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X Art, un documentaire sur le Street Art au Chelsea Film Festival

X Art street artX Art street art
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 22 octobre 2019, mis à jour le 22 octobre 2019

Le Chelsea Film Festival célébrait sa 7e édition du 17 au 20 octobre. Parmi les 100 films présentés, 14 étaient portés par des francophones. Parmi eux, « X Art », un documentaire sur le Street art réalisé par Cédric Godin, qui avait déjà été recompensé en 2015 pour son film « PTSD », lors de ce festival du film, dirigé par la française Ingrid Jean-Baptiste.

 

Du Bronx à Paris

Des images de Paris, Londres, New York, Los Angeles, des Street artists reconnus comme Toxic, Pure Evil, Mr Chat, Kurar, Nasty, Nick Walker, le photographe Henry Chalfant, l’ancienne galeriste Patti Astor... Le documentaire part de l’origine des « writers » ces jeunes du Bronx qui, grandissant dans un environnement social et économique difficile ont choisi d’appartenir à un « painting crew » pour reprendre les mots de du photographe Henry Chalfant, grand témoin des débuts du graffiti et donc du Street art, plutôt qu’à un « fighting crew », entendre un gang.

Toxic, hier jeune writer du Bronx, dont les débuts ont été immortalisés par Chalfant, aujourd’hui Street artist reconnu et exposé, précise « on essayait de survivre ».

Murs d’écoles, d’immeubles, stations de métro puis rames de métro, toute surface était bonne à peindre pour ces « writers » qui cherchaient à survivre et à le montrer en graffant leur nom.  « C’est comme ça que nous avons commencé » relate Toxic. Part One, autre grand nom du Street art explique que le but de graffer sur les trains était de voir son nom traverser la ville. Eux qui vivaient dans un quartier ravagé prouvaient qu’ils existaient.

XArt, c’est l’histoire du Street art, de l’époque où les villes, New York en tête, faisaient la guerre à ces jeunes dont ils ne reconnaissaient pas les talents d’artistes, sinon de vandales. Des millions de dollars engagés pour effacer des œuvres artistiques, heureusement figées par Chalfant et son 35mm.

Du nom d’artiste aux États-Unis au message graffé en France, où une approche plus libérale a laissé plus la capacité d’exprimer ses opinions, selon le galeriste Eric Brugier, certains Street artists ont tout de même choisi, à l’instar des writers new-yorkais, de graffer leur nom sur les murs et dans les couloirs de métro, à l’image de Nasty.

 

Un engagement urbain

X Art où un superbe documentaire tant sur l’histoire du Street art que sur les engagements artistiques qui en découlent, ou encore le modèle économique qui en résulte, est une plongée dans ce monde plutôt fermé, aujourd’hui mouvement artistique à part entière. Quel est le message, l’engagement, la démarche de la nouvelle génération des peintres de rue ? Les réponses, Cédric Godin est allé les chercher auprès de ces artistes parisiens, londoniens ou new-yorkais.

Le documentariste a su, avec finesse et intelligence, donner la parole à ceux qui ont créé, sans le savoir, une nouvelle forme d’art, ceux qui ont été témoins de leur évolution et ceux qui appartiennent à ce cercle très fermé de Street artists dont les oeuvres aujourd’hui, s’arrachent pour plusieurs milliers de dollars, mais aussi ceux qui le vendent. Parce que plus de 40 ans après sa naissance, le Street art est une véritable économie. « On a sorti les Street artists de la rue pour les mettre dans des musées, des galeries » précise Cedric Godin. Et de rajouter « la société peut ainsi mieux les contrôler ».

Un documentaire qui mérite d’être diffusé sur une chaîne télévisée en première partie de soirée.

 

Rachel Brunet
Publié le 22 octobre 2019, mis à jour le 22 octobre 2019