Le rachat potentiel d’Ubisoft par Tencent pourrait avoir des retombées majeures au Québec, où l’éditeur de jeux vidéo est profondément implanté. Entre préservation d’emplois et nouvelles opportunités, la Belle Province est au cœur des enjeux.
Ubisoft et Tencent : un partenariat décisif pour l’avenir
L’avenir d’Ubisoft au Québec est l’objet de nombreuses spéculations, alors que Tencent, géant chinois du jeu vidéo, envisage d’acquérir des parts plus importantes de l’éditeur français. Ce mouvement pourrait avoir un impact majeur sur les studios québécois de l’entreprise, situés à Montréal, Québec et Chicoutimi.
Des investissements en jeu
Depuis plusieurs années, Ubisoft a massivement investi au Québec, contribuant à faire de la province un pôle mondial du jeu vidéo. « Ubisoft a su se positionner comme un acteur incontournable au Québec », explique cet expert en économie numérique. Le rachat par Tencent pourrait renforcer ces investissements, mais également modifier leur orientation. Notons que la chute de 54 % de la valeur des actions d’Ubisoft cette année reflète l’instabilité de la situation actuelle, alimentée par des ventes décevantes des jeux Star Wars Outlaws (1 million de copies vendues) et Avatar: Frontiers of Pandora (2,7 millions).
Un coup de pouce pour l’innovation locale
L'expertise de Tencent dans le domaine des jeux mobiles pourrait ouvrir des perspectives intéressantes pour Ubisoft. En effet, Tencent possède une expertise reconnue dans ce domaine, notamment en Asie. « Ce partenariat pourrait ouvrir de nouvelles portes pour les développeurs québécois, qui pourraient bénéficier de synergies inédites », précise-t’il. Toutefois, le risque d'une délocalisation partielle de certaines activités vers l’Asie inquiète. La stratégie d’Ubisoft reste toutefois claire : « La direction est concentrée sur des aventures en monde ouvert et des expériences GaaS (Games-as-a-Service) », a déclaré un porte-parole de l’entreprise.
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L’emploi en question
Avec près de 5 000 employés au Québec, Ubisoft est l'un des plus gros employeurs de la région dans le secteur des technologies. Les syndicats locaux sont sur le qui-vive face à l'incertitude qui plane. « Nous espérons que ce rachat permettra de sécuriser les emplois ici, mais nous restons prudents », souligne un représentant des employés. Les précédentes acquisitions par Tencent, comme celle de Riot Games, montrent une tendance à la stabilité, mais les craintes de rationalisation existent.
Un enjeu stratégique pour le Québec
Au-delà des retombées économiques directes, l’acquisition d’Ubisoft par Tencent pose également la question du contrôle d’un fleuron de l’industrie technologique québécoise par un acteur étranger. Ce dossier pourrait devenir un sujet de préoccupation pour les décideurs politiques. « La question du contrôle étranger est un enjeu stratégique pour l'avenir de notre industrie locale », insiste un analyste économique.
Quel avenir pour Ubisoft au Québec ?
Ce rachat, s’il se concrétise, ouvre de nombreuses interrogations sur le futur d’Ubisoft au Québec. Les studios de la province conserveront-ils leur autonomie créative ? Quels seront les effets à long terme sur l'emploi et l'innovation locale ? Le Québec restera-t-il un hub mondial du jeu vidéo dans cette nouvelle configuration ?