Édition internationale

Cercle France-Amériques : une vision pour renforcer les relations transatlantiques

Les relations transatlantiques occupent une place centrale dans l’actualité internationale. Dans un contexte marqué par des tensions et des recompositions stratégiques, la question de leur renforcement demeure essentielle. Depuis 116 ans, le Cercle France-Amériques contribue à cet objectif.

Cercle France-AmériquesCercle France-Amériques
De gauche à droite, Aubin Gonzalez Lapos et l'Amiral Alain Coldefy
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 17 septembre 2025, mis à jour le 19 novembre 2025

1909. Gabriel Hanotaux, ancien ministre des Affaires étrangères, décide de lancer le Comité France Amériques, grâce à l’aide d’investisseurs et de banquiers. Renommé entre-temps le Cercle France-Amériques, il continue sa mission première de favoriser les liens entre la France et le continent américain, dans toute sa diversité. «  Quand Gabriel Hanotaux quitte ses fonctions républicaines au début du XXe siècle, il voit que le continent américain est une page blanche pour les affaires étrangères françaises. Il décide d’être un pionnier et représenter la voix de la France sur le continent américain et instaurer des relations bilatérales », nous explique Aubin Gonzalez Lapos, secrétaire général exécutif, qui nous accueille dans le magnifique Hôtel Le Marois, acquis par le comité en 1927. 

 

Gabriel Hanotaux, un visionnaire face à une page blanche

« L’hôtel Le Marois a été pensé comme un écrin à la mission diplomatique de France-Amériques. Il agit comme un instrument de pouvoir pour accueillir les visiteurs étrangers qui viennent à Paris mais aussi pour faire connaître la voix des Amériques aux Français », souligne le président de la section Avenir et Innovation. Du reste, il ajoute que durant les années folles : « A l’époque, il s’agit évidemment d’un monde intellectuel et mondain, mais Gabriel Hanotaux a déjà pris conscience que la diplomatie est aussi culturelle ». Dès ses premières expéditions réalisées sur le continent américain, il amène avec lui des sculpteurs, des peintres ou encore des musiciens pour « exporter ce que la France fait de mieux » en matière de culture

Le fondateur du Comité reste habité par ses réflexes de diplomate : « Gabriel Hanotaux est un visionnaire qui pressent dans les années 1920-1930, l’éclatement d’une autre conflit mondial, conscient de cet enjeux, il s’emploie à c consolider les liens avec les Amériques dont surtout avec les Etats-Unis et le Canada aux fins de compter sur leur soutien le moment venu. L’histoire confirmera la justesse de son intuition. », souligne Aubin Gonzalez Lapos.

 

Le renouveau du Cercle France-Amériques 

Si France-Amériques voit un recul de sa mission diplomatique après la seconde guerre mondiale et jusqu’à la fin du XXe siècle, il renaît de ses cendres il y a une quinzaine d’années. « Après la guerre, le Général de Gaulle articule les relations diplomatiques entre le continent américain et Paris. France-Amériques subit un recul d’influence et cherche un nouveau positionnement », concède Aubin Gonzalez Lapos. L’arrivée d’un nouveau conseil d’administration, issu du secteur public et privé, a permis de redresser la barre et de redonner un souffle nouveau à l’Institution, alors présidée par Jean-Luc Fournier.  « « Nous avons traversé des phases d’adaptation qui ont également touché notre patrimoine. Notre ancien jardin, par exemple, a laissé place à de nouveaux bâtiments. Mais cette transformation illustre surtout la capacité de France-Amériques à se réinventer, à accroître sa pertinence et à renforcer son importance et sa portée dans le paysage diplomatique et culturel international », explique-t-il. 

Fort d’un modèle d’exploitation renouvelé, France-Amériques bénéficie aujourd’hui d’une situation financière pérenne. Cette solidité a permis la restauration de l’hôtel Le Marois et a redonné tout son prestige à un Cercle qui rayonne, à ce jour sous la présidence de l’Amiral Alain Coldefy.

 

Le Cercle France-Amériques, un pont entre les continents

L’Institution est aujourd’hui composée de trois Instituts liés à un espace géographique et des sections thématiques. Le conseil d’administration se rajeunit et regarde vers l’avenir. « Je pense que notre succès aujourd’hui tient à l’acceptation par tous de notre double tâche, à savoir renforcer les liens transatlantiques et conserver ce patrimoine et le transmettre à la nouvelle génération. », souligne le secrétaire général exécutif. 

De nombreux événements sont organisés tout au long de l’année pour remplir cette mission de rapprochement. Le 29 septembre prochain, par exemple, une journée sera placée sous le sceau des liens entre le Canada, la France et l’Europe. Ce colloque est coorganisé par Aubin Gonzalez Lapos et la professeure Sarah-Myriam Martin-Brûlé, codirectrice du Réseau d’analyse stratégique (RAS), dans le cadre des Journées Transatlantiques. « Notre objectif est de créer des espaces de dialogue de portée internationale, capables de renforcer durablement les liens entre la France et le Canada dans un moment charnière », nous explique le co-organisateur. 

 

Un lieu d’échanges et de partage 

 

Alors que certains cercles peuvent parfois être perçus comme peu accessibles, France-Amériques a choisi une approche inclusive, accueillant « toute personne souhaitant en franchir la porte », pour une contribution symbolique. Ses 500 membres — ambassadeurs, entrepreneurs, intellectuels — bénéficient pour leur part d’un tarif privilégié et de l’accès à un restaurant favorisant les rencontres dans un écosystème véritablement international. « Lorsqu’un événement est organisé, il doit s’adresser à bien plus qu’à un cercle restreint d’initiés », insiste Aubin Gonzalez Lapos. Cette ouverture et ce rayonnement reposent sur le soutien d’un large réseau de partenaires prestigieux : universités américaines (Harvard, MIT, Berkeley, Princeton), entreprises et institutions économiques (MEDEF International, Banque Transatlantique), grandes institutions culturelles (comme l’Opéra de Versailles), mais aussi acteurs du monde associatif, tels que la Fondation de France.

 

Friends of fondation de France fête ses 25 ans et rêve à la philanthropie du futur 

 

Le Cercle France-Amériques permet de réunir des personnes qui, bien souvent, ne partagent pas les mêmes opinions et viennent parfois de pays en conflit. Pourtant, elles trouvent ici un espace de fraternité et de cordialité. Nous offrons à une nouvelle génération de leaders et de penseurs l’espace et l’occasion de créer les ressorts d’une compréhension mutuelle », met en lumière le secrétaire général exécutif. Comme il le rappelle, « mieux se connaître, permet de mieux se comprendre », et le Cercle constitue à ce titre un outil diplomatique de premier plan, offrant un cadre unique de dialogue et de rapprochement.  Un optimisme que l’on peut partager quant à l’avenir des relations franco-américaines ? « L’amitié avec les États-Unis est solide et appelée à durer. » Par ces mots, Aubin Gonzalez Lapos rappelle avec justesse que la diplomatie ne se limite pas aux institutions officielles : elle se nourrit aussi de rencontres humaines, de compréhension mutuelle et d’espaces de dialogue. Une vision lucide et éclairée, qui confère au Cercle France-Amériques toute sa pertinence et son rôle stratégique dans le monde d’aujourd’hui.

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