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Y a-t-il un risque sismique à New York ?

Un peu d’histoire géologique. Contrairement à une croyance populaire répandue dans le monde, la ville de New York n’est pas à l’abri d’un tremblement de terre. Bien qu’aucun d’entre eux n’ait heureusement jusqu’à présent défrayé la chronique des tragédies dues à des catastrophes naturelles, New York City est régulièrement l’objet de secousses sismiques.

Un pont à New YorkUn pont à New York
©Philippe Andres
Écrit par Philippe Andres
Publié le 14 octobre 2025, mis à jour le 5 novembre 2025

Selon les géologues, New York City n’est pas bâtie sur une faille majeure de la croûte terrestre, comme le sont les villes de San Francisco et de Los Angeles, concernées par la gigantesque faille de San Andreas, longue de 1300 kilomètres, qui sépare naturellement les plaques pacifique et nord-américaine.

En revanche, New York, ville et État, sont concernés par d’anciennes failles, formées il y a des millions d’années, quand la Pangée, supercontinent unique, a commencé à se rompre pour former les continents actuels.

La faille de Ramapo, qui s’étend sur environ 300 kilomètres, traverse les États de Pennsylvanie, New York et New Jersey. Bien que principalement inactive, cette faille, responsable de la création des chaînes de montagne environnantes, notamment les monts Ramapo, massif situé dans le Nord-Est de l’État du New Jersey et le Sud-Est de l’État de New York, est à l’origine des séismes new-yorkais. Il s’agit d’un massif secondaire des Appalaches.

L’État de New York et ses grandes villes ne sont donc pas concernés par un conflit entre deux plaques tectoniques, mais plutôt l’objet de tensions terrestres à l’intérieur de la plaque nord-américaine.

 

photo ville New York quartier
©Philippe Andres

 

Un historique sismique beaucoup plus riche qu’on ne pourrait le penser

Une statistique publiée en mars 2025, recensait 73 séismes enregistrés à New York, sur les 285 jours précédents, d’une magnitude allant jusqu’à 3.6.

Le dernier en date, ressentie par les habitants de la ville, remonte au samedi 2 août 2025, de magnitude 3,0. Son épicentre était situé au niveau de Hasbrouck Heights, dans l’État du New Jersey, à environ une vingtaine de kilomètres de Manhattan.

Plus significatif, un autre séisme, de magnitude 4,8, a secoué New York City en avril 2024, ressenti plus nettement par la population, y compris par l’auteur de ces lignes. Aux dires de la Gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, il s’agissait d’un des plus forts tremblements de terre ayant frappé la côte Est des États-Unis au cours des 100 dernières années.

 

Une menace réelle, anecdotique, ou même un canular?

Les séismes intra-plaques, bien que souvent moins violents que les séismes inter-plaques, peuvent néanmoins être dangereux, et même provoquer des dommages considérables, tant en termes de constructions que de vies humaines.

Les États-Unis sont l’un des endroits au monde les plus touchés par les séismes intra-plaques.

L’un des pires fut celui des trois secousses survenues aux environs de New Madrid, dans le Missouri, entre les années 1811 et 1812, et qui causa des dégâts considérables, du fait d’une magnitude probablement supérieure à 8.

En août 2011, un séisme de magnitude 5,8 surpris les habitants de la Côte Est, dont l’épicentre se situait en Virginie, à environ 60 km de Richmond. Même s’il n’eut pas de conséquences en termes de victimes humaines, il obligea les autorités à mettre à l'arrêt deux réacteurs d’une centrale nucléaire de Virginie.

Un risque supplémentaire pour New York City serait la submersion par un tsunami consécutif au séisme.

 

photo métro New York
©Philippe Andres

 

New York City prend elle la menace au sérieux ?

Le danger d’un séisme intra-plaque, outre une magnitude qui serait élevée, réside justement dans le fait qu’une telle menace ne serait pas prise au sérieux, c’est à dire que les constructions dans les zones urbanisées ignoreraient les normes parasismiques, que les populations, les services de secours, les fournisseurs de gaz, d’électricité et d’eau, ne soient ni préparés, ni formés, ni informés des risques et des comportements à adopter en cas de séisme.

Même si le risque d’un séisme majeur est faible, parce que la faille de Ramapo est largement inactive, un rapport, publié par la ville de New York en 2019, estimait qu’un séisme de magnitude 5,2, causerait dans la ville des dégâts estimés à 5 milliards de dollars, dont 100 building entièrement détruits et 2,000 sans abri.

La plupart des gratte-ciels new-yorkais sont construits pour résister à des séismes pouvant aller jusqu’à une magnitude de 6,5. En revanche, certaines infrastructures comme le métro new-yorkais, des bâtiments anciens en briques, certains ponts et tunnels, pourraient ne pas résister aussi bien que les bâtiments modernes.

Par ailleurs, dans une ville aussi embouteillée et interconnectée que New York, la panique générée par un fort séisme non anticipé, renforcée par la saturation immédiate des réseaux mobiles et internet qui s’ensuivrait inévitablement, pourrait ajouter des drames à la catastrophe initiale.

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