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La Musique change la vibration de l’hôpital

musicotherapie médipôle Nouvelle-Calédonie CHT Gaston Bourretmusicotherapie médipôle Nouvelle-Calédonie CHT Gaston Bourret
Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 3 octobre 2017, mis à jour le 4 avril 2018

On dit que « la musique adoucit les mœurs ». Elle fait bien plus que cela. Ses effets neurophysiologiques soulagent la douleur, l’anxiété, la dépression… Au Médipôle, la musique fait désormais partie du staff !

 

Le CHT Gaston-Bourret a introduit la musicothérapie, d’abord au compte-gouttes, depuis des années, notamment sous l’impulsion du Dr Luc Brun, chef de service de l’Unité d’évaluation et de traitement de la douleur.

L’introduction de la musique à l’hôpital s’est structurée (enregistrement de morceaux, concerts). Elle est désormais un allié officiel des équipes soignantes. Certains soignants saisissent même leur instrument de musique, à l’occasion. Mais le travail de fond est la diffusion de séquences musicales désormais accessibles à tous les patients grâce aux « terminaux multimédia » dont sont équipés les lits du Médipôle : les « TMM », comme on les appelle.

Les expériences l’ont démontré : il fallait, en plus des répertoires déjà disponibles, un son qui fasse directement écho à l’univers musical des patients calédoniens, en prenant en compte les caractéristiques musico-culturelles du pays : kaneka, kaneka-reggae, musique tahitienne, country…

 

Créations locales

Deux pièces musicales, intitulées Folk calédonien (d’inspiration « broussarde ») et Pacific Islands (aux accents métissés suggérant une influence polynésienne), ont été enregistrées. Elles sont destinées à compléter le programme de la société Music Care, partenaire de l’Unité Douleur. Le compositeur David Leroy a été sélectionné par l’équipe dans le cadre de ce projet.

D’autres séquences musicales existaient déjà, créées par Georgy Touyada et ses musiciens autour du kaneka, de la musique traditionnelle et du reggae. Dès 2013, Luc Brun, chef du service Unité d’Évaluation et de Traitement de la Douleur du CHT avait sollicité un partenariat avec une ethnomusicologue, le Conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie.

A noter que ces créations calédoniennes viendront par ailleurs compléter les enregistrements diffusés dans les autres établissements de soins à travers le monde.

 

La preuve par quatre

Mais, dans le fond, qu’est-ce qui fait que la musique agit comme un calmant, un « musicament » ?…

L’harmonie agit sur le sensoriel. Le timbre sur le « cognitif » (il détourne
l’attention, souvent en créant des images, et éloigne, la plupart du temps, les pensées de la douleur). La mélodie touche à l’affectif (elle modifie l’humeur associée à l’anxiété, diminue les tensions et les sentiments d’angoisse). Enfin, le rythme agit sur l’aspect comportemental (plus précisément sur l’hypertonie musculaire et la psychomotricité).

 

Suivez le « U » !

Une « séquence musicale » musicothérapique assemble plusieurs thèmes musicaux selon le même schéma en forme de « U », selon des principes musicaux précis. Elle amène progressivement le patient à la détente (la phase descendante du « U ») par une variation du tempo musical, de la formation orchestrale, des fréquences et du volume.

Suit une phase de détente maximale (la partie basse du « U »), où le tempo musical est le plus lent et la formation orchestrale à son effectif minimal.
Pour finir, une phase re-dynamisante est graduellement enchaînée (la branche ascendante du montage en «U»).

Ces variations musicales permettent d’amener progressivement le patient à un état de relaxation et de favoriser le soulagement de la douleur. Les fréquences cardiaques et respiratoires se synchronisent sur le rythme musical. Le patient est amené à se détendre parfaitement.

Quelle bonne nouvelle, la reconnaissance et l’utilisation des vertus de la musique à l’hôpital !

 

Le traitement de la douleur par la musique

 

Les services concernés

L’unité évaluation et traitement de la douleur, l’hospitalisation de jour en médecine ambulatoire, la gynécologie et obstétrique, le cabinet de soins dentaires, la cardiologie interventionnelle, la pédiatrie, le bloc opératoire, la pneumologie, la réanimation et les soins intensifs, l’équipe mobile de soins palliatifs, la médecine du travail. Il reste à étendre le dispositif aux autres établissements du pays, notamment les cliniques et dispensaires.


Des contacts

Dr Brun : luc.brun@cht.nc - Tél : 208108 - Poste : 9847
Stéphane Guétin (Music Care) – s.guetin@music-care.com

 

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