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Canada : le mystère des « pieds humains flottants » enfin élucidé ?

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Écrit par Adrien Filoche
Publié le 5 juin 2018, mis à jour le 5 juin 2018

Depuis août 2007, 14 pieds humains, quasiment tous retrouvés dans des chaussures de sport, ont échoué sur les côtes de la mer des Salish, une zone maritime qui borde la Colombie-Britannique au Canada et l’État américain de Washington. Meurtres en série, aliens, suicides, accidents, ou encore canulars, de nombreuses spéculations ont émergé de ces découvertes macabres. 

14. C’est le nombre de pieds humains ayant terminé leur course depuis 2007 sur les côtes de la mer des Salish, au nord de l’océan Pacifique. Le 6 mai dernier, la Gendarmerie royale du Canada a rassemblé l’ultime pièce -pour l’heure - d’un long puzzle qui en a épouvanté plus d’un.  

On doit les quatorze découvertes sinistres principalement à des randonneurs, des campeurs ou encore des travailleurs forestiers, tombés là par hasard, au bon -ou au mauvais- moment. En août 2007, un pied droit masculin est retrouvé dans une chaussure de sport, sur l’île Jedediah, au nord-est de Vancouver. Les analyses ADN révèlent qu’il appartient à un homme disparu en 2004. Le même mois, un autre pied droit, dans une basket et toujours masculin, échoue dans le détroit de Géorgie, sur l’île de Gabriola. Rebelote en février 2008, sur les côtes de l’île Valdes cette fois-ci. La psychose commence.  

 

Serial killer, tueur de la mafia, ou encore fétichiste ? 

Comment expliquer le mystère des « pieds flottants » ? De nombreuses théories se succèdent pour tenter d’élucider l’énigme. Victimes du terrible tsunami de 2004, de trafiquants d’êtres humains, d’un tueur de cartel, d’un fétichiste des pieds, d’un maniaque ou encore d’un tueur en série, les hypothèses, résumées par le New-York Times dans un article du 12 mai 2018, sont nombreuses et font, pour certaines, froid dans le dos. La Colombie-Britannique, carte postale des paysage montagneux immaculés de blanc, des balades en forêt et des rivières sauvages est devenue en quelques années la destination des « pieds flottants ». 

Le phénomène a même donné des idées de canulars à certains, dans lesquels des petits farceurs se sont « amusés » à mettre des pieds de peluche d’animaux afin de tromper les policiers. Plus sordide, mais tout aussi tordu, un autre individu s’est distingué en utilisant… des os de poulet. 

Bien qu’irrégulières dans le temps, les découvertes sont d’autant plus étranges qu’elles exposent presque à chaque fois des chaussures de sport et des pieds masculins, le seul membre féminin étant retrouvé en mai 2008. Au total, neuf pieds ont déjà été identifiés, deux appartenant à la même personne, selon le bureau des Coroners de la Colombie-Britannique. Par ailleurs, l’ultime trouvaille est un membre dans une chaussure de marche, alors que les treize précédents étaient dans une chaussure de sport.

 

Fin du suspense ? 

Au rythme des enquêtes et des autopsiés médico-légales, menées depuis plus d’une décennie, les contours du mystère des « pieds flottants » semblent aujourd’hui de moins en moins flous. Andy Waston, porte-parole des services de médecine légale de Colombie-Britannique a déclaré mi-mai dans les journaux américains que l’hypothèse de l’homicide avait été écartée pour l’ensemble des cas. Les analyses scientifiques ont démontré plusieurs causes, dont les principales seraient le suicide ou l’accident. 

Même si les théories lugubres sont tenaces, pour d’autres experts canadiens, le feuilleton est déjà terminé depuis longtemps. Ce n'est ni un ‘’étrange tueur en série’’ avide d’amputations, ni de ‘’drôles de petits aliens’’ qui déposent les membres le long des côtes canadiennes, a expliqué, en 2016, la légiste Barb McLintock aux médias canadiens. ‘’Certes, les investigations ont pris du temps, mais désormais, chaque affaire peut être expliquée de manière rationnelle et raisonnable. Nous sommes quasiment certains de ce qu’il s’est passé‘’, a-t-elle poursuivi.  

L’explication serait donc simple et bien moins spectaculaire qu’imaginée : post-mortem, les pieds ont naturellement été séparés du reste du corps, tandis que les chaussures ont ralenti la décomposition. Faites de matières synthétiques ou dotées d’un coussin d’amortissement rempli d’air, les chaussures auraient même pu terminer leur longue course ‘’jusqu’en Alaska’’, conclut Andy Waston. 

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Publié le 5 juin 2018, mis à jour le 5 juin 2018

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