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Pourquoi Anatomie d’une chute est nominé pour l’Oscar du meilleur film ?

Il est impossible que vous n’ayez pas entendu parler du film Anatomie d’une chute, après sa palme d’or à Cannes en 2023. Le long-métrage de Justine Triet est nominé pour 5 Oscars, la cérémonie la plus importante dans le monde du cinéma. Une de ces nominations est plus prestigieuse que les autres : celle du meilleur film, une désignation rarissime pour un film français.

Anatomie d'une chute, un sucès internationalAnatomie d'une chute, un sucès international
Écrit par Christophe Verger
Publié le 24 janvier 2024, mis à jour le 27 janvier 2024

Anatomie d’une chute, le film réalisé par Justine Triet est un véritable raz-de-marée cinématographique, remportant toutes les récompenses sur son passage. Après avoir décroché la Palme d’or au festival de Cannes en 2023, le film rafle des récompenses aux Golden Globes, aux prix des Lumières ainsi qu’aux Gotham Awards. Le film est maintenant nominé pour 5 Oscars dont celui du meilleur film. Toutes les conditions semblent alors réunies pour remporter l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Malheureusement il n’est pas présent dans cette catégorie. 

 

 

 

 

Une absence dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère incompréhensible

 

Grâce à son succès en France et à l’étranger, Anatomie d’une chute était pressenti par de nombreux spécialistes comme étant LE représentant de la France aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Quelle fut la surprise générale quand le film la Passion de Dodin Bouffant a été annoncé comme étant le choix du comité français pour les Oscars.  Une décision particulière car Anatomie d’une chute est considéré comme le plus gros succès pour une Palme d’or française depuis La Vie d’Adèle en 2013. 

La question que nombreux se posent est : pourquoi cette décision ? Pour beaucoup de spécialistes du milieu cinématographique, celle-ci est due à la vision dépassée des membres du comité. La Passion de Dodin Bouffant, représente ce genre de film feel good et nostalgique d’une période révolue, alors que le long-métrage de Justine Triet est son complet opposé. Il ne faut pas oublier que lors de son discours de remerciement pour la palme d’or, la réalisatrice s’est attirée les foudres de certains membres du gouvernement notamment de l’ex première Ministre Elisabeth Borne et de l’ex ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. Devant plusieurs millions de téléspectateurs, la réalisatrice s'offusque du traitement de la réforme des retraites et s'est également inquiétée de la “marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend”. Avec ces déclarations, elle s’est alors retrouvée au milieu d’une vague de critiques pendant plusieurs semaines, lui créant des ennemis à l’intérieur et à l’extérieur du monde du cinéma. 

 

 

La revanche d’Anatomie d’une chute 

 

Malgré la désillusion de ne pas avoir été sélectionné dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Justine Triet tient sa revanche. Anatomie d’une chute est nominé pour 5 Oscars, celui du meilleur film, du meilleur scénario original, de la meilleure réalisation, de la meilleure actrice et du meilleur montage. Les espoirs sont donc assez élevés pour enfin redorer le blason du cinéma français à l’international. La dernière fois que la France a remporté l’Oscar du meilleur film étranger, c’était en 1993 avec Indochine, réalisé par Régis Wargnier. 

La nomination du film dans la catégorie la plus prestigieuse des Oscars est une consécration pour la réalisatrice française. Lors d’une interview avec Franceinfo, Justine Triet s’en est d’ailleurs émue : “Je pensais que nous serions seulement nommés pour le scénario, sûrement, mais je n’avais pas trop imaginé ça. Je suis très touchée, c’est une grande joie”. Conspué par une partie de la classe politique et par des collègues du milieu du cinéma, le film a passé la barre du million d’entrées à l’international et ce n’est qu’un début. En 2024, le long-métrage va s’exporter en Amérique latine, en Australie, à Hong Kong, au Japon, en Pologne et au Portugal. Nous assistons à l’anatomie d’un succès.