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EXPAT - Se "sentir coupable d’être parent à l’étranger"

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 25 novembre 2015, mis à jour le 29 novembre 2015

Déjà que c'est pas facile d'être parent, alors à l'étranger, ça l'est encore plus. Non seulement tu dois te débrouiller tout seul puisque ta famille vit à des centaines, voire des milliers de kilomètres, mais tu fais face à des « accusations » auxquelles tu ne t'attendais pas

La famille
Bientôt papa ou maman ? Alors prépare-toi d'ores et déjà à des réflexions du genre « Je l'ai pas vu grandir », « Dommage que vous ne viviez pas ici : je pourrais lui apprendre à faire du vélo » (autres variantes : à nager, à l'amener à la pêche, à un match de foot, au zoo, à la plage, etc). J'ai testé et approuvé détesté. :(

C'est fou comme ces petites phrases anodines te font culpabiliser en tant que parent, volontairement ou pas, d'ailleurs (Lire à ce sujet : Expat' : démasque tes ennemis parmi tes proches). À cause de TA décision de vivre à l'étranger, TU prives, TOI l'égoïste, tes enfants de grandir aux côtés de ta famille et de profiter des grands-parents, cousins & compagnie (et inversement surtout, d'ailleurs).

Et ben tu sais quoi ? Fais fi de ces reproches car sache que si tu reviens au pays, tu t'apercevras que ce n'est absolument pas vrai. Des promesses, du vent, des mirages? Tes enfants ne verront pas forcément plus souvent la famille, et même si c'est le cas, la « qualité » de ces moments ne sera certainement pas à la hauteur des jours furtifs passés ensemble, lorsque vous viviez loin les uns des autres. Car ces moments ayant une durée limitée (fin des vacances, etc), ils sont vécus bien plus intensément durant une expatriation que dans une relation à « proximité ».

Tes enfants
Alors en vrac : « Ce week-end, on peut aller chez Papi et Mamie ? », « Je veux que (mon cousin) Gégé soit là à mon anniversaire », « Je veux pas rentrer : je veux rester en France », « Pourquoi (mon pote) Jojo, il va tous les jeudi chez sa tata, et pas moi  ? »,

Personnellement, chacune de ces déclarations ou questions est vécue comme une flèche en plein coeur, car elles sont faites en toute innocence et sont spontanées (ce qui n'est pas forcément le cas des adultes de la catégorie précédente? ;) ). Sentiment de culpabilité extrême !

Sauf que 5 minutes plus tard après ces déclarations, tu entends ton fils dire fièrement qu'il parle 3 langues, tu vois ta fille se réjouir de retrouver sa chambre après des vacances chez Papi et Mamie (alors qu'il a fait une crise à se rouler par terre à l'aéroport quelques heures plus tôt) et tu te rends compte que l'important pour eux, c'est d'être avec leur(s) parents ET que quand tu es heureux dans ton pays d'adoption, tes enfants le sont aussi.

TOI
Et oui, au final, tu t'apercevras que c'est TOI, et non les autres, qui es le plus responsable de ce sentiment de culpabilité envers tes enfants . Qui ne s'est jamais dit : « À cause de moi, mes enfants sont/seront déracinés. », « J'aurais dû les envoyer à l'école Française : le niveau y est bien meilleur », « Si on revient en France (ou si on part), ça va perturber mes enfants. ». « Le système de santé n'est pas aussi bon qu'en France, mon enfant est moins bien soigné ici. » ?

Alors, oui, c'est vrai, TU ES RESPONSABLE de cet état de fait, mais comme disait l'autre (qui ne mérite pas qu'on cite son nom?), tu es « Responsable MAIS PAS COUPABLE ». Et puis, c'est bien connu et c'est vrai : les enfants s'adaptent !

Pour t'en convaincre, écoute tes enfants parler une autre langue (et te servir de traducteur, accessoirement), admire leur curiosité, dis-leur que tu es fier d'eux et que tu les aimes. Et tu verras dans leur regard, que la vie d'enfant « expatrié », c'est pas si mal, à partir du moment où on est aimé.

 

Laurence Comet, (www.lepetitjournal.com/Montréal) Jeudi 26 novembre 2015

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Publié le 25 novembre 2015, mis à jour le 29 novembre 2015

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