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Dans les coulisses du Consulat à New York : la sécurité

Le Consulat Général de France à New York joue un rôle de premier plan dans la vie des Français établis ou de passage sur la côte nord-est des Etats-Unis. Derrière ses missions, des femmes et des hommes passionnés qui oeuvrent avec professionnalisme, rigueur et dévouement à leur service, sous la direction du Consul général, Cédrik Fouriscot. Dans cette série de portraits, Lepetitjournal.com vous emmène dans les coulisses du Consulat, à la rencontre de piliers de son action. Aujourd’hui, plongée au coeur de la Sécurité avec Jean-François Meunier, officier de liaison.

Dans les coulisses du Consulat à New York : la sécuritéDans les coulisses du Consulat à New York : la sécurité
Écrit par Stéphanie Mathis
Publié le 21 septembre 2025, mis à jour le 6 octobre 2025

On connaît peu ce poste, et pourtant il est au cœur d’une mission essentielle. Depuis septembre 2022, Jean-François Meunier est l’officier de liaison sécurité du Consulat Général de France à New York.

 

Un poste unique dans un dispositif d’exception

Pour comprendre son rôle, il faut remonter à l’après 11-Septembre. Face à l’ampleur des menaces, la ville de New York crée le NYPD Shield, un programme piloté par le bureau du renseignement du NYPD, conçu pour mieux anticiper les risques à l’échelle mondiale. En son sein, une unité de renseignement internationale se structure : plusieurs officiers étrangers intégrés à New York, et 14 agents du NYPD aujourd’hui affectés à l’étranger (dont un à Paris).

C’est dans ce cadre, et par réciprocité, que la France décide en 2010 d’envoyer à son tour un officier de police pour renforcer le dialogue, fluidifier la coopération, et faire le lien entre les services : Jean-François Meunier est le quatrième officier français à occuper cette fonction.

 

Entre NYPD et Consulat : une double casquette, un seul objectif

Dans les faits, Jean-François partage son temps entre le Consulat et les bureaux du NYPD. Il fait partie d’un cercle très restreint : six officiers étrangers seulement sont intégrés dans la structure new-yorkaise, et il est le seul représentant européen : « Être intégré, c’est ce qui permet de comprendre de l’intérieur les méthodes, les structures, les enjeux. »

Mais contrairement à une image parfois hollywoodienne de l’action policière, le cœur de sa mission est le renseignement, l’analyse, l’anticipation. « Le travail réussi d’un officier de liaison, c’est celui qui ne se voit pas. » Exemple donné avec un déplacement présidentiel : « Une fois que l’avion se pose, mon job est presque terminé. C’est le travail préparatoire en amont qui est colossal. »

 

Comprendre un système... radicalement différent

Pour un officier français, l’un des plus grands défis est sans doute de s’adapter à l’architecture sécuritaire américaine, tentaculaire et décentralisée : « En France, nous avons un système très structuré, très centralisé. Aux États-Unis, il y a environ 18 000 forces de police différentes : fédérales, étatiques, municipales, de comté… »

Même au sein de New York, les compétences sont partagées : le Secret Service protège les hautes personnalités, tandis que le NYPD est une police massive (près de 34 000 agents), mais municipale : « Il faut savoir qui fait quoi, et vers qui se tourner selon les sujets. »

 

Préparer, analyser, transmettre

Au quotidien, son rôle alterne entre travail de fond (rédaction de notes de prospective, participation à des conférences, analyse de phénomènes sécuritaires…) et actions concrètes : préparation de visites officielles françaises, coordination avec les services locaux, échanges d’informations : « Par exemple, on m’a récemment demandé un retour sur les politiques menées à New York dans les années 90 pour lutter contre la criminalité : tolérance zéro, etc… »

Il est aussi l’un des relais de confiance en cas d’événements graves ou de besoin d’échanges rapides entre les autorités locales et françaises.

 

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Une fierté à quatre pattes

Parmi les actions dont il se dit le plus fier, Jean-François évoque une opération aussi technique que symbolique : l’envoi à Paris de chiens policiers new-yorkais pour renforcer la sécurité des Jeux Olympiques et Paralympiques de l’an dernier.

Ces chiens renifleurs, accompagnés de leurs maîtres du NYPD, ont été traités avec les mêmes égards que des agents publics : pas question de voyage en soute. « Ils ont été considérés comme de véritables fonctionnaires. », explique-t-il.  Une cérémonie de remerciement a été organisée au Consulat le 20 juillet dernier, saluant leur contribution exceptionnelle à la sécurité de l’événement : « Cette opération illustre parfaitement la confiance mutuelle entre les services français et américains ».

 

La sécurité comme lien entre deux pays

Car Jean-François le souligne avec force : « même si nos structures sont différentes, on partage une même mission : la défense des victimes, la préservation de l’ordre public, et surtout de la vie humaine. » Une même éthique, historique, plus forte que les aléas politiques.

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