ganio
Écrit par Juliette Robieux
Publié le 23 mai 2025, mis à jour le 25 mai 2025

Touché par l'accueil du public

À l’occasion du French May à Hong Kong, le danseur étoile Mathieu Ganio s’est produit pour la première fois sur une scène hongkongaise, dans un spectacle rendant hommage à Rudolf Noureev, chorégraphe de légende et ancien directeur de l’Opéra de Paris. Accompagné de neuf danseurs venus de compagnies internationales, il a partagé avec le public local un moment d’exception, à la croisée de l’élégance française et de l’énergie hongkongaise. Touché par l’accueil chaleureux du public, qu’il a trouvé "participatif" et curieux, Ganio dit avoir apprécié cette première rencontre avec une scène nouvelle, marquée par d’autres sensibilités. Il évoque aussi sa relation étroite avec Chun-Wing Lam, danseur hongkongais formé en France et aujourd’hui premier danseur à l’Opéra de Paris, qu’il considère presque comme un fils : "Il s’est parfaitement adapté au style français tout en gardant sa propre identité."

L’héritage de Noureev est encore présent

Ce passage à Hong Kong est aussi l’occasion de rendre hommage à l’influence durable de Noureev. Mathieu Ganio explique à quel point son héritage reste présent au sein de l’Opéra de Paris, transmis par les professeurs qui ont travaillé à ses côtés. Son propre parcours en est marqué : son tout premier grand rôle, Basilio dans Don Quichotte de Noureev, l’a mené à sa nomination en tant que danseur étoile. Pour lui, chaque danseur de la compagnie porte encore un peu de Noureev dans son corps et dans son style.

Et si cet hommage prend tout son sens aujourd’hui, c’est parce que le langage chorégraphique de Noureev reste, selon lui, toujours aussi pertinent : "Il inculque une humilité face au travail, et une honnêteté envers soi-même et le public." Ganio a partagé la scène avec Dorothée Gilbert, partenaire de longue date avec qui il a dansé dans plusieurs productions majeures. Malgré des répertoires différents, ils se rejoignent sur une même vision du spectacle et une sensibilité commune, nourrie par leur génération.

Je vais danser dans un nouveau cadre

Le spectacle de Hong Kong s’inscrit dans un moment particulier de sa carrière, puisque Mathieu Ganio a fait ses adieux officiels à la scène de l’Opéra de Paris le 1er mars 2025, après une représentation d’Onéguine. Il parle de cette transition avec simplicité, sans nostalgie excessive : " Ma vie n’a pas tellement changé… Je continue à danser, mais sur un autre rythme, dans un cadre plus libre. "

Il achèvera son parcours au sein de l’Opéra avec une tournée estivale à Nervi, en Italie. Et l’Asie ne sera pas très loin : après cette dernière tournée, il prévoit de poursuivre des projets personnels en Corée et au Japon. Une nouvelle page s’ouvre donc pour ce danseur qui part à présent d’explorer de nouvelles scènes.

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