Dès le début de sa carrière, dans les années 1950, Niki de Saint Phalle défie les conventions artistiques en créant des œuvres ouvertement féministes, collaboratives et monumentales. Le MoMA PS1 présente du 11 mars au 6 septembre 2021 la première rétrospective jamais accordée à l’artiste franco-américaine aux États-Unis, « Niki de Saint Phalle : Structures for Life », avec plus de 200 œuvres de l’artiste qui mettent en évidence tant son approche interdisciplinaire que son engagement.
En marge de cette exposition, une conversation virtuelle et le lancement d’un ouvrage éponyme à l’exposition dédié au travail de l’artiste. Ruba Katrib, la commissaire de l'exposition et éditrice du livre discutera avec Anne Dressen, Nick Mauss, Alex Kitnick et Lanka Tattersall. Au programme de ce 11 mars à midi : interdisciplinarité, architecture, politique et érotisme.
Si on rattache souvent Niki de Saint Phalle au Nouveau Réalisme, son art s'est en réalité développé dans plusieurs directions. Plusieurs chemins artistiques. Ces changements d’orientation trouvent en général une explication dans les expériences marquantes de sa vie. Mais si les sujets sont différents, l'art de Niki suit une logique commune, celle d'intégrer les épisodes de son histoire personnelle systématiquement dans son travail.
Très tôt, Niki de Saint Phalle a balayé d’un revers de crayon les normes artistiques, créant des œuvres d'art qui utilisaient des modes d'assemblage et de production novateurs - tels que la prise de vue sur ses toiles - ainsi que des sculptures à grande échelle comme ses Nanas. À partir de la fin des années 1960, l’artiste décide d’élargir son champ artistique pour inclure des projets architecturaux, des jardins de sculptures, des livres, des estampes, des films, des décors de théâtre, des vêtements, des bijoux et, notamment, son propre parfum. Cette exposition met en avant les efforts interdisciplinaires de l'artiste, en se concentrant sur l'architecture visionnaire et les environnements de sculpture qui ont formé le noyau de son travail ultérieur.
Saint Phalle a produit des maisons fantastiques et figuratives, des parcs et des terrains de jeux. Ces structures étaient des espaces d'imagination chargés à partir desquels elle envisageait l'émergence de sociétés expérimentales, des lieux « où l'on pourrait avoir un nouveau type de vie, pour être simplement libre ». Au centre de cette vision se trouvait Tarot Garden, une installation sculpturale massive en dehors de Rome, ouverte au public depuis 1998. Les détails complexes et les formes organiques des structures du jardin, basés sur les 22 arcanes majeurs du jeu de tarot, soulignent la conviction de Niki de Saint Phalle que l'art peut altérer la perception et changer la réalité.
L'artiste féministe s'est également engagée dans la politique de l'espace social dans son travail. Abordant des sujets allant des droits des femmes aux changements climatiques et à la sensibilisation au VIH / sida, elle a souvent été à l’avant-garde pour aborder les problèmes urgents de son temps. En particulier, son travail pour déstigmatiser le SIDA est mis en évidence à travers des ouvrages liés à son livre illustré AIDS: You Can’t Catch It Holding Hands (1986).
L’innovation était au cœur du processus Niki de Saint Phalle : du début à la fin, elle a imaginé de nouvelles façons de vivre, de partager et d’habiter le monde.
« Niki de Saint Phalle : Structures for Life » lancement du livre le 11 mars 2021 de 13h à 14h en ligne
« Niki de Saint Phalle : Structures for Life » exposition au MoMA PS1 du 11 mars au 6 septembre 2021
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