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Nawal Meniker : “Les Jeux olympiques sont un véritable rêve de gosse”

À seulement quelques mois des Jeux olympiques, les athlètes français sont dans la dernière ligne droite pour leur préparation. Nombre d’entre eux ont décidé de s’expatrier pour se préparer dans les meilleures conditions possibles. Parmi eux, Nawal Meniker, athlète en saut en hauteur de 26 ans et expatriée depuis près de deux ans aux États-Unis : “Je vis très bien cette nouvelle vie et je suis très contente d'être ici”

Nawal Meniker, athlète en saut en hauteur Nawal Meniker, athlète en saut en hauteur
Écrit par Paul Le Quément
Publié le 11 avril 2024, mis à jour le 18 avril 2024

Pourquoi avez-vous décidé de vous expatrier aux Etats-Unis ? 

J'avais besoin de renouveau et de changement. Le coach avec qui je m'entraîne, Mickaël Hanany, est le détenteur du record de France (2,34 m) du saut en hauteur masculin. Il vit aux États-Unis, et plus précisément au Texas depuis un peu plus de 20 ans. Voilà pourquoi j'ai décidé de venir ici, aux États Unis. J'ai eu une opportunité et j'ai saisi ma chance.

Comment vivez-vous cette expatriation ? 

Je suis expatriée depuis à peu près deux ans. Je vis très bien cette nouvelle vie et je suis très contente d'être ici. Les conditions sont parfaites pour pouvoir s'entraîner. J'ai amélioré mes performances. Un résultat qui montre que le travail paye. Les infrastructures sont totalement différentes et plus faciles d’accès. En France, il faut toujours avoir des statuts, engendrer des frais et des démarches administratives qui n'ont pas lieu d'être pour accéder à ces infrastructures. 

Nawal Meniker, expatriée aux États-Unis

 

Quelles sont les principales différences dans l’accompagnement des athlètes entre la France et les États-Unis ? 

Je suis toujours affiliée à la Fédération Française d'Athlétisme. Mon coach est la seule chose qui change réellement aux États-Unis notamment avec ses méthodes. Les entraînements sont plus intenses et plus durs, le tout dans des infrastructures plus développées. J’ai accès à beaucoup plus de choses. Être éloignée de la France permet aussi de ne pas ressentir la pression française. Il y a aussi une réelle différence dans les conditions d'entraînement. Il fait tout le temps beau. Je peux me permettre de m'entraîner dehors toute l'année alors que ce n'est pas le cas en France. Toutes ces choses rendent la préparation très différente entre la France et les États-Unis. 

Depuis mon arrivée aux États-Unis, j’ai gagné six centimètres au niveau de mon record personnel.

Pensez-vous que l’accompagnement des sportifs aux États-Unis peut devenir le même en France ?

Je pense que sincèrement, cela aurait pu l'être depuis longtemps. Nous avons quand même d’importantes infrastructures comme l’INSEP… Mais je pense que le problème vient davantage des mentalités. Le sport n'est pas une priorité comme aux États-Unis ou même dans d'autres pays européens comme l’Allemagne. Le problème en France est l’absence de reconnaissance du sport comme un métier. A l'école, les professeurs me demandaient ce que je voulais faire plus tard. Je répondais que je voulais être sportive de haut niveau. Une chose impossible à leurs yeux, car ce n’est pas un métier. Il n'y a pas une grande ouverture d'esprit sur le sport, surtout sur l'athlétisme. En revanche, il n’y a aucun problème avec le football et le rugby car ce sont les deux sports leader en France. Il faudrait donc une meilleure ouverture d’esprit en France tout en développant le sujet plus jeune à l'école. 

Nawal Meniker, expatriée et athlète en saut en hauteur

 

À quel point avez-vous progressé depuis votre arrivée aux Etats-Unis et êtes-vous optimiste pour la qualification aux Jeux de Paris 2024 ? 

Depuis mon arrivée aux États-Unis, j’ai gagné six centimètres au niveau de mon record personnel. Cette augmentation est énorme. J’ai progressé en technique, en musculation… Tout cela m’aide pour performer. J'ai évolué et j'ai grandi sur l'aspect sportif. Concernant les Jeux, je suis totalement optimiste. Je ne suis pas loin des minimas. Il me manque cinq centimètres, soit une épaisseur de barre. Un déficit minime dans cette discipline. Mais il y a deux façons de se qualifier pour les Jeux olympiques, soit avec les minimas imposés par la fédération, soit grâce au classement mondial de World Athletics. L’IAAF va prendre, par exemple, les 25 meilleures mondiaux sur le saut en hauteur. Actuellement, sur ce bilan, je suis 14e. Pour l'instant, j’ai ma place sur le ranking mais pas encore sur les minimas.

Quels sont vos objectifs pour ces Jeux olympiques de Paris 2024 si vous y êtes qualifiée ? 

Les Jeux olympiques sont un véritable rêve de gosse. J’ai commencé l'athlétisme grâce à cette compétition que j'ai pu voir à la télévision. Cela m’a donné envie de faire du saut en hauteur. Alors, pouvoir faire les Jeux, mais en plus de cela, à Paris ! Cela rend ce rêve encore plus incroyable. Je veux vraiment me donner au maximum. Quelle que soit la place, quel que soit le record, j’avance étape par étape. Je vise la finale. 

Tous les athlètes souhaitent avoir un podium lors des Jeux olympiques. Le saut en hauteur est tellement tactique que tout est jouable. Une championne olympique peut totalement se louper et ne pas être là lors de la compétition. À l’inverse, une athlète sortant de nulle part peut remporter le titre. Je veux juste le meilleur.