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Destitution : Les Démocrates obtiennent les voix nécessaires

Destitution de TrumpDestitution de Trump
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 19 décembre 2019, mis à jour le 19 décembre 2019

Journée historique, Donald Trump devient, ce mercredi 18 décembre, le 3e président des États-Unis a être mis en accusation dans une procédure visant à sa destitution. Contrairement à Bill Clinton il y a 21 ans, il ne présente aucune excuse, n’exprime aucun remords. Il dénonce, au contraire, une « tentative de coup d’Etat ». Cette mise en accusation ouvre la voie à un procès au Sénat, prévue en janvier prochain.

 

 

Une mise en accusation attendue

La Chambre des représentants, représentée par 233 Démocrates et 197 Républicains a voté ce 18 décembre au soir, à l’issue d’un long débat de 6 heures, la mise en accusation de Donald Trump, 45e président des États-Unis, 4e président de l’histoire américaine à être visé dans une procédure de destitution et 3e président à être mis en accusation. Ses méfaits : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès, méfaits relatifs à l’affaire Ukrainienne.

Tout au long de la procédure de mise en accusation qui vise Donald Trump et qui a trouvé un épilogue provisoire, ce mercredi 18 décembre, avec un vote solennel à la Chambre des représentants, la Maison Blanche a tenté de présenter le président comme absorbé par son travail, loin du tumulte. Mais le tumulte reste toutefois la marque de fabrique de Donald Trump qui, convaincu de devenir le troisième président de l’histoire des Etats-Unis mis en accusation - à juste titre - a écrit, la veille, un lettre de six pages « pour l’Histoire » a-t-il dit et nul doute qu’elle figurera dans le bilan de son mandat. Une missive remplie de colère et d’exaspération sur fond de diatribes, de contre-vérités et d’une très long paragraphe consacré à un bilan très enjolivé a ainsi été adressé à Nancy Pelosi, speaker (Démocrate) de la Chambre des représentants. Il s’est notamment insurgé contre ses adversaires en retournant l’accusation dont il fait l’objet. « Vous déclarez une guerre ouverte contre la démocratie américaine », s’est-il emporté. « L’histoire vous jugera sévèrement ». Cette journée historique du 18 décembre, Donald Trump l’aura passé à twitter sa colère et à menacer les Démocrates, avant d’aller à la rencontre de ses électeurs, dans l’Etat du Michigan. Pendant ce temps, des centaines de personnes favorables à la destitution du président manifestaient devant la Capitole demandant aux élus de « faire leur travail ».

Hier, à la veille du vote, dans les plus grandes villes américaines, plusieurs manifestions « pro-impeachment » ont eu lieu contre Donald Trump, un milliardaire devenu président qui marque les esprits autant qu’il les choque, mais qui aujourd’hui, marque un peu plus l’histoire.

 

D’autres présidents mis en accusation

Avant lui, Andrew Johnson dont la mise en accusation avait été votée à une large majorité par la Chambre des représentants en 1868. Une seule voix manquait au Sénat pour voter sa destitution. Robert Nixon était, quand à lui, poursuivi de trois chefs d'accusation : obstruction à la justice, abus de pouvoir et outrage au Congrès, pour le refus de transmettre les documents réclamés par la commission d'enquête. Richard Nixon préféra démissionner le 8 août 1974 et fut gracié par son successeur et ancien vice-président, Gerald Ford.

La mise en accusation de Bill Clinton fut votée le 19 décembre 1998. Deux chefs d'inculpations avaient alors été retenus contre le Démocrate : parjure devant le grand jury pour l'affaire Lewinsky et obstruction à la justice. Le procès, ensuite ouvert devant le Sénat, avait finalement acquitté Bill Clinton.

Il avait cependant été poursuivi à l'issue de son mandat. L'affaire s'était rapidement soldée par une transaction entre Clinton et le procureur condamnant l'ancien président à 25 000 dollars américains d'amende et à la suspension de son autorisation à plaider en tant qu'avocat dans l'Arkansas pour cinq ans.

La prochaine étape pour Donald Trump, désormais 3e président américain à être mis en accusation : son procès qui aura lieu en janvier prochain, au Sénat, à majorité représenté par des Républicains. Pour qu’il soit destitué, il faudra que deux tiers des élus votent en faveur de sa destitution.

 

Rachel Brunet
Publié le 19 décembre 2019, mis à jour le 19 décembre 2019