Les États-Unis, réputés comme pays de la “malbouffe” et où l'obésité est un vrai problème de société, voient émerger la tendance d’un médicament controversé… L’Ozempic, en plus d'être un antidiabétique, fait partie de ces médicaments coupe-faim, un business très en vogue notamment de l'autre côté de l'Atlantique
Le bouche-à-oreille des réseaux sociaux a vite construit la réputation de l’Ozempic. Depuis plusieurs mois, ce médicament - sous forme d’injection - fait fureur aux Etats-Unis et est principalement utilisé pour maigrir. Le #Ozempic cumule plus de 1.5 milliard de vues sur Tik Tok.
Le but premier du médicament Ozempic
Même si ce médicament est connu pour ses propriétés amaigrissantes, c’est bien loin d'être son usage premier. Il est prescrit comme “traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé“ chez les adultes. Une précision apportée par le laboratoire Novo Nordisk, qui le commercialise en France depuis 2019. Outre son rôle pour lutter contre le diabète, l’ozempic permet de ralentir la vidange de son estomac, diminuant ainsi le sentiment d'appétit et entraînant des pertes de poids considérables, environ 10% en un an.
Une consommation d’Ozempic non sans risque
Alors que l’Ozempic est loin d'être le remède miracle pour perdre du poids, les Américains se ruent sur ce médicament, entraînant un flux sous tension de l'approvisionnement de ce dernier. Mais l’injection d'Ozempic, pour ceux ne souffrant pas de diabète de type 2, peut entraîner des effets secondaires négatifs trop méconnus comme des nausées, de la constipation et même des pathologies plus graves. En plus d'être néfaste pour la santé de ceux l'utilisant pour maigrir, les complications d'approvisionnement ont de graves conséquences pour les personnes réellement atteintes de diabète et traitées avec l’Ozempic et ce au niveau mondial…
⚠️Usage détourné de #Ozempic (sémaglutide) pour perdre du poids :
— ANSM (@ansm) March 1, 2023
✔️Nous rappelons avec @Assur_Maladie que l'Ozempic doit être réservé aux personnes ayant un #diabète de type 2 insuffisamment contrôlé
👉Informations pour les #médecins et #pharmaciens : https://t.co/P0UdDKMXZb pic.twitter.com/aJ4pSfA2RC
Le phénomène Ozempic touche aussi la France
Le laboratoire Novo Nordisk a recommandé, début décembre 2023, de prescrire l’Ozempic uniquement à ceux qui bénéficient déjà d’un traitement; une recommandation pour prévenir d’une éventuelle pénurie de ce médicament. L'Agence de sécurité du médicament (ANSM) a prévenu que des tensions d'approvisionnement étaient “attendues durant toute l’année 2024” pour l’Ozempic. Le laboratoire a même annoncé un investissement de près de 2 milliards d’euros pour son site de production à Chartres.
#PRESS Novo Nordisk invests more than 16 billion Danish kroner in expansion of production facilities in Chartres, France
— Novo Nordisk (@novonordisk) November 23, 2023
Une “solution” réellement inefficace sur la silhouette
L’amélioration du physique n’est que temporaire tout comme la perte de poids. Dès que le traitement est stoppé, l’effet comme la perte de l’appétit disparaît. Une fois l’envie de manger revenue, les kilos perdus reviennent généralement assez vite. Malgré cela, les ventes d’Ozempic ont explosé sur l’année 2022 pour atteindre 5.7 milliards d’euros de chiffre d'affaires. Et ce n’est que le début, le marché des médicaments coupe-faim pourrait s'élever à 130 milliards de dollars dans quelques années. Des projections qui s'expliquent notamment par l’augmentation de l'obésité dans le monde. D’ici 2035, 1.9 milliard de personnes pourraient être concernées par cette maladie selon la Fédération mondiale de l’obésité.